Aléas climatiques
La grêle du 18 juin

AG
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Les orages de dimanche dernier étaient parfois accompagnés de grêle. Un secteur du Châtillonnais, dans le nord de la Côte-d'Or, en a notamment fait les frais.

La grêle du 18 juin
Le maïs ensilage de Yannick Salomon avait déjà été impacté par la grêle il y a quatre ans, sur une parcelle voisine.

Les orages étaient attendus de pied ferme, dimanche 18 juin. Les cultures avaient « soif », même si l'eau avait déjà refait son apparition le week-end précédent. Yannick Salomon, agriculteur à Savoisy, avait reçu les alertes météo comme tous ses collègues : « Nous étions avertis et préparés. Normalement, c'était pour le début de soirée ». Oui mais voilà, l'alerte orange avait été décrétée entre entre temps et le risque de grêle était bien présent : « l'orage a pris le temps de venir mais il est bien arrivé, sous le coup des 21 heures. Et pas de chance, il y avait bel et bien des grêlons, beaucoup de grêlons, accompagnés d'une grande bourrasque. Leur taille n'était pas impressionnante mais ça tapait très fort, pendant 5 à 10 minutes ». Yannick Salomon pensait bien évidemment à ses cultures et surtout, à l'état dans lequel il allait les retrouver un peu plus tard dans la soirée.

« La messe est dite »

Avant même la fin de la pluie, le jeune Côte-d'orien est allé constater l'ampleur des dégâts. Yannick Salomon a commencé par son champ de maïs ensilage, destiné à l'alimentation hivernale de son troupeau de vaches brunes : « il n'avait malheureusement pas échappé aux grêlons... Mon champ de 23 ha est fortement touché, avec de très nombreux pieds cassés. Avant la venue d'expert, il m'est très difficile d'estimer ces dégâts, mais c'est considérable... Certains pieds referont probablement de la feuille, mais quand le cornet est complément cassé, cela n'annonce rien de bon. J'ai déjà connu cette situation dans une parcelle à un kilomètre d'ici, après un orage de grêle il y a quatre ans : des plantes étaient reparties mais je n'avais pas réussi à faire une demi-récolte. Je ne vois pas comment il serait possible de faire autrement cette fois-ci : le rendement et la qualité ne pourront pas être au rendez-vous ». Yannick Salomon est certes assuré, mais « cela ne résoudra pas tout » : « il faut pouvoir remplacer ce fourrage pour assurer l'alimentation du bétail durant la période hivernale. C'est toujours compliqué. Je vais devoir trouver des surfaces de maïs à ensiler mais dans le coin, il n'y en a pas tant que ça. Il va sans doute falloir faire un tas de kilomètres pour en trouver ».

Les orges au diapason

Yannick Salomon a poursuivi son « tour de grêle » par ses orges de printemps et d'hiver : « là, les dégâts sont supérieurs à 90%, pour ne pas dire 100% dans les orges de printemps... C'est cuit pour ces deux cultures. L'orge d'hiver arrivait à maturité, nous devions la faucher dans les 10 ou 15 jours, c'est vraiment dommage. La messe est dite. Je suis là encore assuré mais le but, pour un agriculteur, est de récolter et ne pas travailler pour rien. La déception est donc énorme. Pour le blé, les dégâts sont moins importants, les épis sont encore là pour leur majorité, il faudra les surveiller. Même chose pour le colza, mais il commence à blanchir et j'espère que des maladies ne vont pas apparaître et se développer ». Rencontré au lendemain du sinistre (une vidéo visionnée près de 80 000 fois en 24 heures est disponible sur notre page Facebook), Yannick Salomon relayait des dégâts similaires dans les villages voisins de Puits et Étais.

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