Bilan
Au cœur des vendanges

Chloé Monget
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Dans la Nièvre, les vendanges sont terminées, avec encore « un millésime particulier » en préparation. Arnaud Bouchié fait le bilan de cette période palpitante.

Au cœur des vendanges
Le Domaine Bouchié-Chatellier s'étend sur 20 ha.

Comme tous les ans, les vendanges marquent l’appellation Pouilly-Fumé et cette année n’a pas dérogé à la règle comme l’explique Arnaud Bouchié (Domaine Bouchié-Chatellier, La Renardière à Saint-Andelain) : « C’est toujours un moment d’effervescence pour tous les vignerons ponctuant à la fois le commencement de la fin du cycle de la vigne mais aussi le début du travail de vinification ».

Histoire de famille

Instauré depuis quatre générations, le Domaine Bouchié-Chatellier est donc une histoire de famille dont l’attachement se manifeste notamment pendant les vendanges : « Tous les membres de la famille ont un lien singulier avec 20 ha que compte le Domaine. De ce fait, les vendanges sont faites, dans la mesure du possible, avec tout le monde. Mon père et mon fils de 9 ans suivent toutes les étapes avec grand intérêt, de même que mes deux sœurs qui mettent un point d’honneur à participer tous les ans. Cela étant, l’une d’elles les a ratées cette année – à son grand regret - car plus précoces qu’à l’accoutumée. En effet, nous avons commencé un peu plus tôt que l’an dernier, au 18 septembre, et avons clôturé un peu plus tard, au 28 septembre. Nous avons eu une belle maturité grâce à la météo clémente durant plusieurs semaines, avec un beau temps et du vent ».

Les rangs du temps

Pour lui, cette année fut « surprenante par son temps sec » et si pour le moment le profil du millésime 2023 est difficile à déterminer car entré depuis peu en fermentation, Arnaud Bouchié pointe quand même : « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour magnifier la qualité de nos vins ». Il tient à rappeler que : « nous ne faisons que poursuivre ce qui a été mis en place par Robert Poirier, Eugène Bouchié et Bernard Bouchié (mon père). Nous travaillons avec des vignes ayant été plantées il y a 65 ans, de ce fait, à chaque vendange, nous pensons forcément à ceux qui nous ont précédés et aussi à ceux qui suivront ». Avec un renouvellement de 5 à 7 % de pied chaque année, Arnaud Bouchié stipule : « C’est un crève-cœur de voir des pieds anciens mourir, mais, les remplacer c’est penser à l’avenir. Les choix d’aujourd’hui détermineront forcément les vins de demain. Dans cette optique, il est donc indispensable de préserver notre terroir et de s’attacher à des pratiques qui lui permettront d’avoir encore de belles années devant lui. Finalement, nous ne faisons que magnifier ce que la nature peut nous offrir ; à nous de prendre soin d’elle ».

Un partage à maintenir

Avec humilité, Arnaud Bouchié ne s’étend pas sur les nombreuses médailles décorant les millésimes du Domaine, et insiste : « Nous ne nous levons pas le matin pour les décrocher. Nous faisons ce métier par passion et plaisir de partager nos bouteilles, avec notre famille, nos amis, nos collègues ou encore nos clients. Nos vins sont le reflet du travail de tous, car il faut rappeler que nous ne sommes jamais seuls pour travailler dans nos vignes ou nos caves ». Pour l’avenir, il est certain que le terroir de Pouilly-Fumé continuera à offrir des vins de qualité même s’il considère, sans ajouter un mot de plus, que l’avenir sera tout de même « compliqué ».