Plantes compagnes du colza
Une association de bienfaiteurs
Les plantes compagnes jouent un rôle crucial dans la réussite du colza, notamment en renforçant le système racinaire du colza, ce qui améliore l’utilisation des ressources et retarde la faim d’azote.
La réussite du colza, surtout dans les régions affectées par des insectes d’automne comme la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal passe par l’obtention d’un colza robuste.
Les plantes compagnes jouent un rôle crucial à ce niveau, notamment en renforçant le système racinaire du colza, ce qui améliore l’utilisation des ressources et retarde la faim d’azote. Elles contribuent également à réduire le nombre de larves par plante, bien que les mécanismes précis restent en partie inconnus. Une biomasse de couverture de 300-500 g/m² à l’entrée de l’hiver est nécessaire, mais ce levier ne suffit pas à éliminer totalement les interventions insecticides en cas de forte infestation.
Cependant, l’impact sur la gestion des adventices est limité. Les légumineuses, dont la croissance active est décalée par rapport au colza, ne peuvent pas efficacement contrôler les adventices par extinction lumineuse ou concurrence. Les techniques de semis direct avec une moindre perturbation du sol se révèlent plus efficaces pour limiter les levées d’adventices.
Adaptation des plantes compagnes selon le type de sol
Les plantes compagnes sont adaptées à tous les types de sol, mais leur utilité varie. Dans les sols profonds et fertiles, où le colza peut atteindre une biomasse de 1 500 g/m² à l’entrée de l’hiver, les plantes compagnes peuvent être moins pertinentes en raison de la concurrence. Toutefois, elles contribuent à la fertilité globale du sol. Dans les sols superficiels, où il est difficile d’atteindre une forte biomasse de colza, les légumineuses apportent une biomasse complémentaire bénéfique.
Gains de rendement et nutrition des cultures suivantes
Les bénéfices des plantes compagnes incluent des gains de rendement allant de 0 à 6 q/ha selon les années, ainsi qu’une amélioration de la nutrition des cultures suivantes, notamment les céréales.
Choix des plantes compagnes
Les légumineuses sont privilégiées en raison de leur phase de croissance active décalée (500 à 700 °C base 0 depuis la levée) par rapport au colza (400 °C base 0 depuis la levée). Cela permet au colza de s’installer avant que les légumineuses ne commencent à croître significativement, favorisant ainsi le colza dans des conditions hydriques contraignantes.
Les espèces recommandées
• Féverole : Idéale pour sa biomasse et structure, notamment dans les sols hydromorphes. Nécessite une technique de semis adaptée et suffisamment d’eau.
• Lentille, fenugrec, trèfle d’Alexandrie : Se mélangent bien avec le colza dans la même cuve, évitant ainsi des passages supplémentaires qui assécheraient le sol.
Les associations de couverts sont recommandées pour atteindre l’objectif de biomasse de 300-500 g/m². L’utilisation d’espèces non légumineuses comme le tournesol, le niger, et le sarrasin est possible mais doit rester limitée pour éviter une concurrence excessive (3 à 5 pieds/m²).
En conclusion, les plantes compagnes constituent une stratégie prometteuse pour renforcer la robustesse du colza, améliorer la fertilité du sol et augmenter les rendements, tout en nécessitant une gestion adaptée selon les conditions spécifiques de chaque type de sol.