Gouvernement
Élisabeth Borne attendue sur les dossiers agricoles

Actuagri
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La nouvelle Première ministre est très attendue sur les dossiers agricoles, qu’elle va devoir intégrer dans la mission de planification écologique qui lui est également dévolue.

En nommant Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, Emmanuel Macron a fait le choix d’une certaine continuité. La nouvelle Première ministre n’est pas une inconnue du milieu agricole. Lors de l’édition 2022 du Salon International de l’Agriculture, elle a signé, en tant que ministre du Travail avec les ministres de l’Agriculture et de la Mer, une charte d’emploi avec 47 branches professionnelles des secteurs de l’agriculture de l’agroalimentaire et de la pêche, pour améliorer leur attractivité. Ministre de la Transition écologique de juillet 2019 à 2020 elle a eu l’occasion de prendre des décisions et de faire des déclarations qui concernent les agriculteurs. Ainsi sur l’interdiction du glyphosate, elle expliquait au Parisien, le 2 juillet 2020, qu’elle assurait étudier « des alternatives qui pourraient permettre d’en sortir rapidement ». Sur les zones de non-traitement (ZNT), elle affirmait, le 7 août 2019 à l’AFP, que le gouvernement avait suivi strictement les avis scientifiques sur sa proposition « d’instaurer une ZNT de 5 à 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage ». Elle expliquait aussi que la mise en place de cette proposition avait pour but de « protéger les riverains » et que « les agriculteurs seront accompagnés ». C’est aussi elle qui a reçu en juin 2020, au nom de l’exécutif, les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. À son départ du ministère de la Transition écologique, elle a regretté de ne pas avoir réussi « à mettre la protection de l’environnement au cœur des décisions du gouvernement », en raison d’un manque de marges de manœuvre.

Ne pas renoncer à une production dynamique

Elle a aussi eu des déclarations dans l’air du temps sur l’agriculture. Ainsi dans un entretien accordé au journal Le Figaro le 17 janvier 2020, elle estimait que le « modèle agricole en France est arrivé à bout de souffle », et qu’il est désormais nécessaire de « produire autrement ». En soulignant également que le système actuel « bouscule la nature et enferme de nombreux d’agriculteurs dans une impasse ». Déjà sensibilisée aux dossiers environnementaux, elle va continuer à les gérer dans ses nouvelles fonctions en tant que chargée de la planification écologique. N’a-t-elle pas déclaré qu’elle « comptait agir plus vite et plus fort face au défi écologique » et « davantage associer les forces vives auprès de nos territoires », dans son premier discours, en tant que Première ministre. La FNSEA, qui a accueilli favorablement sa nomination pour « sa volonté d’écoute et de dialogue », tient à rappeler que « cette planification doit se concilier avec l’objectif de souveraineté alimentaire ». C’est-à-dire que ni l’Europe, ni la France ne doivent renoncer sur une production dynamique sur le territoire. Et que son gouvernement doit se mobiliser pour permettre un accès de tous à une alimentation sûre, saine et durable par la mise en œuvre du chèque alimentaire, comme proposé par la FNSEA. Sur le plan écologique la France ne doit pas renoncer au potentiel de solutions qu’offre l’agriculture pour la préservation de la biodiversité, pour le stockage du carbone mais aussi pour la transition énergétique liée à la production d’énergies renouvelables d’origine agricole. Pour concilier ces deux objectifs, la FNSEA appelle de ses vœux la création d’un « ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire » de plein exercice dans le prochain gouvernement.