Méthanisation
Des visites organisées sur le site de Germigny
Une fois par mois, GRDF organise une visite de l’unité de méthanisation de Germigny où les collectivités territoriales, principalement, sont invitées, afin de découvrir le fonctionnement d’un méthaniseur et son intérêt pour l’alimentation en gaz des communes du secteur.
Le mardi 10 mai, GRDF a invité, comme chaque mois, des membres des collectivités territoriales, entre autres, pour découvrir le fonctionnement de l’unité de méthanisation de Germigny (la CERES : centrale d’énergie renouvelable écologique et solidaire). « L’objectif est de leur faire connaître le sujet de la méthanisation et comment fonctionne un site de méthanisation, pour qu’ils puissent se faire leur propre idée sur le processus de méthanisation agricole qui est le type de méthanisation qui va se développer dans l’Yonne », indique Leslie Arnoult, conseillère des collectivités territoriales de l’Yonne à GRDF.
Aujourd’hui, dans le département, deux sites (le second se trouve à Saint-Florentin, ndlr) produisent du gaz qui est directement injecté dans le réseau de GRDF ou dans le réseau GRT (gestionnaire du réseau de transport).
L’unité de méthanisation de Germigny traite 10 000 tonnes de matières organiques par an et a une capacité de production équivalente à la consommation de 2 800 foyers. Il alimente en biométhane le réseau de distribution de gaz sur le Florentinois et l’Auxerrois.
Vers une autonomie en gaz ?
Ce méthaniseur est essentiellement alimenté par des CIVEs (cultures intermédiaires à vocation énergétique). « Il y a des contrats d’achat de matières organiques avec 25 agriculteurs (de 10 ou 15 ans, ce qui leur assure un complément de revenu durant cette période, ndlr), situés à maximum 12 km autour du site. L’unité est également alimentée par de l’herbe provenant de prairie des agriculteurs », développe Leslie Arnoult. Des prairies sur lesquelles les agriculteurs utilisent le digestat, produit par le méthaniseur, pour avoir plus de pousse.
Il est aussi possible pour eux d’apporter d’autres cultures, avec cependant une contrainte à respecter. « On ne peut pas mettre plus de 15 % de cultures nourricières dans le méthaniseur », précise la conseillère.
L’objectif de GRDF est que la France devienne autonome en gaz d’ici 2050. « On vise la souveraineté énergétique, c’est l’objectif numéro 1 de GRDF car on sait que le gaz fossile a une empreinte carbone très élevée. C’est un gaz qui met des milliers d’années à se produire alors qu’avec la méthanisation, le gaz n’a besoin que de six mois pour être produit », assure Leslie Arnoult. « L’empreinte carbone est aussi extrêmement réduite puisqu’il est produit par des cultures, qui sont renouvelées, par des agriculteurs locaux ».
L’importance du dialogue
Le dialogue avec les élus des communes et des collectivités est important lors de ces visites. « Ils peuvent nous poser toutes les questions qu’ils ont et peuvent se rendre compte du vrai fonctionnement d’un méthaniseur. On entend souvent des gens qui craignent que le méthaniseur explose. On leur explique que ce n’est pas possible car dans le digesteur il n’y a pas d’oxygène. On nous parle aussi de nuisance olfactive. Lorsqu’ils viennent ici, ils se rendent compte que l’odeur n’est pas forte. Le but à travers ces visites est d’apporter une vision claire de ce qu’est un méthaniseur », assure Leslie Arnoult. La prochaine visite est prévue le lundi 20 juin, toujours sur le site de Germigny.
À noter que dans le département, neuf autres projets sont en cours de développement, « à des étapes différentes de maturité avant l’injection de gaz dans le réseau ». Sur l’ensemble de la France, ce sont à l’heure actuelle plus 400 méthaniseurs qui injectent du gaz dans les réseaux GRDF et GRT.
