L'assemblée générale de la coopérative 110 Bourgogne s'est tenue le vendredi 6 décembre, à Auxerrexpo. Un bilan de la dernière année écoulée a été fait avec des rendements pour 2024 qui sont vite à oublier. La longue période de pluie commencée fin 2023 a notamment été pointée du doigt, de même que les divers aléas climatiques.
« Un automne sans fin », c'est comme cela que Walter Huré, président de la coopérative 110 Bourgogne, a nommé la dernière année écoulée. « On a eu une année 2024 assez particulière avec de la pluie quasiment pendant 1 an, avec une pluviométrie recensée qui a doublé un peu partout dans nos zones (de la coopérative) », souligne-t-il.
Entre 2016, 2020 et 2024, les agriculteurs n'ont pas été épargnés par les aléas climatiques avec des conséquences négatives sur les récoltes. « 2016 était déjà une année exécrable en termes de récolte (faibles volumes et qualité dégradée). C'était alors la plus faible campagne que l'on avait connue jusque-là mais on disait que ce ne serait qu'une parenthèse et que cela ne reviendra pas. Puis il y a eu 2020, qui est devenue à son tour la plus mauvaise récolte jamais enregistrée, notamment à cause de la sécheresse. 2024 vient s'insérer entre 2016 et 2020, c'est une année avec des qualités très dégradées pour la moisson d'été. La moisson d'automne était également relativement compliquée aussi. Il a fallu passer au séchoir 90 % des tournesols récoltés. La collecte est également décevante avec environ 1/3 de rendement manquant ».
Se réinventer pour faire face aux défis
Comme le rappelle le président de 110 Bourgogne, « le changement climatique s'impose plus que jamais comme un défi incontournable pour l'agriculture. Les épisodes climatiques extrêmes, tels que les sécheresses et les gels tardifs, ont impacté certaines de nos productions, soulignant l'importance d'une adaptation rapide et efficace de nos pratiques. Il y a une vraie nécessité de se réinventer pour assurer la pérennité de nos exploitations ».
Sans compter que l'exercice 2023-2024 s'est déroulé dans un contexte économique incertain, avec des marchés des matières premières encore impactés par la guerre en Ukraine et des fluctuations importantes des prix avec les conséquences de l'effet ciseaux pour nos exploitations.
Pour faire face à ces contextes, Walter Huré souligne l'importance « de se diversifier ». Dans cette idée, l'union SeineYonne, dont fait partie 110 Bourgogne (avec Ynovae) a activement poursuivi ses projets de diversification cette dernière année, comme l'implantation de vergers de noisetiers, la gestion durable de la ressource en eau, l'agroforesterie ou encore la valorisation de la paille de chanvre (en lien avec Géochanvre, pour un début à la campagne 2026). « On mène également un travail avec l'UPVY sur la possibilité d'implanter des cultures « exotiques » comme le chia, le millet, le sésame, la courge à huile et le lin », ajoute Walter Huré.
Terres Bocage Gâtinais rejoint SeineYonne
Lors de son intervention, Jean-Marc Krebs, directeur de la coopérative, a mis en avant l'objectif premier de l'union SeineYonne, qui est de « valoriser la collecte. Chez SeineYonne, il y a un véritable savoir-faire qui est la capacité que l'union a de trouver de nouveaux débouchés à valeur ajoutée. Ce qui nous intéresse c'est de trouver des contrats qu'on peut proposer aux agriculteurs, avec une vraie rémunération à la clé, pour améliorer le revenu des adhérents ».
Parmi les autres projets menés par l'union, l'installation de panneaux photovoltaïques sur certains des sites, à Étais-la-Sauvin, Cravant, Passy-sur-Armançon, Châtillon-sur-Seine et Laignes. « Nos installations photovoltaïques seront installées et opérationnelles dès mars ou avril 2025. L'objectif que l'on a à travers ce projet est de produire de l'énergie et d'essayer d'autoconsommer à au moins 50 % nos productions d'énergie. La volonté est de devenir de plus en plus autonome en énergie », continue Jean-Marc Krebs.
Concernant SeineYonne, une annonce a d'ailleurs été faite par le président de 110 Bourgogne : l'entrée de la coopérative Terres Bocage Gâtinais dans l'union, à partir du 1er juillet 2025, pour la partie commercialisation uniquement. Ce qui répond à cette volonté de nouer des nouveaux partenariats pour le bien des coopératives et de leurs adhérents.
