Salon de l'agriculture
« Garder l'entraide comme ligne de mire  »

Chloé Monget
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Éric Lacombre participera pour la première fois au Salon de l’agriculture avec Savane, une génisse de 2 ans. Un bon moyen de partager sa passion et ses contraintes.

« Garder l'entraide comme ligne de mire  »
Eric Lacombre et Savane, dont le grand-père (Harold, père d'Osmose) a été acheté en co-propriété avec Raymond Lemaitre (exploitation reprise depuis par Rosanne Lemaitre - voir TDB n° 1719).

Installé en 1991, Éric Lacombre, 55 ans, est sélectionné pour la première fois pour le Salon de l’agriculture. Il s’y rendra avec Savane (père : Portugal – origine Jean-Christian Raymond et achat en copropriété avec l’EARL Bonnet Jean-Michel – et mère : Osmose – origine Michel Champeau) : « c’est un rêve de gamin qui se réalise et avec une vache née sur l’exploitation, c’est encore plus honorifique ! » s’exclame Eric. S’il ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, il a quand même son avis sur le Salon.

Tout expliquer

« C’est une super vitrine de la ferme française dont la médiatisation internationale permet de trouver de nouveaux clients. Pour les visiteurs, je vais essayer de leur expliquer comment je travaille en toute simplicité ». Pour lui, cette profession est un choix naturel : « Tout gamin je voulais faire ça ; difficile à expliquer pourquoi. Je pense qu’aujourd’hui même si notre amour des animaux n’a pas changé, nos missions, elles, oui. Nous sommes devenus de vrais gestionnaires ! C’est un atout à mettre en avant car nous avons des connaissances pluridisciplinaires (comptabilité, informatique, sanitaires, etc.), et peu de gens le savent ». Il ajoute : « Il ne faut pas non plus oublier que ce sont les consommateurs qui nous font vivre, il est donc presque normal de leur présenter nos manières de travailler ».


Se retrouver

Pour lui, même si les discours du « mangez moins de viande » retentissent de plus en plus, il martèle : « il y aura toujours de l’élevage en France, et dans la Nièvre spécifiquement – comme dans le Morvan. Peut-être que les effectifs seront moins nombreux, mais les éleveurs seront toujours là car les terres sont adaptées à ce type de système. De même, pour moi, la race à un bel avenir devant elle car c’est la meilleure race à viande, qu’elle valorise très bien l’herbe et qu’elle a une bonne capacité d’adaptation. De plus, le standard tend de plus en plus vers des vêlages faciles, rendant la charolaise très attractive pour une gestion plus simplifiée des vêlages ; idéal quand les exploitants sont seuls à la tête de grand cheptel ». Il conclut : « le salon est un bon moyen de discuter avec les gens de tout cela, mais aussi pour les éleveurs de se retrouver tous ensemble pour un événement convivial, ce qui est pour moi le plus important. Ce lien social est une des raisons de mon attachement aux concours quels qu’ils soient et au métier ; d’autant plus ces dernières années car les exploitations s’agrandissent laissant peu de temps aux professionnels de se visiter. Je suis convaincu que, même si le futur n’est pas toujours radieux, il faut garder l’entraide comme ligne de mire dans notre métier ; sans cela, on peut vite décrocher ».

L'exploitation d'Éric Lacombre

Installé en individuel en 1991, il est à la tête de 120 ha (dont environ 15 de culture) dont la majorité en prairies naturelles ou temporaires. Il dispose d'environ 80 vêlages tout en Charolais inscrit – depuis 2001.