Future PAC
Point d'étape sur la nouvelle PAC en Bourgogne-Franche-Comté

FRSEA BFC
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Le député européen Jérémy Decerle fait la tournée des régions pour présenter la nouvelle PAC. Une rencontre s’est déroulée, le 7 février, dans les locaux de Dijon Céréales, avec les représentants agricoles de Bourgogne-Franche-Comté.

Point d'étape sur la nouvelle PAC en Bourgogne-Franche-Comté
Le député européen Jérémy Decerle (à gauche) a rappelé le travail accompli pour parvenir à un budget agricole européen relativement préservé. Il est ici en compagnie de Sylvain Marmier, responsable du comité d'orientation de l'économie au sein de la Chambre régionale d'agriculture BFC.

Pour planter le décor lors de ce point d’étape près de Dijon, Jérémy Decerle a expliqué sa vision de l’Europe agricole : « Aujourd’hui, tout le monde n’a pas encore la même approche sur les questions agricoles. Le jour où tout le monde considérera que la question agricole reste une question géostratégique majeure pour les Européens, nous aurons un autre regard sur la politique agricole et les idées que nous défendons seront sûrement mieux prises en compte ». Après cette entrée en matière, Jérémy Decerle a repris, point par point, les grandes évolutions de cette nouvelle PAC en rappelant, au préalable, que le budget négocié euro par euro par la France permet d’avoir une certaine stabilité dans le soutien apporté aux agriculteurs pour cette nouvelle programmation (2023-2027). Si les différents sujets ont déjà été longuement débattus, d’autres suscitent encore des inquiétudes comme les éco-régimes ou la baisse des aides pour le secteur viande. Sur ce point sensible pour notre région, le député européen invite la profession à se mobiliser afin de proposer des projets de filière dans le cadre des programmes opérationnels.

Un débat lié aux spécificités agricoles de notre région

Sylvain Marmier, responsable du comité d’orientation de l’économie à la Chambre régionale d’agriculture, a lancé le débat : « Nous nous sommes mobilisés, depuis trois ans, pour examiner ces nouveaux règlements et identifier les points déterminants pour notre région. Nous avons toujours défendu l’idée qu’une construction de filière, avec la recherche de valeurs ajoutées, ouvrait de nouvelles perspectives aux agriculteurs ». Christophe Chambon, président de la FRSEA BFC, a rebondi sur ces propos en précisant : « Nous avons travaillé, à l’échelle régionale, avec l’ensemble des filières pour chercher le juste équilibre entre la production de viande, les systèmes extensifs, les grandes cultures des zones intermédiaires, le lait conventionnel, les zones de montagne, le lait AOP mais aussi les petites filières, la diversification, les énergies renouvelables, le changement climatique… Ces travaux ont été réalisés en concertation avec la Région et l’État. Nous avons réussi à trouver des consensus, à mettre en avant des spécificités comme la zone intermédiaire, l’expérimentation des programmes opérationnels, l’adaptation des éco-régimes pour la polyculture élevage, l’ICHN… Nous nous mobilisons, maintenant, sur l’écriture précise de mesures dans le cadre du Plan stratégique national (PSN) ». « Justement, a réagi Benoît Regnault, administrateur de la FRSEA BFC, j’ai quelques inquiétudes sur les distorsions de concurrence entre les régions et les priorités retenues. Les investissements ne doivent pas être pénalisés par des crédits d’animation trop importants ». Pour sa part, Emmanuel Bernard, président de la FDSEA de la Nièvre, est revenu sur la question des filières : « Ne nous trompons pas, c’est bien le marché qui fait les prix et les politiques publiques viennent accompagner les évolutions, mais pas l’inverse ». Christian Morel, vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, chargé de l’agriculture, a indiqué que « les services de la Région se mobilisent pour l’écriture des mesures non surfaciques dans le cadre de concertation avec les différents acteurs. Il est important que le secteur agricole se mobilise, dans les territoires, autour de projets pour retrouver de la valeur ajoutée ». Pour le représentant du secteur grandes cultures, Jacques De Loisy, il s’agissait de rappeler les différentes actions réalisées par la profession pour que la zone intermédiaire, avec son faible potentiel agronomique, puisse être réellement prise en compte avec la MAEC spécifique. Il a salué l’effort prévu dans ce cadre, avec les 9 millions d’euros de crédits Feader, prévus par an, pour cette mesure.

Points à clarifier, cofinancements à trouver

Mais tout n’est pas terminé. Certains s’inquiètent de l’absence d’une mesure spécifique en faveur de l’élevage de chevaux… D’autres souhaitent que la politique d’installation permettant le renouvellement des générations reste aussi dynamique en Bourgogne-Franche-Comté. En conclusion, Jérémy Decerle a rappelé qu’il n’était pas forcément favorable à une régionalisation de la politique d’installation : « En effet, il est important que les jeunes candidats à l’installation puissent bénéficier de soutiens comparables quelle que soit la région où ils s’installent ». Il précise qu’il restait à la disposition des organisations et qu’il fallait, d’ores et déjà, préparer la prochaine PAC, en regardant ce qui se passe ailleurs : « Pour que l’agriculture puisse avoir un solide soutien, elle doit être mieux comprise par l’ensemble de la société ». Christian Decerle, le président de la Chambre régionale d’agriculture, a conclu les travaux en rappelant que « Les organisations agricoles se sont mobilisées pour anticiper ces évolutions. Cela a permis, pour cette fois, que les spécificités régionales puissent être bien prises en compte ». Comme s’en inquiétait Luc Jeannin, administrateur de la FNSEA pour la région Bourgogne-Franche-Comté, « reste maintenant à boucler les programmes, finaliser les cofinancements et arrêter des mesures bien adaptées aux attentes des agriculteurs ».