« 2026, c'est demain ! »

« Si la réglementation n'est pas nouvelle, la sylviculture est ancrée dans une temporalité longue. C'est pour cette raison que les propriétaires forestiers de plus de 20 hectares qui n'ont pas de document de gestion durable ont jusqu'en 2026 pour déposer un Plan Simple de Gestion en conformité par rapport au nouveau Schéma Régional de Gestion Sylvicole ; et clairement 2026, c'est demain ! » insiste Betty Doucet, responsable développement forestier de la Nièvre au CRPF Bourgogne-Franche-Comté.

Pour elle, la principale modification de cette nouvelle version est l'obligation d'avoir 30 % de diversification dans les plantations de plus de 4 ha : « Pour ceux étant réticents face à cet élément, il faut rappeler que cela ne demande pas toujours un investissement financier plus élevé que si le reboisement concerne une seule essence. En effet, pour obtenir cette diversification, il est possible de travailler au profit des semis naturels d'essences différentes que celle que l'on plante et qui vont venir naturellement durant les premières années après la coupe ». Elle remémore également : « le PSG est obligatoire dès lors que des engagements fiscaux ont été pris sur la forêt, et pour toucher les aides de l'État (type Plan de relance). De plus, avoir un PSG agrée permet de réaliser ses coupes et travaux, sans avoir à demander une autorisation à chaque intervention – puisque le programme est validée lors de l'agrément du PSG ».

Ouverture des possibles

En parallèle, elle met en lumière la mise en place de nouveaux itinéraires possibles proposés dans la nouvelle version du Schéma Régional de Gestion Sylvicole : « par exemple, l'itinéraire « Moindre intervention » est une grande avancée pour conserver des peuplements âgés qui abritent des espèces particulières, ou à vocation de conservation environnementale. D'ailleurs, ce schéma revu intègre maintenant des diamètres d'exploitabilité minimum par essence, alors qu'autrefois ils étaient simplement recommandés. D'ailleurs, attention à ces données car les diamètres ne sont pas les mêmes dans chaque région ». Dans la même veine de nouveautés, un itinéraire particulier a été pensé spécifiquement pour le Morvan : « Il s'agit des itinéraires en régénération lente qui se prête à ce territoire singulier avec une intégration de semis d'âge différents ». Betty Doucet rappelle : « Dans la Nièvre, si le traitement en futaie irrégulière des anciens taillis sous futaie de chêne est le plus répandu, le Morvan a la spécificité d'avoir de nombreux peuplements quasi du même âge. De ce fait, il est presque impossible de convertir des peuplements « murs » de Douglas en futaie irrégulière puisqu'il faudra au moins 50 ans afin de commencer à avoir un peuplement étagé. Exemple de ce genre de gestion, une forêt de chêne à Azy-le-Vif est en conversion depuis les années quatre-vingt-dix environ et elle est loin d'avoir atteint le stade de la futaie irrégulière parfaite ». Elle conclut : « Pour moi, ce schéma régional favorise la multifonctionnalité des forêts, et permet d'allier la préservation environnementale et le fleurissement économique, à l'image de la production de bois liée à la production de truffe – là encore un itinéraire ajouté à cette nouvelle version… »