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FDSEA 89

2/2 «Oui ! L’Europe produit trop de normes…»

Autour de la table ronde de l’après-midi, plusieurs invités de marque : Dominique Barrau, Secrétaire général de la FNSEA, Arnaud Danjean, Député Européen, Emmanuel Bernard, Secrétaire général adjoint de la FNB et le directeur de Cerevia, Robert Bilbot. Débats animés par le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier.
Par Dominique Bernerd
2/2 «Oui ! L’Europe produit trop de normes…»
De nombreux politiques départementaux ont répondu à l’invitation de la FNSEA et ont assisté à l’assemblée générale.
Si le thème du débat était [I]«Quels visages pour l’agriculture de l’Yonne demain?»[i], les échanges ont très vite pris une dimension européenne, à quelques jours d’élections à l’enjeu particulièrement important pour le monde agricole.
Arnaud Danjean le reconnaît sans ambages : [I]«Oui, l’Europe produit trop de normes et veut s’occuper de trop de choses…»[i], dénonçant en la matière, la transposition qui en est faite au plan national: [I]«la France est sans nul doute l’élève le plus zélé pour ce qui est l’application des contraintes, qu’elles soient sanitaires ou environnementales et ça se fait au détriment de notre compétitivité…»[i] Sur un plan plus départemental, le directeur de l’union de coopératives agricoles Cerevia s’est voulu rassurant quant à la commercialisation des céréales icaunaises, mais sous deux conditions: [I]«que l’on prenne à bras le corps le dossier qualité et que l’on continue d’améliorer le dossier logistique car aujourd’hui, c’est tout le réseau capillaire SNCF qui est en péril sur la région»[i]. Des marchés sont à reconquérir, comme avec l’Italie du Nord, où le blé bourguignon est en perte de vitesse, concurrencé par l’Allemagne et les nouveaux pays entrants, comme la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie. Mais ce que Robert Bilbot dénonce avant tout, c’est la gestion européenne de la Directive Nitrates : [I]«Selon que l’on soit en Angleterre, en Allemagne ou en France, on n’y cultive pas de la même manière, c’est un scandale !»[i]
[INTER]Pas de fonds de pension américain ![inter]
Rappelant toute l’importance pour l’agriculture à marquer son attachement à une politique européenne, le Secrétaire général de la FNSEA a évoqué les élections de dimanche prochain: [I]«le Parlement va avoir un rôle de plus en plus grand et c’est le seul Parlement qui peut amener à ce que demain on entende mieux les représentants et syndicats professionnels que les lobbies»[i]. Reconnaissant qu’une nouvelle Pac serait indispensable à l’horizon 2020, il s’est interrogé : [I]«de quoi les agriculteurs ont peur ? Pas de perdre des aides ! Ils ont envie de vivre de leurs produits. Ils ont peur par rapport à la volatilité, aux aléas climatiques et économiques auxquels notre métier est soumis. Nous appelons de nos vœux d’ici 2020 à une utilisation d’une partie des crédits de la Pac sur un schéma gestion des risques et aléas… »[i]
Revenant sur la polémique née de projets d’exploitations avec 1 000 vaches ou 1 000 ha, l’éleveur nivernais Emmanuel Bernard, également secrétaire général adjoint de la fédération nationale bovine a livré son point de vue : [I]«si on veut faire du steak haché avec du charolais, abordable pour tous, c’est impossible à faire avec 40 vaches ! Et quand on achète de la matière azotée en 25 tonnes, on la paie moins cher au kg que par sac de 50 kg ! Il n’y a pas de règle, ce qu’il faut arriver à faire, c’est que les gens puissent vivre sur le territoire, d’où l’importance de continuer à mettre en œuvre une politique de compensation des handicaps»[i] Emmanuel Bernard ne se fixe qu’une seule limite : [I]«moi le gars, il peut avoir 1 000 vaches, du moment que ce n’est pas un fonds de pension américain !»[i] Regrettant lui aussi en matière de commercialisation, que l’administration [I]«ne soit pas toujours au service de l’économie»[i], du fait de règles trop contraignantes.
Evoquant lui aussi sur les échanges commerciaux internationaux, le député Danjean tire lui aussi la sonnette d’alarme: [I]«on sait que dans de nombreux accords, certains pans de l’agriculture sont les dindons de la farce ! Où sont les variables d’ajustement quand on voit que pour obtenir un peu plus d’accès sur les marchés publics des services et biens industriels, on est prêt à lacher un peu de lest, en particulier sur l’élevage…»[i]

1/2 Une assemblée générale à l’heure européenne