Protection sociale
Conférence de presse de la MSA nationale

Christophe Soulard
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Lors d’une conférence de presse récente, Pascal Cormery, président de la MSA nationale, Thierry Manten, son premier vice-président et Pierre-Emmanuel Blanc, le directeur général, sont revenus sur les orientations de l’organisme concernant le mal-être agricole, les retraites, la politique de prévention ou encore les fraudes…

Conférence de presse de la MSA nationale
De gauche à droite : Thierry Manten (1er vice-président), Pascal Cormery (président) et Pierre-Emmanuel Blanc (directeur général) (Crédit Réussir)

« Mobilisation », « accompagnement » et « proximité » sont certainement les trois mots qui sont revenus le plus souvent dans les propos du président de la MSA, Pascal Cormery, de son premier vice-président, Thierry Manten, et du directeur général de l’organisme, Pierre-Emmanuel Blanc, lors d’une conférence de presse tenue récemment. Établissant le bilan des crises passées depuis un an, le président a indiqué que 24 553 dossiers de demande de prise en charge des cotisations avaient été déposés dans ses services à différents titres (grippe aviaire, Ukraine, etc.). A ce jour seuls « 8 000 ont été traités pour une somme totale versée de 23 millions d’euros », a-t-il précisé. Le deuxième régime de protection sociale obligatoire en France s’est également mobilisé sur le mal-être des agriculteurs en déployant la feuille de route donnée par Julien Denormandie fin 2021.

Mieux se coordonner autour du mal-être

En plus d’avoir recruté 35 référents mal-être, la MSA a accompagné les préfets dans la mise en place de comités départementaux pléniers. L’objectif principal de ces comités est de bâtir un plan d’actions permettant de prévenir les situations de mal-être, de travailler sur les déterminants économiques, sociaux et humains touchant à la santé mentale de la population agricole, qu’elle soit salariée ou non salariée, et de mieux coordonner les différents acteurs. « À ce jour, 45 départements ont organisé au moins un comité plénier, et 40 ont organisé au moins un comité technique », a indiqué Pierre-Emmanuel Blanc. Ce dispositif vient en soutien de la cellule Agri’Écoute qui reçoit 300 appels par mois en moyenne. 10 % des appels reçus en 2021 ont donné lieu à un suivi psychologique. La prévention constitue l’un des axes de travail de la MSA et « nous entendons rester au service de nos adhérents éloignés du parcours de soins », a indiqué Thierry Manten.

Une prévention qui porte ses fruits

L’organisme social a ainsi déployé des instances santé, des ateliers éducatifs et des ateliers nutritifs, ces derniers étant à destination des jeunes parents dont les enfants ont moins de deux ans. Il entend aussi pleinement jouer cette carte de la prévention et de la proximité à travers les espaces France Services. « 74 d’entre eux sont labellisés MSA et nous livrons ainsi des conseils à des personnes relevant d’autres régimes de sécurité sociale », a assuré Pierre-Emmanuel Blanc. Cette politique porte ses fruits puisque, notamment, le taux de couverture vaccinale contre le virus de la grippe pour la campagne 2021-2022 est de 59,3 % et que le taux de dépistage organisé du cancer du sein affichait 59,9 % en 2021. Enfin, la MSA, qui souhaite la pérennisation du dispositif « Travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi » (Tode).

Fraude en hausse

« En 2021, plus de 37 millions d’euros (M€) de fraudes ont été détectés par l’ensemble des caisses de MSA, soit une augmentation de 29,6 % par rapport à l’année précédente », a indiqué la CCMSA. 25,30 M€ sont imputables aux fraudes aux cotisations (6,23 M€), au travail illégal et dissimulé (19,10 M€) et 12,60 M€ le sont au titre des prestations sociales (3 M€ au titre des retraites, 4,60 M€ pour la branche famille et 5 M€ au titre de la santé). C’est dans la branche santé que la fraude a connu sa plus forte augmentation : +80 %. « La majorité de ce montant, d’un niveau similaire à celui de 2019 (avant la crise Covid), provient de la fraude concernant les professionnels de santé, et qui a compensé la suspension des contrôles des établissements qui a continué en 2021 », explique la MSA.

Les retraites sur la table

Lors de la conférence de presse, Pascal Cormery, président de la MSA, s’est clairement positionné pour retenir les 25 meilleures années dans le calcul de la retraite pour les non-salariés agricoles. « On élimine ainsi les plus mauvaises années pendant lesquelles on cotise moins et ça nous fait gagner entre 300 et 400 euros supplémentaires par mois », a-t-il affirmé. De même est-il favorable à ce que les agriculteurs paient plus de cotisations mais que les « 5 % de CSG et CRDS soient transférés sur les cotisations retraites ». Quant au recul du départ à la retraite, « l’âge moyen c’est déjà 64 ans ». D’une manière générale, le président de la MSA est favorable à la progressivité des points pour tenir compte de la variabilité des revenus agricoles. « Quelle que soit la réforme, on l’accompagnera et nous serons force de proposition », a-t-il conclu.