Élevage ovin
Une nouvelle bergère

AG
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La Côte-d'Or compte une nouvelle éleveuse en la personne d'Anne Beurton, qui vient de rejoindre la ferme familiale à Nailly, près de Saulieu.

Une nouvelle bergère
Anne Beurton et son frère Édouard, la semaine dernière dans leur bergerie.

Une installation comme cadeau de Noël ! Anne Beurton s’est offert un bien joli « présent » en réalisant son rêve de devenir éleveuse. La jeune femme de 33 ans a rejoint son frère Édouard sur la ferme familiale le 1er décembre. « J’avais ce projet en tête depuis toujours. L’envie était là, il fallait juste que tout se construise autour, que toutes les planètes soient alignées. C’est désormais chose faite et j’en suis très heureuse ! », confie l’ancienne commerciale de la scierie Gaitey, à Pouilly-en-Auxois. Son arrivée sur l’exploitation a été l’occasion d’agrandir la troupe ovine : « le Gaec comptait jusqu’à présent 80 brebis charollaises. Nous avons investi dans 200 agnelles, des charollaises mais aussi avec des limousines et des vendéennes. L’idée, avec ces deux races rustiques, est de pouvoir désaisonner pour vendre des agneaux toute l’année ».

Du temps à consacrer

Anne Beurton, titulaire d’un BPREA depuis 2012, évoque ses différentes démarches ayant précédé son installation : « mes journées étaient très chargées quand j’étais dans mon précédent emploi, puisque je travaillais les différents dossiers d’installation le soir, en rentrant chez moi. Nous ne recevons pas toutes les informations d’un coup, il faut aller les chercher, sans s’éparpiller. Oui, il y a un certain nombre de documents à remplir quand on veut s’installer. Je m’en suis assez bien sortie car j’ai tout rempli au fur et à mesure. Le prévisionnel n’a pas été simple à renseigner. À la base, ce type de dossier est déjà compliqué : il l’est encore davantage dans le contexte actuel, avec des produits et des charges qui varient dans des proportions inédites ».

Merci le Département

La nouvelle installée salue l’utilité des aides JA et aussi le soutien du Conseil départemental, via son dispositif en faveur de la création et l’augmentation de cheptels ovins, présenté dans l’édition du 9 décembre de Terres de Bourgogne : « l’aide représente 35 % de mon investissement, en comptant une bonification de 5 % dédiée aux jeunes. C’est considérable et vraiment très positif pour les ovins. Cette politique en faveur de notre filière est à saluer, j’espère qu’elle continuera encore longtemps, pour qu’elle puisse profiter à un maximum d’éleveurs. L’aide JA est tout aussi essentielle. Le calcul m’a été favorable car nous avons des légumineuses et une importante proportion de prairies temporaires ».

Une meilleure conjoncture

Édouard Beurton se dit très satisfait de travailler avec sa sœur : « Philippe, notre père, est en retraite depuis 2017. L’arrivée d’Anne était prévue un jour ou un autre. Être deux sur l’exploitation va apporter de nouvelles idées, il sera également moins contraignant de s’absenter. Il est d’autant plus intéressant que l’installation d’Anne se fasse dans une conjoncture favorable : le bon niveau des cours de la viande nous permet de ne pas travailler pour rien, même si le niveau des charges devient très élevé ». En plus de la troupe ovine, les deux Côte-d’oriens élèvent une centaine de vaches charolaises ainsi que trois chevaux de race Trait Auxois.

Le chantier a commencé
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Le chantier a commencé

De nombreux travaux sont actuellement réalisés au sein du Gaec, mais ces derniers n'ont rien à voir avec l'installation de la jeune éleveuse. La propriété de la famille Beurton a été très fortement touchée lors de l'orage du 21 juin, relaté à plusieurs reprises dans nos colonnes. Quatre toitures, y compris celle de la maison d'habitation, ont été détruites et sont actuellement remplacées. Édouard Beurton, qui venait d'être papa pour la première fois dans cette même journée, revient sur ce sinistre XXL : « Nous étions en visio avec la famille qui était à Nailly, nous avons entendu les grêlons depuis la maternité...C'était la panique. L'intégralité du mois de juillet a été consacré à la gestion des dégâts qui, en plus du matériel, ont causé la mort d'une dizaine d'agneaux pour notre exploitation ». Après le désamiantage réalisé début novembre, la réfection des toits a démarré lors de la première semaine de décembre. « Une quarantaine de veaux sont toujours dehors et ne sont toujours pas sevrés, alors qu'il devraient l'être depuis près de deux mois. Des pertes de production sont malheureusement à prévoir. Des interrogations d'ordre sanitaire subsistent également avec l'humidité présente sous les bâtiments... », partage Édouard Beurton.