Santé

Maison d'accueil hospitalière de Dijon

On oublie trop souvent que l’impact de la maladie ne concerne pas que le malade. Une pathologie de longue durée, une opération un peu lourde, une personne dépendante hospitalisée et c’est le quotidien de toute une partie de l’entourage familial qui doit être adapté. A fortiori lorsqu’on habite loin du lieu d’hospitalisation. Pouvoir se loger à proximité, dans des conditions financières accessibles, c’est déjà atténuer le niveau d’inquiétude ou de soucis qui ne manque pas de gâcher la vie dans ces circonstances. À Dijon, il existe une structure, encore trop mal connue, apte à répondre à ce type de préoccupation : la Maison d’accueil hospitalière (MAH) (*). Gérée par une association créée en 2000, elle avait, à l’origine, pour vocation d’héberger les parents d’enfants hospitalisés. Un rôle qui, depuis, a été élargi aux familles entières et pour accompagner des malades de tous âges. « Aujourd’hui, la MAH accueille des familles de proches de malades, mais aussi 30 % de patients » souligne Henri Mazué, président de l’association MAH Dijon-Bourgogne, porteuse de la structure. Il faut dire que, pour certains de ces derniers, hospitalisés en ambulatoire, disposer d’un hébergement à 500 mètres du CHU est un véritable atout, lorsqu’il n’est pas possible de faire un voyage hôpital-domicile dans la journée, en raison de la distance ou du manque d’un véhicule.

Baisser les coûts de transport

Parmi les gens qui fréquentent la MAH, beaucoup sont originaires des départements de la Nièvre ou de l’Yonne. De fait, le CHU de Dijon reçoit des personnes de toute la Bourgogne-Franche-Comté (BFC). « L’organisation sanitaire s’est structurée autour de grands centres, poursuit Henri Mazué, et Dijon en est un. Pouvoir s’appuyer sur un hébergement comme le nôtre permet aussi, dans certains cas, d’éviter des allers-retours en véhicule sanitaire coûteux. Nous accueillons toutes les personnes qui ont à faire avec un établissement de santé de l’agglomération dijonnaise ». La MAH est aussi une réponse pour les personnes rendant visite à un membre de leur entourage en Ehpad ou en situation de handicap. L’une des originalités de cet établissement (qui emploie 12 salariés), c’est que son fonctionnement repose aussi en partie sur l’investissement de bénévoles : certains s’occupent de l’accueil quand d’autres se consacrent à de l’écoute, de l’accompagnement, voire de la maintenance technique. Une dimension essentielle pour une structure ouverte en permanence : « il nous faut parfois accueillir des gens en pleine nuit » précise Henri Mazué. La durée moyenne des séjours est de trois nuits. Il peut s’agir de personnes en radiothérapie, de parents de grands prématurés… les typologies sont extrêmement variées. Consciente de constituer une réponse importante, la MAH soigne désormais sa communication. C’est notamment la tâche qui incombe à Sandrine Bourgeois : « Dans ce domaine, souligne-t-elle, je fais porter mes efforts sur le référencement et l’identification sur internet. Nous avons aussi récemment signé une convention avec le CHU et le Centre Georges-François Leclerc (CGFL) de lutte contre le cancer, afin qu’ils orientent vers nous les personnes qui en auraient besoin. C’est aussi le cas avec le CH de La Chartreuse ».

Une logique de développement

L’instance qui préside aux destinées de la MAH comprend le fondateur de la structure, la Mutualité française, des représentants des adhérents de l’association, et des associations intéressées par les questions sociales et de santé (Ligue contre le cancer, France Assos santé, Union régionale des associations familiales, les Bébés de la Chouette), ainsi qu’un représentant du CHU et un autre du CGFL. De quoi réfléchir et accompagner les objectifs que se fixe Henri Mazué pour les mois à venir : « Nous sommes dans une logique de développement et nous visons à terme 22 000 nuitées par an. Pour mémoire, en 2018, nous avions atteint le chiffre de 18 000 ». Une ambition qui s’appuie sur des évolutions très concrètes : en 2022 la MAH sera entièrement climatisée et on annonce la mise en place d’un transport, sous forme d’une navette, entre la maison hospitalière et le CHU, afin de répondre à une forte attente des résidents.

Note de bas de page : (*) 12 rue de Cromois, 21000 Dijon. www.mahdijon.fr/ tel : 03 80 65 70 40