Salon de l'agriculture 2022
La récompense d'un travail de passionnés

Chloé Monget
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Romain et Anaïs Pinto-Vannier, du domaine d’Arzembouy, vont participer au Salon de l’agriculture 2022 avec Inox du Lac (Étalon Percheron) ; une occasion de revenir sur leur engagement.

La récompense d'un travail de passionnés
Anaïs Pinto-Vannier et Romain Vannier au haras national du Pin situé dans l'Orne, l'un des plus anciens haras nationaux français.

« C’est une consécration du travail que nous avons accompli durant une année » pointe Anaïs Pinto-Vannier concernant sa participation, avec Inox du Lac, au salon de l’agriculture se déroulant du 26 février au 6 mars Porte de Versailles à Paris.

Une année de travail

« Après avoir acheté Inox du lac pour la reproduction dans notre élevage, nous l’avons préparé, afin qu’il puisse exprimer tout son potentiel lors du prestigieux Championnat de France Percheron, au Haras du Pin. Il a fallu le façonner pour qu’il colle le plus au standard de la race, en travaillant avec une ration équilibrée, un entretien des aplombs, un entraînement régulier et un toilettage irréprochable. Le 24 septembre 2021, le travail a payé, puisque l’étalon a été remarqué par trois juges et a obtenu l’excellente note de 38 points ! Un cheval Percheron très typé avec une très bonne sortie d’encolure, des allures descendant tout droit de ses ancêtres, le pur-sang arabe, alliant force, puissance, souplesse et énergie. Inox remettra son titre en jeu lors du concours de Paris qui aura lieu le lundi 28 février à 10h, hall 6. La participation au Salon de l’Agriculture est l’accomplissement d’un travail assidu et permet à l’élevage de se faire connaître et reconnaître au niveau international ».

Une histoire de famille

Anaïs et Romain sont tous les deux issus « d’une famille de Percherons » comme ils aiment à le souligner. En 2015, ils ont repris la ferme familiale située à Arzembouy, afin de conserver le patrimoine et faire perdurer la race Percheronne. Le couple vivant en Bretagne, tous les deux commerciaux dans la vie de « tous les jours », ils commencent chaque week-end leur second métier, celui d’éleveur naisseur et étalonnier. Au total, ils s’occupent d’une dizaine de poulinières, quelques futurs étalons en préparation pour l’approbation et des pouliches pour le renouvellement, sans compter la vingtaine de charolaises présentes sur l’exploitation. Mais cet investissement personnel et professionnel paye car les Percherons d’Arzembouy cumulent les podiums et l’élevage compte déjà deux participations au Salon de l’Agriculture, avec deux pouliches nées sur l’exploitation.

Préserver les races

Outre l’honneur que représente pour elle sa sélection pour le salon de l’agriculture, cet événement est aussi pour elle l’occasion de rappeler que les éleveurs équins sont des éleveurs comme les autres : « Nous travaillons sur la génétique pour produire des animaux qui nous plaisent et qui sont demandés par la clientèle française et étrangère. Mais, nous sommes aussi garants de la survie de cette race. Il y a des années, le trait Nivernais existait et, par manque de moyen et d’éleveurs cette lignée s’est arrêtée. Aujourd’hui, être éleveur naisseur équin est compliqué car il faut des moyens et nous n’avons pas forcément beaucoup d’aides financières de la part des administrations. J’ai peur qu’un jour, à cause de tout cela, être éleveur équin devienne une rareté - ce qui, ne nous mentons pas, est déjà un peu le cas. Mais plus problématique, sans éleveur certaines races disparaîtront, à l’image du trait Nivernais. Être éleveur naisseur étalonnier est une passion, certes, mais qui coûte cher financièrement et personnellement parlant » pointe Anaïs Pinto-Vannier.

Des filières en danger

Elle poursuit : « notre travail devient aussi compliqué, car les métiers périphériques sont eux aussi en train de disparaître. Par exemple, il y a un manque cirant de vétérinaire, de maréchal-ferrant, de cordonniers… toutes ces professions sont utiles, passionnantes et pourtant sont en train de mourir, alors que nous avons besoin d’eux. Pour moi, le salon de l’agriculture est une belle occasion de montrer notre savoir-faire mais aussi d’alerter tous les publics (administrations et grand public) sur la situation, parfois difficile, de nos filières agricoles et annexes. Nous faisons partie d’un tout qu’il faut défendre ».

Inox du Lac
Crédit photo : JL Dugast

Inox du Lac

Étalon de 4 ans, Inox du Lac vient de Mayenne. Pour être sélectionné afin de participer au salon International de l’Agriculture, il a remporté le 2eme prix lors du Championnat de France avec l’excellente note de 38/ 50 points.

Informations pratiques

L'élevage d'Arzembouy est spécialisé dans les Percherons et AQPS. Anaïs Pinto-Vannier, installée en 2015, est la 5e génération à s'en occuper et le définit comme « une histoire de famille ». Pour contacter le Domaine d'Arzembouy : 06 27 08 91 07 ou 06 17 56 22 16. Par mail : anaispinto@hotmail.fr 

Le Salon de l'agriculture

Paris Expo Porte de Versailles, 1, place de la Porte de Versailles, 75015 Paris. Ouvert de 9 h à 19 h tous les jours. Tarifs : 15 euros (plein) ; 8 euros (enfant de 6 à 12 ans). Plus d'informations sur https://www.salon-agriculture.com/

Un coût certain

Si participer au salon international de l’agriculture est un moment unique, cela demande des fonds comme le rappelle Anaïs Pinto-Vannier : « Outre tout l’investissement en amont (nourriture, frais vétérinaire, etc.) il faut penser aux faux frais ou encore aux imprévus… Certes nous sommes ravis, mais cela n’est pas gratuit ». Au total, Anaïs Pinto-Vannier engage environ 1 000 euros pour venir au SIA, entre la maréchalerie, le coût du transport l’hébergement, les repas, la nourriture du cheval, les fournitures, etc.