Assemblée générale de la Sicagemac
Continuer la progression

Chloé Monget
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Le 6 juin, le marché au cadran de Corbigny (Sicagemac), tenait son assemblée générale. L’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et de préparer l’avenir.

Continuer la progression
Exceptionnellement Alexandre Lorré a fait la présentation des chiffres bovins et ovins, lors de l'assemblée générale du marché au cadran de Corbigny, le 6 juin.

Lors de l’assemblée générale du marché au cadran de Corbigny (Sicagemac), le 6 juin, Alexandre Lorré, président de la Sicagemac, insiste : « Face aux conditions climatiques changeantes, il est nécessaire d’avancer notre date d’assemblée. Nous espérons que pour 2025 elle se déroule fin mai ».

Après avoir remercié les administrateurs et membres ayant fait le déplacement, ainsi que les élus et représentants des Chambres consulaires, Alexandre Lorré eu une pensée particulière, au nom de tout le marché, pour Benoît Gaulon « notre chef des ventes qui ne peut être parmi nous, ainsi que Marie Chantal Marillier-Pellé, nous leur offrons tout notre soutien ».

Large panorama

Pour entamer le bilan 2023, Alexandre Lorré rappelle quelques chiffres : « Le chiffre d’affaires de la Sicagemac s’élève à 370 000 euros, soit une augmentation de 47 % par rapport à 2022. Cela est permis par, notamment, la hausse des cours ou encore la révision des frais de marché. Pour mémoire, il avait été voté d’augmenter ces derniers de 0,10 % pour les acheteurs et les apporteurs afin de faire face à la hausse des charges. Malgré cette hausse, nous restons dans des montants de frais de marché les plus bas de France ». Pour les charges de fonctionnement, elles sont passées de 107 360 euros en 2022 à 103 776 euros en 2023 : « Nous avions eu un rattrapage sur le montant du loyer en 2022, de 12 000 euros. Nous sommes revenus à la normale en 2023 pour ce volet. En parallèle, l’engagement de tous, a permis cette réduction, notamment au niveau de la facture d’eau ». Il rappelle également que le nombre de litiges est en diminution en 2023. Ce résultat positif des comptes offre au marché une nouvelle dynamique selon Alexandre Lorré : « Notre capacité d’autofinancement est donc intéressante, et nous permet d’envisager quelques projets à long terme ». Parmi eux, il pointe le rachat du terrain où se trouve le marché : « En 2025, le bail avec la Mairie, propriétaire du bâtiment jusque-là, prend fin. Alors, la Sicagemac sera propriétaire du bâtiment, mais restera locataire des abords. De ce fait, nous envisageons donc d’acquérir ce terrain en totalité afin d’actionner de nouveaux leviers, comme l’installation de panneaux photovoltaïques sur la toiture. En effet, il nous semblait plus judicieux d’attendre d’avoir la totale propriété avant de faire des investissements ». Après ce panorama global, il s’est attaché à détailler les chiffres bovins et ovins.

Bovins et ovins

Ainsi, pour 2023, le chiffre d’affaires pour les bovins s’élève à 15 841 768 euros (contre 15 566 504 euros en 2022), avec 10 714 animaux vendus (contre 11 017 animaux en 2022), avec un prix moyen / animal de 1 479 euros en 2023 (contre 1 413 euros en 2022, soit une augmentation de 66 euros). Question répartition des animaux vendus, près de 38 % des bovins maigres sont des broutards, et pour les gras, 57 % sont des vaches. Du côté des ovins, le chiffre d’affaires s’évalue à 284 809 euros en 2023 (contre 393 180 euros en 2022), avec 1 960 animaux adjugés en 2023 (contre 2 743 l’année d’avant). Le prix moyen / animal est de 145 euros en 2023, contre 143 en 2022. Alexandre Lorré souligne : « nous avons une augmentation des prix de vente qui s’explique par la hausse des cours et non par un nombre supérieur d’animaux ». Après quelques échanges avec la salle sur ces résultats, Alexandre Lorré martèle : « Un tri méticuleux doit être fait par les éleveurs. Si une qualité élevée est au rendez-vous, cela fera rayonner la renommée du marché et donc attirera les acheteurs. En parallèle de ce tri, il est indispensable d’annoncer vos animaux. Sans ce prévisionnel, comment attirer la clientèle ? Il faut pouvoir donner envie aux acheteurs de faire le déplacement, ou de prévenir ceux qui pourraient être intéressés par tel ou tel apport. Sans ces informations d’annonce, il est difficile au marché de préparer en amont les événements ».

Valeurs immatérielles

Suite à quelques questions diverses, certains sujets spécifiques ont été abordés comme les ventes vidéos ou encore le bar. Pour les premières, Alexandre Lorré explique : « Nous avons refusé certaines demandes car les vendeurs ne voulaient pas peser leurs animaux. Selon nous, cela n’est pas concevable et, en tant que marché, nous nous devons d’avoir une précision à ce niveau afin de garantir ce qui est vendu ; il en va de la réputation de la Sicagemac. Toutes les cartes sont dans les mains des éleveurs, car de notre côté nous resterons intransigeants sur les pesées pour les ventes vidéos ». Puis, il poursuit sur la question du bar : « Nous faisons le choix de conserver certains services qui ne sont pas spécialement rentables pour le marché, comme le bar. À nos yeux, sa valeur n’est pas pécuniaire mais sociale. En effet, toutes les semaines, acheteurs, apporteurs, actifs et retraités, professionnels ou voisins, se retrouvent là ; créant un lien entre tous, et pérennisant des relations de proximité par un accueil chaleureux dans nos locaux ». Parmi les autres questions, il a été formulé la demande d’intégrer les bouviers dans le conseil d’administration afin d’améliorer les échanges. Le président du marché accepte d’intégrer cette demande à l’ordre du jour de la prochaine réunion ; affaire à suivre sur ce point. Enfin, Alexandre Lorré conclut : « Il ne faut pas être défaitiste. Certes, cela n’a pas toujours été simple, mais nous voyons enfin les résultats des décisions – parfois difficiles – qui ont été prises ces dernières années. Nous devons faire un front commun dynamique pour maintenir notre outil de commercialisation. D’ailleurs, j’en profite pour rappeler aux jeunes que maîtriser son exploitation c’est aussi maîtriser sa commercialisation, sans la déléguer. Et, faut-il le rappeler, sans marchés il n’y a pas de cotation. Pour toutes ces raisons, et car l’avenir à beaucoup à nous apporter, un engagement de tous est nécessaire pour poursuivre notre progression dans les meilleures conditions possibles ». Pour clôturer la rencontre, un pot convivial a été partagé au bar du marché.

Un mot sur l'abattoir de Corbigny
La réouverture de l'abattoir de Corbigny a été évoquée durant l'assemblée générale de la Sicagemac, le 6 juin.

Un mot sur l'abattoir de Corbigny

Durant l’assemblée générale de la Sicagemac, des prises de paroles ont été proposées. Parmi elles, celle de Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre sur le projet d’abattoir de Corbigny. « Nos outils locaux sont pertinents pour l’avenir pour lequel l’approvisionnement local est au centre des préoccupations. Dans cette optique, et suite aux travaux engagés il y a déjà quelques années, nous sommes confiants pour la réouverture de l’abattoir de Corbigny car de nombreux éleveurs l'attendent avec impatience pour solliciter ses services. Nous sommes en bonne voie de recruter un directeur grâce à plusieurs candidatures à l’étude ; pierre angulaire pour la poursuite du projet ». Il conclut son intervention : « Je ne donnerai pas de date d’ouverture. Mais, je l’assure : l’ouverture se fera très prochainement. L’agriculture est le soleil de la Nièvre, nous nous devons de la conserver et de la faire rayonner ».