Élevages ovins
Des adhérents mis au courant

AG
-

Le syndicat d'élevage ovin s'est intéressé à la clôture électrique lors d'un rendez-vous technique. Cet équipement s'avère très efficace pour pâturer et se protéger.

Des adhérents mis au courant
Françoise Gonin et Michaël Regnault accueillaient les adhérents chez eux, à Ampilly-le-Sec.

Une journée au printemps, une autre en automne : le syndicat d’élevage ovin propose deux rendez-vous techniques annuels à ses adhérents. La première rencontre 2023 s’est tenue le 6 avril à Ampilly-le-Sec, sur les terres de Françoise Gonin et Michaël Regnault. « La clôture électrique, qu’elle soit fixe ou mobile, présente un double intérêt chez les ovins : pâturer et se protéger. Nous nous sommes réunis autour de cette thématique », signale Aurore Gérard, conseillère en élevage ovin à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et animatrice du syndicat.

Pâturer tranquille

La clôture électrique présente bien des avantages : ce dispositif est une barrière physique mais aussi psychologique chez les ovins, ces derniers ne se blessent pas. La durée de vie de l’équipement est plus intéressante que ses homologues. Sa mise en place est aussi très simple : cet atout a d’ailleurs séduit Françoise Gonin et Michaël Regnault : « le choix de l’électrique s’est rapidement imposé. Nous faisons du pâturage tournant dynamique, nos moutons changent chaque jour de place : la clôture électrique est forcément la bienvenue car elle est très facile à monter puis à démonter. En fait, il suffit de reconnecter des fils entre eux… Le coût du dispositif est aussi été pris en compte dans notre réflexion ». Les deux agriculteurs du Châtillonnais exploitent des parcelles en bordure de forêt : « il arrive que des branches et même des arbres tombent sur la clôture : grâce à un dispositif de ressorts, il n’y a jamais de casse. C’est un autre avantage ». La clôture électrique est d’autant plus pertinente devant le changement climatique, comme le souligne Aurore Gérard : « les années de sécheresse sont de plus en plus fréquentes, les éleveurs doivent valoriser le mieux possible leurs surfaces pour nourrir leurs animaux. La clôture électrique prend ici tout son sens, le pâturage tournant dynamique n’est qu’un exemple, il y a aussi le pâturage dans des dérobées, dans des prairies temporaires et aussi du pâturage additionnel ».

Se protéger face au loup

La clôture électrique est également très utile face aux prédateurs, et notamment le loup. La journée du 6 avril a été l’occasion de se pencher sur la question et d’assister à des démonstrations de pose proposées par Cobevim et Feder. « Les clôtures électriques sont une véritable alternative aux filets », relève Aurore Gérard, « certains dispositifs comme le Spider pac permettent d’installer jusqu’à 300 mètres de clôtures en seulement 10 minutes, à l’aide d’un quad ». Il est bon de le savoir, l’achat de clôtures électriques peut être subventionné à hauteur de 80 % : « certains aménagements peuvent être financés par le PCAE. Aussi et surtout, des aides parfois intéressantes sont proposées dans le cadre de la prédation. Des soutiens existent pour les exploitations situées dans le cercle 2, qui regroupe les communes sinistrées par une attaque de loup ces deux dernières années, ainsi que les communes voisines. Des dossiers peuvent être déposés à la DDT jusqu’au 31 juillet, un cahier de pâturage prévisionnel doit être joint. C’est aussi une nouveauté de 2023 : le plafond d’aides sur 5 ans a doublé, il est passé de 6 500 à 13 000 euros par exploitation. Une personne qui monte un élevage ovin aujourd’hui et qui a tout à créé devrait se poser la question de l’électrique, au moins pour pouvoir protéger quelques parcelles et en valoriser d’autres ».

Une technique à maîtriser

Éloignement des piquets, qualité des fils, réalisation d’épissures, pose d’une prise de terre efficace… Autant de points abordés lors de cette journée et qui feront de la clôture un bon rempart contre l’entrée des prédateurs et la fuite des animaux. « Une bonne clôture, c’est d’abord une bonne prise de terre car c’est elle qui assure le retour du courant et la décharge ressentie par les animaux. Un mètre de terre par joule de poste, c’est la norme ! », précise Aurore Gérard.