FDSEA-JA de Côte d'Or
Agriculture biologique : une approche économique en cohérence avec le marché

FDSEA - JA 21
-
Agriculture biologique : une approche économique en cohérence avec le marché

Après une période de forte croissance, l’agriculture biologique traverse une crise sans précédent qui tend à s’installer avec le contexte d’inflation. Celle-ci se traduit par la baisse des prix voire le déclassement de certains produits en conventionnel, et par des déconversions. Pour enrayer la crise et assurer la pérennité de ce mode de production qui continue d’attirer des porteurs de projet, nous devons nous impliquer fortement pour résoudre les problématiques de structuration de filières et pour lutter contre la politique du prix bas. C’est un impératif car les qualités de l’agriculture biologique doivent être reconnues à travers les prix de vente sous peine d’une absence de rentabilité.

Développer la communication sur le bio

Nous devons maintenir, voire augmenter, la consommation de produits bios. Pour cela, nous l’avons déjà encouragée et souhaitons renforcer une communication générale et positive sur les bénéfices de l’agriculture bio, sans pour autant stigmatiser l’agriculture conventionnelle. L’augmentation du budget de la communication sur l’agriculture bio est une priorité.

Relancer la demande par une application stricte d’Égalim

La rémunération des producteurs en agriculture biologique dépend de la juste valorisation des produits bio. Pour cela, il faut une fois de plus s’attarder à faire appliquer strictement la loi Égalim avec la construction du prix en marche avant qui prenne en compte les coûts de production, et qui sanctuarise le prix de la matière première agricole jusqu’au distributeur. Il faut enrayer cette spirale de vente de produits agricoles en dessous de ce qu’ils coûtent à produire !
La restauration collective doit aussi être exemplaire sur le sujet : en remplissant ses objectifs de 20 % de produits bios et un approvisionnement français, elle pourrait faire largement augmenter la demande en produits bio et permettre de maintenir les prix payés aux producteurs.

Reverser les budgets dédiés à la conversion bio pour soutenir les agriculteurs déjà convertis

Le rythme des conversions doit correspondre à la demande des consommateurs. Du fait de la baisse des prix, certains agriculteurs ont renoncé à se convertir. À l’inverse, le gouvernement avait prévu un taux de conversion dans les budgets de la nouvelle PAC avec des objectifs de nouveaux producteurs bios très ambitieux.
Cela signifie que les crédits prévus pour la conversion seront sous utilisés. C’est pourquoi nous demandons que les enveloppes non consommées soient réattribuées au soutien des agriculteurs déjà en bio. Ce soutien pourra prendre la forme d’une enveloppe gérée localement par le préfet pour envisager toutes les situations, ou d’une bonification des aides bio dans la PAC. Les producteurs déjà engagés en bio peinent à traverser la crise, c’est maintenant qu’il faut les soutenir !

Une agriculture bio performante techniquement et moderne

Nous souhaitons promouvoir une agriculture bio performante permettant de nourrir la population et de répondre aux attentes des consommateurs, tout en restant compétitive pour rémunérer les agriculteurs et trouver des débouchés face à la concurrence d’autres pays.
L’agriculture biologique doit rimer avec modernité. Nous appelons au renforcement de la R&D autour de l’agriculture bio, au service des agriculteurs et avec une approche technique et non idéologique. Les technologies développées dans les filières conventionnelles doivent pouvoir être mobilisées au service de l’agriculture bio, et vice-versa.

Samuel Bulot, éleveur laitier bio, secrétaire général de la FDSEA21, vice-président de la FNPL

Samuel Bulot, éleveur laitier bio, secrétaire général de la FDSEA21, vice-président de la FNPL

La filière du biologique en France traverse une période difficile, marquée par un ralentissement de la demande et des défis économiques. Avec les JA, la FNSEA et ses AS nous sommes mobilisés pour trouver des solutions pour les producteurs : le maintien du crédit d’impôt bio et les aides d’urgence ont permis de soulager temporairement les trésoreries.
Mais il faut aller encore plus loin pour donner de la visibilité et assurer des débouchés sur le long terme aux exploitations.
Relancer la consommation du bio est la clé : commencer par s’assurer que la restauration collective dans son ensemble tienne ses engagements Égalim, et communiquer sur les vertus de l’agriculture biologique vers les consommateurs, car c’est le marché qui crée la demande, pas l’offre !