Transmission - installation
Faire rayonner les offres du territoire

Chloé Monget
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Le 8 juillet, dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie de la Nièvre à Nevers se déroulait la présentation de l’intégration du Pays Val-de-Loire - Nivernais dans le label « Territoire agricole engagé ».

Faire rayonner les offres du territoire
De gauche à droite : Cyrille Forest, président de la commission Safer, Éric Guyot, président du Pays Val de Loire Nivernais, Didier Ramet, président de la chambre d'agriculture de la Nièvre et Jean-Philippe Richard, président de la CCI 58.

Afin de spécifier les modalités de l’appel à projets « Territoires Agricoles engagés » et l’intégration du Pays Val de Loire Nivernais dans ce dernier, une réunion était organisée le 8 juillet au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de la Nièvre à Nevers.

Pour rappel, « Territoires Agricoles engagés » vise à épauler les territoires pour faire rayonner les offres de reprises de ferme, tout en présentant les activités ou encore les infrastructures disponibles sur les territoires concernés. Porté par Geolink- Éloi- Fermes d’Avenir, ce projet a pour but de rassembler au sien d’une seule et même plateforme digitale, baptisée Agri-Hub (https://agri-hub.fr/), toutes les annonces de cession d’exploitation connues de la Safer ou de la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58). Ces organismes seront ensuite en charge de traiter les éventuelles demandes. En parallèle, Geolink-Éloi tentera par différents canaux (courrier, démarchage téléphonique, etc.) de cibler les cédants qui n’ont pas encore intégré ces circuits de cession.

Éric Guyot, président du Pays Val de Loire Nivernais, souligne : « Nous souhaitons être opérationnels sur le volet de la transmission et de l’installation car l’agriculture a un rôle central dans notre Pays que ce soit pour notre autonomie alimentaire mais aussi pour la vie économique de notre bassin. Pour la faire perdurer, la visibilité des offres et du territoire dans son ensemble, offerte par Agri Hub nous semble un bel atout. Mais, il est nécessaire de mettre tous les acteurs dans ce projet si nous souhaitons qu’il soit pertinent ». Parmi eux furent invités à intervenir la CA 58 ou encore la Safer afin de dépeindre plus en avant le paysage agricole du Pays.

Paysage agricole

Didier Ramet, président de la CA 58, rappelle : « nous sommes là pour aider à codifier les champs des possibles. Afin de savoir si les projets sont réalisables ou non. Avoir une idée c’est bien, qu’elle soit viable c’est mieux ». Martin Bloch, responsable du service Économie entreprise de la CA 58, détaille : « L’objectif actuellement est de remplacer un départ par une installation. La question étant comment faire pour attirer et rendre économiquement viables les reprises pour les productions traditionnelles, demandant souvent un apport financier important ? La Chambre d’agriculture travaille sur ce sujet notamment en ayant la rentabilité économique comme prisme, avec certaines solutions de valorisation possibles comme l’engraissement. Pour les circuits courts, le débouché n’est pas à mettre de côté, mais il faut prendre en compte que la démographie est peu élevée dans certains secteurs ou encore que ce biais de vente ne correspond pas à certaines productions. Je pense qu’il y a un véritable intérêt à utiliser les axes de transport rapides avec les autres bassins de consommation (Paris – Clermont). À mon sens, l’avenir du territoire passe aussi par l’exportation de nos produits. Enfin, je pense qu’il faut travailler sur la question du cadre de vie et de l’image même de la profession agricole, car elle offre des avantages personnels (organisation du temps de travail, etc.) que nous devons mettre en avant ».

Situation foncière

De son côté Cyrille Forest, président de commission Safer, pointe : « Cela fait des années que l’installation est le cheval de bataille de la Safer et aujourd’hui environ 60 % de ces dernières se font sur moins de 6 ha avec des productions diversifiées. Mais, il y a aussi de beaux projets sur des surfaces plus grandes, dans les productions plus traditionnelles (grandes cultures ou élevage) ». Jean-Luc Leroy, directeur de la Safer BFC, rebondit : « le problème n’est pas le nombre de candidats pour les dossiers que nous traitons. Le problème c’est de pouvoir mettre le bon candidat, avec le bon financement, en face de la bonne offre à un instant T. De plus, nous avons de nombreux projets d’installation en productions traditionnelles, mais il y a un travail à faire sur le financement, qui est parfois difficile à obtenir ou qui arrive trop tardivement. Je suis persuadé qu’il faut impliquer l’aval et l’amont afin d’avoir une certaine fluidité dans l’aboutissement des cessions. En parallèle, il y a une réelle concurrence et certains porteurs de projets s’interdisent de postuler afin de ne pas être mal vu… Cela est aussi à prendre en compte ». La problématique ne semble donc pas se limiter à la visibilité des offres, mais semble bien s’étendre à l’accès aux financements ou encore aux viabilités économiques des projets d’installation ; à voir si la plateforme Agri Hub permettra de débloquer certaines situations. Geolink – Éloi n’a pas fixé d’objectif chiffré pour le moment. En attendant les premiers résultats, la CA 58 organise une journée dédiée à la transmission le 17 septembre à Nevers (Renseignements et inscriptions : communication@nievre.chambagri.fr ou au 03 86 93 40 99).