Énergie

Le méthaniseur d'Avallon officiellement inauguré

« C’est un projet de longue halène (de trois ans) qui est enfin entré en production le 30 mars 2023 », lance Christophe Rousseau agriculteur à Domecy-sur-Cure (la ferme de Come). Ce projet ? C’est Avallon bio énergie, un site de méthanisation fonctionnant à partir des déchets organiques des habitants, dont l’objectif est d’alimenter la ville d’Avallon en biogaz.
À l’initiative de ce projet, on retrouve deux agriculteurs : Christophe Rousseau et Frédéric Rauscent (également exploitant sur la commune de Domecy-sur-Cure).
Selon le premier, « l’objectif n’était pas de simplement créer un méthaniseur, mais un site complet, qui soit dans l’air du temps, utile au territoire. C’est pourquoi une idée de collecte et de traitement des biodéchets organiques du territoire est arrivée. Tout le projet a été articulé autour de cet objectif : la collecte des biodéchets et son traitement afin de produire de l’énergie verte, dans le souci du respect de nos fermes, en assurant un retour au sol du digestat parfait, afin de préserver notre patrimoine ».

« Devenir une référence dans le traitement des biodéchets »

Pour les deux agriculteurs, la volonté « est que ce site devienne une référence, un modèle dans le monde des traitements des biodéchets. Et cela semble pour l’heure très bien fonctionner », explique Christophe Rousseau. « Sur ce site, nous captons plus de 5 000 tonnes de CO2 par an. Et ce n’est pas terminé, car l’une des prochaines étapes pourrait être la liquéfaction du CO2 que nous pourrons commercialiser derrière, non loin d’ici, dans les entrepôts Schiever, afin de faire du froid pour le transport des produits congelés ».
Ainsi, la boucle serait bouclée. « Avec les biodéchets et les CIVES (cultures intermédiaires à vocation énergétique) de nos fermes, nous produisons de l’énergie pour la ville d’Avallon, nous fertilisons nos parcelles agricoles et protégerons la planète en utilisant le CO2 ».

Un projet « chahuté »

Mais concrétiser ce projet n’a pas été d’une mince affaire. « Il a été quelque peu chahuté et c’est un faible mot, bien que nous ayons toujours essayé de bien réfléchir à sa mise en place dans le but de créer un projet qui ait du sens. Notre projet, comme presque la totalité des projets EnR (énergies renouvelables), a été contesté par certaines associations qui se disent écologiques. Cependant, la différence majeure qu’il y a entre eux et nous, les porteurs de projets, qui osons prendre des risques et embaucher des personnes : c’est qu’eux disent et nous nous faisons », pointe Christophe Rousseau.
Pour ce dernier, il est important de faire la distinction entre la méthanisation agricole et la méthanisation industrielle. « La méthanisation que nous défendons, nous agriculteurs méthaniseurs, s’inscrit dans une logique de territoire et de transition environnementale et énergétique. Nos projets agricoles ont des impacts vertueux sur le territoire car nous sommes les seuls à pouvoir mailler le territoire sans laisser une zone rurale à l’abandon ».
À noter que le projet Avallon bio énergie a reçu le soutien de plusieurs actionnaires et partenaires, parmi lesquels l’Ademe, la Région, le Feader, GRDF, le Crédit Agricole, le CIC, Keon Group, ou encore les communes d’Avallon et Vassy (hameau d’Étaule).