Formation
L'importance de se former lorsqu'on est agriculteur

D'après communiqué
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En 2022, en Bourgogne Franche-Comté, Vivea (le fonds d’assurance formation des entrepreneurs du vivant) a financé les formations de près de 5 600 chefs d’entreprises agricoles. Vous aussi, vous pouvez bénéficier d’un financement pour vous former.

L'importance de se former lorsqu'on est agriculteur
Ghislaine Bentley, agricultrice en Gaec avec son mari, dans la Nièvre, apporte son témoignage sur l'importance de la formation.

La formation professionnelle tout au long de la vie est un droit, pour lequel chaque actif verse annuellement une cotisation. Les chefs d’exploitation, aide familial, conjoint collaborateur ou cotisant de solidarité des secteurs de l’agriculture, de la forêt ou du paysage, cotisent en moyenne 112 euros (chiffres 2022) pour leur formation professionnelle continue, via leur cotisation à la MSA. Ils bénéficient ainsi d’une prise en charge de 3 000 euros par an pour se former. La formation permet d’augmenter ses chances de réussite grâce à l’actualisation ou l’acquisition de connaissances. Elle peut aider à prendre du recul sur la gestion de son exploitation, optimiser ses facteurs de production ou encore adopter des pratiques plus résilientes face au changement climatique… Les formations sont aussi des lieux de rencontres entre collègues, permettant à chacun d’échanger sur de nouvelles solutions ou de nouvelles ressources à transposer dans sa propre ferme ou sa propre entreprise.

Des thématiques prioritaires

Vivea finance des formations extrêmement diverses : collectives ou individuelles, stratégiques ou techniques, en salle ou sur le terrain, voire à distance… Trouvez la formation qui vous convient, et l’organisme de formation effectuera les démarches auprès de Vivea. Un délai minimum de trois semaines est toutefois nécessaire entre le dépôt d’une demande de financement et la date de démarrage de la formation souhaitée. Dans ce cadre, il est bon de rappeler que les orientations de Vivea sont décidées par des représentants professionnels. Pour 2023, les élus du comité Vivea de Bourgogne Franche-Comté ont choisi d’apporter un soutien financier plus important aux thématiques suivantes, jugées prioritaires :

- concilier performance et résilience des entreprises par des pratiques adaptées au changement climatique

- la communication positive et le dialogue sociétal

- la création de valeur ajoutée dans les exploitations

- La formation des producteurs de lait AOP du massif jurassien en Franche-Comté.

Par ailleurs, il existe des dispositifs qui permettent de vous absenter de votre exploitation ou de votre entreprise si vous souhaitez vous former :

- le crédit d’impôt : tout chef d’entreprise au régime du bénéfice réel peut l’obtenir lorsqu’il participe à une formation. Il est calculé sur la base du Smic horaire dans la limite de 40 heures par an, soit environ 77 euros pour une journée de 7 heures de formation (Smic horaire 2023 : 11,52 euros). Pour les microentreprises (moins de 10 salariés et moins de 2 millions euros de chiffre d’affaires), ce montant est multiplié par deux. Les associés de sociétés sont également concernés par le dispositif.

- le service de remplacement : certains départements appliquent un taux préférentiel pour motif de formation. Renseignez-vous auprès de votre service de remplacement.

Vivea finance aussi des formations individuelles : obtention de permis (poids lourd, remorque…), bilan de compétences, Validation des acquis de l’expérience (VAE), compétences spécifiques en vue d’une reconversion…

Note de bas de page : Vivea délégation Est : 03 81 47 47 41 et www.vivea.fr

Témoignage

Ghislaine Bentley est en Gaec avec son mari, Matthew, dans le nord de la Nièvre, à Anthien

Vous avez récemment participé à des formations, quelles étaient vos motivations ?

« Nous sommes installés depuis 2005 avec un troupeau de 55 vaches allaitantes sur 110 ha de prairie, et une activité de chambre d’hôtes. En 2019, nous nous sommes diversifiés avec la production de noyers à fruits. Nous avions déjà suivi des formations précédemment, mais avec cette nouvelle activité, nous avons multiplié les formations sur le thème du noyer (plantation, entretien, taille…). Notre première motivation, c’était d’essayer de travailler le mieux possible dès le départ, notamment parce qu’il y a trop d’enjeux financiers quand on démarre un nouvel atelier et qu’on ne pouvait pas se permettre de faire trop d’erreurs ! ».

Selon quels critères choisissez-vous vos formations ?

« Étant donné nos emplois du temps chargés, le critère de la proximité est majeur ! Ce n’est pas le seul… on cherche d’abord des formations qui répondent exactement à nos besoins, et quand on les trouve, nous sommes capables de nous organiser et d’aller très loin : en 2018, nous nous étions déplacés dans le Lot pour suivre notre première formation « Se diversifier avec un atelier noix » ! Depuis plusieurs années, nous trouvons une offre de formation locale qui nous convient parfaitement, en particulier auprès des Chambres d’agriculture de la Nièvre et de l’Yonne ».

Que vous apporte la formation ?

« Elle permet de profiter de l’expérience des autres, plutôt que de tout reprendre de zéro tout seul à chaque fois. Compter seulement sur sa propre expérience, c’est possible, mais c’est plus long et coûteux comme façon d’apprendre ! Ce que les formations apportent sur le plan humain n’est pas négligeable. ça nous a permis de tenir le coup, de garder le moral… Faire des points d’étape, échanger sur ses problèmes, se rendre compte que les autres aussi ont des problèmes… C’est un gros encouragement ! Les formateurs, quelle que soit leur approche, ont une vision plus large que la nôtre sur le sujet qu’ils présentent, d’abord parce qu’ils y ont travaillé, et parce qu’ils ont l’occasion de rencontrer régulièrement des agriculteurs différents, et de voir des systèmes différents : c’est aussi cette vision plus large que l’on cherche… Ce qui fait avancer, c’est surtout de se confronter à un autre point de vue, qui va nous permettre de réfléchir à la façon dont on fait les choses… »