Développement
Panorama de la filière viande bovine

Chloé Monget
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Le 5 juin avait lieu le comité de pilotage de l'étude du développement de la filière viande bovine dans la Nièvre, au Campus de Marzy. 

Panorama de la filière viande bovine
Une prochaine réunion est prévue courant juillet afin d'avoir les premières pistes de travail sur le thème de la logistique pour l'approvisionnement en produits locaux des restaurants collectifs de la Nièvre.

Le Campus de Marzy accueillait le 5 juin, le comité de pilotage de l’étude sur le développement de la filière viande bovine dans la Nièvre. Cette dernière, réalisée par le Centre d’étude et de ressources sur la diversification (Cerd) et Bio Bourgogne-Franche-Comté, fut présentée au Conseil départemental, pilote dudit comité. Pour mémoire, d’autres organismes de la filière étaient présents : Chambre d’agriculture de la Nièvre, Direction départementale de la protection de la population, FDSEA 58, représentants du Pays Nivernais Morvan, de l’IGP Charolais de bourgogne, de l’abattoir de Cosne-Cours-sur-Loire ou encore de la filière d’apprentissage des bouchers du Campus de Marzy.

Quelques points clés

Ainsi, l’étude met en évidence une demande accrue sur le surgelé notamment pour les steaks hachés. Là, le Cerd et Bio Bourgogne-Franche-Comté, préconisent de faire découvrir le « Burger » (viande hachée salée) qui pourrait permettre de répondre à cette demande. Le point de friction de cette requête restant le coût nécessaire à l’implantation d’un outil : compter environ 500 000 euros pour une chaîne automatisée et environ 350 000 euros pour du haché type fermier. Pour la surgélation, le problème est le même avec des montants s’élevant à environ 150 000 euros. Ensuite, l’étude pointe que pour la restauration commerciale, la mise en avant de la qualité de la viande est un des leviers de commercialisation, notamment pour la clientèle touristique. Du côté des éleveurs, l’étude montre que le bien-être animal est primordial pour le développement de la filière, et met en exergue le temps de trajet vers l’abattoir qui, dans certains cas, est de plus d’une heure, ce qui ne leur convient pas. Toujours selon l’étude, les éleveurs semblent éprouver le besoin de maîtriser la transformation (création de recettes propres, etc.) ce qui n’est pas proposé dans le département – hors La Fermille sous certaines conditions. Enfin, les 32 établissements ayant répondu à l’étude affirment être prêts à acheter local, mais avancent comme frein principal : le prix.

Pour avancer

Dans leurs conclusions, le Cerd et Bio Bourgogne-Franche-Comté mettent en avant que : « La filière a tout à gagner à mutualiser les outils et les forces vives pour trouver des leviers. De ce fait, il est nécessaire de créer des groupes de travail afin de cibler des solutions à apporter. La formation et la communication seront aussi des éléments à mutualiser afin d’obtenir, in fine, une synergie départementale pour la filière bovine ». Éric Bertrand, président de l’abattoir de Cosne-Cours-sur-Loire, souligne : « il faudra également avoir une attention aux détails, car ils sont souvent les freins à la mise en œuvre d’actions, comme l’évacuation des cuirs, entre autres ». Vincent Pommery, président de l’IGP Charolais de Bourgogne, ajoute : « ces petits détails sont souvent une grande charge financière pour les organismes et éleveurs ». De son côté, Fabien Bazin annonce étudier la possibilité de créer un Office départemental de l’alimentation devant se focaliser sur l’organisation de l’approvisionnement : « la logistique est au cœur des difficultés. Il faut régler le problème afin d’aller plus loin dans notre autonomie alimentaire, notamment pour l’approvisionnement des collèges qui affichent 25 % de produits locaux à ses menus pour le moment ; nous pouvons faire mieux et cela se décide maintenant ». Il détaille qu’une présentation d’une étude réalisée sur ce sujet aura lieu courant juillet : « Nous en saurons plus pour agir ». Sur ces mots, il insiste : « pour tous ces projets, nous devons trouver des financements. Il est peut-être utile de se retourner vers l’État, afin de voir les différents dispositifs qui peuvent soutenir ces initiatives ». À l’issue de la réunion du 5 juin, la délégation fut invitée à visiter les locaux du Campus de Marzy, en travaux de rénovation et d’agrandissement.