Les panneaux de nombreuses communes sont encore retournés. Visiblement, leur « remise à l'endroit » n'est pas d'actualité.
Retourner les panneaux des villages avait lancé l'opération « On marche sur la tête » en début d'année. En ce mois de septembre, force est de constater qu'une majorité d'entre eux sont toujours à l'envers. Le président des Jeunes agriculteurs de Côte-d'Or, contacté sur ce sujet, assure que « leur remise à l'endroit n'est pas encore pour demain ». « Rien n'est décidé sur ce point mais compte tenu de la tournure des évènements, ils vont encore rester comme ça un petit moment ». Pire, Antoine Duthu, exploitant à Francheville près de Saint-Seine-l'Abbaye, n'exclut pas de nouveaux mouvements syndicaux ces prochaines semaines. « À cette heure, nous attendons de voir la direction que prendra le nouveau gouvernement. Jusqu'à présent, plus rien n'avançait avec leur remaniement, sachant que rien n'avançait déjà bien vite… ». Antoine Duthu a participé le 2 septembre à un conseil de l'agriculture organisé à Saint-Apollinaire, en présence des banques, organismes stockeurs, centres de gestion, de la Safer et de la MSA : « le son de cloche est à peu près le même chez tout le monde, le moral est en berne dans toutes les catégories d'âge. Certaines productions s'en sortent un peu mieux que d'autres mais le compte n'y est pas. Bien plus que des problèmes de trésorerie, des exploitations rencontrent des problèmes économiques car des marchés ne sont pas porteurs alors que les charges restent à un niveau élevé. Quand tout le monde tire la langue au début de la chaîne, ce n'est jamais bien bon pour tous autres corps de métiers ». Antoine Duthu s'est adressé aux centres de gestion lors de ce Caf du 2 septembre : « visiblement, des agriculteurs prennent du retard dans leurs démarches comptables, c'est bien ce qui me semblait. Pour moi, c'est un premier signe d'alerte : l’administratif n'avance pas quand il y a des problèmes. À ce titre, si des agents indépendants labellisés Chambre d'agriculture évoluaient dans le département, il y aurait bien du travail à plein temps pour au moins dix personnes. Cela soulagerait les tâches administratives des exploitants ».