Filière viande
Une première pour avancer ?

Chloé Monget
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Le 21 juin, le Conseil départemental de la Nièvre tenait son premier comité de pilotage dédié à la valorisation de la transformation de la viande.

Une première pour avancer ?
Le premier comité de pilotage a eu lieu le 21 juin.

Le premier comité de pilotage (Copil) Conseil départemental de la Nièvre (CD 58) dédié à la filière viande nivernaise et particulièrement à sa transformation a eu lieu le 21 juin. Ainsi, Fabien Bazin, président du Conseil départemental, et Thierry Guyot, conseiller départemental délégué à l’agriculture et à l’alimentation de proximité ont expliqué les origines de ce Copil.

Pourquoi ?

En effet, il découle, selon le CD 58, d’une « une volonté politique de maintenir des outils de transformation agricole en local et de leur donner les possibilités de se développer ; d’une nécessité d’augmenter la part de la transformation de la viande en local pour apporter de la valeur ajoutée et un prix rémunérateur plus intéressant aux éleveurs et enfin d’une demande en produits locaux en augmentation alliée au choix d’approvisionner la restauration collective en produits locaux ». Par cela, ce comité semble s’inscrire dans la lignée d’autres actions du Conseil départemental : investissement dans le Programme alimentaire territorial, implication dans la réouverture de l’abattoir de Corbigny (via une SCIC) et dans la modernisation de l’abattoir de Cosne, etc. « C’est l’objet du travail initié par le Conseil départemental et mené par le CERD et Bio Bourgogne, présenté le 21 juin dernier ».

État des lieux

Ainsi, l’étude met en avant un recul du nombre d’exploitations dans la Nièvre (passant de 2 113 en 2010 à 1 524 en 2020), avec 28 % des exploitations engraissant les jeunes bovins ou les femelles. Côté abattage il est indiqué que 6 % des bovins nivernais sont abattus dans la Nièvre, 19,3 % en BFC et 42,4 % en France. La Nièvre a donc « une production qui répond au marché de l’export mais pas à la demande de la consommation française et locale ». La Nièvre compte à ce jour deux abattoirs (Cosne et Luzy) et un en cours d’étude pour réouverture (Corbigny). L’étude pointe également 35 boucheries environ (Hallal compris) sur le département, quatre ateliers de découpe avec agrément, 15 ateliers en dérogations à l’agrément (découpe de viandes fraîches), une trentaine d’ateliers de préparations de viande ou produits à base de viande et enfin une quarantaine de producteurs utilisant le circuit court. Afin de trouver des solutions adaptées pour développer l’approvisionnement local, un calendrier prévisionnel d’actions a été décortiqué avec l’envoi dans un premier temps d’un questionnaire auprès des responsables des outils de transformations.


Les pistes de travail

Pour la suite, trois phases sont ciblées pour mener ce travail. La première est le « diagnostic territorial et synthèse des démarches en cours » soit l’état des lieux des forces en action. La seconde s’attache aux « trajectoires pour la filière viande de la Nièvre », courant de juillet à novembre, avec un développement et une mutualisation des outils, des soutiens opérationnels, l’émergence de projets et chiffrage des travaux. Enfin, la troisième s’attellera aux « potentiels de développement de la filière », s’étalant de décembre 2023 à mai 2024, via une enquête auprès de marchés ciblés, des tests de marché et l’ajustement des chiffrages. Le Conseil départemental stipule que la Chambre d’Agriculture – présente à la réunion de lancement – contribuera aux travaux et d’ajouter : « cette démarche a pour objet d’aider les acteurs locaux de la filière viande à se développer ». La réunion se termina sur des pistes de travail comme la logistique – d’ailleurs, une étude départementale menée par la Chambre d’agriculture de la Nièvre est en cours sur ce point (voir TDB n° 1740) - ou encore des questionnements sur les membres constituant du comité technique… Fabien Bazin, président du Conseil départemental conclut : « il ne s’agit pas de faire une nouvelle étude inutile, car ce travail doit donner une ligne d’actions opérationnelles pour engendrer des solutions efficaces et satisfaisantes ». Enfin, le CD 58 s’autorise, le cas échéant, à transmettre ce travail au Conseil Régional.