Race Galloway
Une association va voir le jour

AG
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Un éleveur de Rouvres-en-Plaine et des étudiants de l'Institut Agro Dijon ont réalisé les démarches pour créer l'association Galloway de France.

Une association va voir le jour
Le Côte-d'orien Cyril Pautet, devant plusieurs de ses vaches.

Tout est calé pour le 9 mars. Une petite cérémonie, certainement à Dijon, célébrera le lancement de la toute nouvelle association Galloway de France. Cette entité assurera la promotion de cette race bovine originaire d’Écosse, fédérera les éleveurs et établira un schéma de sélection. « Tout est à créer, car rien n’existe aujourd’hui dans l’Hexagone », relève Cyril Pautet, qui élève des Galloways avec sa compagne Sandrine à Rouvres-en-Plaine, en plus de leurs vaches Charolaises.

Merci les jeunes

Le Côte-d’orien salue le travail de plusieurs étudiants de l’Institut Agro Dijon (anciennement Agrosup et Enesad), qui se sont occupés de la quasi-totalité des démarches administratives : « ils se sont chargés de tout, merci à eux ! Ces jeunes étaient en visite sur notre ferme pour un tout autre sujet. Une réflexion a été menée sur la Galloway et un travail a été entrepris dans ce domaine, en lien avec leur formation ». Trois groupes d’étudiants ont été constitués : le premier s’est intéressé aux références historiques de la Galloway, le second s’est concentré sur la création de l’association, et le troisième a planché sur la préparation d’un événement pour « marquer le coup », le 9 mars.

Recherche de débouchés

Environ 3 000 vêlages Galloways seraient recensés chaque année en France. « C’est ce qui ressort du travail des étudiants, je ne pensais pas qu’il y en avait autant… Cela doit représenter une centaine d’élevages, un peu partout dans le pays », commente Cyril Pautet. Celui-ci a acheté ses premiers animaux il y a trois ans dans le Jura, sur un véritable « coup de cœur » : « après de nouvelles acquisitions et des naissances dans notre ferme, nous comptons désormais 30 Galloways, tous âges confondus ! Pour les valoriser, nous avions trouvé un contrat en écopâturage. Nous en recherchons de nouveaux, aujourd’hui ». Sans le dire ouvertement à sa compagne, l’éleveur envisage également de développer l’atelier viande : « proposer de la caissette serait un bon complément… La viande de Galloway est extra, très persillée… Pour les Américains, c’est la meilleure qui existe, juste derrière celle du Bison. Elle est souvent appelée « viande des sportifs » car elle est très peu grasse, elle ne contient que de bons acides gras ».

Témoignage

Rémi Vuillemin, zootechnicien au sein du conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne, ne pense que du bien de la race Galloway : « Nous en avons une dizaine, que nous utilisons pour restaurer plusieurs sites remarquables dans le département. Cette vache est robuste, rustique, avec un fort potentiel en termes d’opportunisme alimentaire. Elle sait s’affranchir de toutes les broussailles ! Même sur des sites à forte biomasse, avec des espèces végétales réputées non appétentes, nous arrivons à faire du bon travail… La création d’une association dédiée à la Galloway sera bénéfique pour cette race, qui mérite d’être connue. Pour moi, cet animal a de l’avenir, notamment dans un contexte de réchauffement climatique qui engendrera des bouleversements au niveau alimentaire. Pour le débouché de la viande, son petit gabarit n’est pas un inconvénient selon moi : les consommateurs préfèrent désormais des petits colis. Avec une haute valeur nutritionnelle et de bonnes qualités organoleptiques, la viande de Galloway va pouvoir séduire de nombreux gourmets ».