Marché de l'agroéquipement
Les tendances du marché français de l'agroéquipement

Actuagri
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Le Sedima, organisation qui fédère les entreprises de services et de distribution du machinisme agricole, fait le constat d’un marché dont la tenue pourrait être contrastée entre le premier et le second semestre.

Les tendances du marché français de l'agroéquipement
Si le marché français de l'agroéquipement s'est plutôt bien tenu sur la première moitié de l'année, le second semestre 2022 s'annonce plus délicat pour les entreprises du secteur. (Crédit Deepblue 4 you)

« L’évolution de l’activité de la distribution de matériels agricoles est positive sur le premier semestre 2022 », indique le Sedima. Selon le Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole, la progression des prises de commandes de matériels est estimée à 13 % pour le matériel neuf et 15 % pour le matériel d’occasion. Pour le matériel neuf, 32 % des distributeurs annoncent des commandes en forte hausse (+ de 15 %) pour le matériel d’accompagnement, ils sont 24 % à faire le même constat pour les tracteurs et 19 % pour les automoteurs. La tendance est similaire pour les matériels d’occasion. Pour les matériels neufs comme d’occasion, l’évolution des prises de commandes a été soutenue sur les marchés grandes cultures et polyculture élevage, 60 à 80 % des répondants déclarant des hausses supérieures à 3 %. On observe plutôt une stabilité ou une croissance modérée pour les marchés des équipements d’élevage, de la vitiviniculture ou de l’arboriculture. Le chiffre d’affaires généré par les pièces magasin et les prestations à l’atelier est également en hausse sur les six premiers mois de l’année.

Recul de commandes anticipé

Le second semestre 2022 s’annonce plus compliqué. En effet, près de la moitié des chefs d’entreprise anticipent un recul des prises de commandes de matériels neufs par rapport au second semestre 2021. Toutefois, le marché de l’occasion devrait rester relativement stable à un an et environ les deux tiers des distributeurs de matériels agricoles estiment que l’activité sera en hausse pour les pièces magasin et les prestations à l’atelier. Conséquence de la pandémie et de la guerre en Ukraine, les délais d’approvisionnement s’allongent et cette situation est appelée à perdurer au deuxième semestre. Cet allongement des délais d’approvisionnement a eu un impact à la baisse important sur le chiffre d’affaires des entreprises et les hausses de prix ont également eu un effet négatif sur les prises de commandes. « L’impossibilité de répercuter en totalité les hausses de prix appliquées par les constructeurs notamment dans le cas des matériels déjà commandés impacte les marges des entreprises dans un contexte inflationniste avec une tension induite sur les salaires », constate le Sedima. « Nous partageons le constat de l’augmentation des prix des matières premières », précise Loïc Morel, président du Sedima. « Ce que l’on ne comprend pas, c’est la méthodologie de certains fournisseurs qui reportent le niveau de responsabilité et de risque sur les concessionnaires. Nous ne pouvons pas absorber le risque de nos clients et de nos fournisseurs », conclut-il.