Productions végétales
Entre l'herbe et les graines

AG
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Un agriculteur du canton d'Arnay-le-Duc livre son ressenti sur ses récoltes.

Entre l'herbe et les graines
Denis Gagnepain, la semaine dernière à Antigny-la-Ville.

Terres de Bourgogne poursuit sa série de témoignages sur les récoltes. Denis Gagnepain, rencontré le 10 juillet dans une parcelle à Antigny-la-Ville, s’est prêté à l’exercice en partageant ses résultats. La campagne de cet éleveur de cent vaches charolaises avait très bien débuté avec les foins. « Nous sommes dans une bonne moyenne, c’est de bon augure pour les animaux. Je n’ai pas compté précisément les volumes, mais il y a quelques bottes supplémentaires par rapport à l’an passé, avec très certainement de la qualité ». La satisfaction de l’exploitant est vite retombée après sa moisson d’orges d’hiver en variété Vanessa, réalisée fin juin : « la culture était assez prometteuse au début du printemps, mais cela n’a pas duré. Il n’a quasiment pas plu ici depuis le 15 mai. En un mois et demi, nous n’avons eu que 20 mm répartis en plusieurs fois, avec un maximum de 4 mm… C’est bien peu pour les orges, cela s’est ressenti à la moisson. Je n’ai pas pesé mais je n’ai certainement pas dépassé les 40-45 q/ha. C'est une année très décevante, d’autant qu’elles ne doivent pas valoir grand-chose au niveau qualité. Il faudra sans doute faire des analyses pour ne pas pénaliser l’engraissement des bovins… Le seul lot de consolation vient de la paille, il y a en beaucoup ».

De l’eau, SVP

La moisson suivante a été celle de l’avoine. Denis Gagnepain craignait une dégradation du même type que dans les orges : « finalement, la casse a été plus que limitée, c’est plutôt une bonne surprise pour l’avoine. Nous finissons aux environs de 45 q/ha, ce qui est correct pour le secteur et cette culture qui également destinée aux bovins. Là encore, la paille est au rendez-vous ». Malgré des volumes de paille intéressants et en forte hausse, l’agriculteur ne changera pas ses habitudes en allant chercher des quantités supplémentaires dans le secteur beaunois : « la paille, nous n’en avons jamais assez en élevage. À noter que, malgré la bonne récolte qui se profile, le marché reste tendu car le broyage est devenu tendance avec les prix élevés de l’engrais azoté ». Les moissons de Denis Gagnepain ont pris fin avec le blé, majoritairement destiné à la vente. Les premiers hectares moissonnés le 10 juillet laissaient apparaître un rendement d’environ 60 q/ha, proche du potentiel des terres de l’agriculteur. Celui-ci avait désormais les yeux rivés sur les fortes températures et sa culture de maïs : « il va falloir qu’il pleuve assez vite, sinon ça va se compliquer. Les sources baissent à vue d’œil. Nous apportons déjà de l’eau aux bovins et si rien ne change, ce sera bientôt l’affouragement. Le maïs ? C’est très problématique, pour les mêmes raisons. Il fait un mètre de hauteur et ne bouge pas… ».