Pratiques professionnelles
Viti : AG Terra Vitis BFC

Berty Robert
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Fixin, en Côte-d’Or, a accueilli l’assemblée générale de l’association Terra Vitis Bourgogne-Franche-Comté. Porteuse d’une viticulture qui se revendique comme responsable, elle réfléchit aux moyens de valoriser les efforts accomplis par ses membres auprès des consommateurs.

Viti : AG Terra Vitis BFC
Terra Vitis travaille aujourd'hui à inscrire dans le paysage de la consommation du vin sa certification comme une motivation d'achat. (Crédit F. Hermine)

Une bonne dynamique dans un contexte délicat, marqué par le gel, la grêle, et les expressions multiples du changement climatique : l’association Terra Vitis de Bourgogne-Franche-Comté (BFC) a vu, ces derniers mois, son nombre d’adhérents augmenter pour atteindre 55 membres qui représentent 826 hectares de vigne, répartis sur cinq départements : la Côte-d’Or, le Jura, la Haute-Saône, la Saône-et-Loire et l’Yonne. Il y a sans doute un lien entre ces deux constats : Terras Vitis ayant pour vocation d’améliorer les pratiques professionnelles des viticulteurs, il est logique que ces derniers soient de plus en plus nombreux à s’intéresser à l’accompagnement vers une viticulture « responsable » que propose l’association. Elle tenait son assemblée générale le 9 novembre à Fixin, au sud de Dijon.

Une certification conçue par des vignerons

Terra Vitis BFC a vu le jour en 2018. Elle est présidée par Marie-Colette Vandelle, maître de chai dans un domaine du Jura et qui préside également la Fédération nationale Terra Vitis (voir encadré). Le principe de base, c’est d’être une émanation du monde viticole, porteuse d’une certification conçue par des vignerons et pour eux. Le plus compliqué dans le champ des certifications, c’est d’être reconnu. Au sein de la profession, la certification Terra Vitis l’est incontestablement. Mais il faut parvenir à valoriser auprès des consommateurs le travail accompli par les viticulteurs qui y sont engagés, et là, c’est une autre paire de manches ! L’un des axes de travail au plan national, est de réfléchir à une communication destinée à séduire un public plus jeune, dont les approches du vin évoluent et qui – plusieurs études le démontrent – s’intéresse plus à la manière dont un vin est produit, qu’à la région d’où il provient. « Il faut raconter une histoire au consommateur, explique Anne-Laure Ferroir, directrice de la Fédération nationale Terra Vitis, en mettant en avant la démarche portée par les vignerons. Nous devons aussi nous faire connaître des prescripteurs (journalistes, influenceurs, cavistes) ».

Évolutions à venir

L’autre axe de travail de la fédération nationale, c’est l’évolution du cahier des charges de la certification qui doit notamment intégrer les problématiques actuelles d’adaptation à l’urgence climatique, de gestion de l’eau ou des consommations énergétiques. Une commission interne se penche actuellement sur ces évolutions à venir et la réunion de Fixin aura aussi été l’occasion, pour les participants, de découvrir un outil de diagnostic carbone des exploitations. « Notre défi, c’est de parvenir à faire évoluer le cahier des charges sans trop l’alourdir » ajoute la directrice. « Il faut rester sur des propositions concrètes, faciles à mettre en œuvre dans les exploitations ». Tout cela doit se faire avec une ambition qui n’est pas neutre : faire une viticulture responsable par une approche la plus globale possible, qui prend en compte tous les aspects, du travail de la terre à la bouteille mise en rayon. C’est une question de cohérence.

Note de bas de page : www.terravitis.com

Une association née dans le Beaujolais

La première association Terra Vitis de France a vu le jour en 1998 dans le vignoble du Beaujolais. La fédération nationale regroupe des associations présentes dans sept régions viticoles de France et fédère aujourd’hui 1 920 adhérents (viticulteurs indépendants ou coopératives). Terra Vitis est porteuse d’une certification de viticulture responsable qui se base sur trois piliers du développement durable : l’engagement environnemental, la responsabilité sociétale et la durabilité économique.

Un conseil d'administration renouvelé

L’assemblée générale du 9 novembre aura été l’occasion de procéder au renouvellement d’un tiers du conseil d’administration de Terra Vitis BFC. Marie-Colette Vandelle (39) est reconduite comme présidente, Simon Rollin (domaine Rollin-21) reste vice-président et Jérôme Bourcey (La Chablisienne-89) administrateur. Deux nouveaux membres ont intégré le conseil d’administration : Angèle Pinard (La Chablisienne-89) et Gilles Remoriquet (21).