Tour de plaine bio
Des graines riches en protéines

François Bonal (CA 58)
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Le 27 juin, la Chambre d'agriculture de la Nièvre orchestrait un tour de plaine bio ciblé sur cultures d'été sur les terres d'Alexis Krebs, polyculteur-éleveur bio à Suilly-la-Tour (SCEA de la Vallée du Nohain).

Des graines riches en protéines
La SCEA de la Vallée du Nohain est composée de 330 ha dont 80 ha de prairie permanente, 30 ha de prairie temporaire, 220 ha de grandes cultures avec 25 ha de soja et 18 ha de chanvre. Crédit photo : François Bonal.

Le rendez-vous pour le tour de plaine bio organisé par la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58) était donné chez Alexis Krebs polyculteur-éleveur bio à Suilly-la-Tour (SCEA de la Vallée du Nohain) le mardi 27 juin. Avec lui, François Bonal, conseiller productions végétales biologiques à la CA 58, avait axé la rencontre sur le soja et le chanvre, deux cultures d’été riches en huile et en protéine.

Le soja, oléoprotéagineux de référence

Les agriculteurs présents ont pu apprécier la qualité d’implantation et la gestion de l’enherbement de la parcelle de soja. Semé à la mi-mai au semoir monograine, le soja a valorisé l’humidité résiduelle du sol puis les chaleurs du mois de juin. Ce champ a bénéficié de deux passages de bineuse qui ont détruit les adventices. Déjà bien avancés lors de la visite, les plants de soja laissaient apparaître leurs premières fleurs. Pour rappel, le soja est une légumineuse et se positionne comme un relais au milieu de la rotation, afin de délivrer un reliquat azoté pour les cultures suivantes. Toutefois, comme le soja n’est pas une espèce autochtone, ses semences doivent être préalablement inoculées pour fabriquer des nodosités et offrir une autonomie en azote. Si l’irrigation est disponible sur la ferme, Alexis ne l’utilise que si les plantes en ont réellement besoin, souvent un tour d’eau à la floraison en cas de sécheresse. Avec son système, Alexis espère ainsi récolter 2 t/ha.

Le chanvre, graine d’avenir

Après la parcelle de soja, le groupe a pris la direction d’une de chanvre. Bien connu comme plante à fibre pour le textile, le chanvre est ici cultivé pour ses graines riches en huile mais aussi en protéine (31 g/100 g) - soit plus que la féverole. Les variétés « Graines » sont plus précoces et plus productives que les variétés orientées « Textile ». Les semences certifiées sont obligatoires pour assurer un taux de Tétrahydrocannabinol ou THC (molécule psychotrope du cannabis) inférieur à 0,2 % ; et donc légale à la production. À l’image du tournesol, le chanvre « Graine » se sème fin avril et se récolte début septembre. Ayant remarqué de meilleurs résultats sur des semis plus clairs et une meilleure compensation l’an dernier, Alexis teste pour 2023 deux modes d’implantation : en plein sans désherbage et au semoir monograine avec binage. Le chanvre très vigoureux et poussant rapidement permet d’étouffer les adventices et grâce à ce trait spécifique il est considéré comme une « culture nettoyante » pour la rotation.

Symbiose

Enfin, un point sur le méteil grain blé/féverole a été fait. Là, les agriculteurs ont pu noter la qualité de ce dernier. Pour mémoire, la culture associée du blé et de la féverole est réciproquement profitable puisqu’elle permet à la féverole d’être moins sujette aux maladies et au blé d’augmenter sa richesse en protéine. Alexis est satisfait de ce mode de production qui lui permet de vendre des graines de qualité.