Autoconception
Un parc de contention très pro !

Marc Labille
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Avec 500 bovins et une activité de commerce en paille, Laurent Dauvillaire avait besoin d’un parc de contention rationnel et efficace. Il a conçu lui-même un outil auto-construit digne d’un centre d’allotement. Un investissement qu’il ne regrette pas.

Un parc de contention très pro !
Le parc de contention comprend six cases de tri, un parc camembert, un couloir de contention de 10 m, le tout sous abri et relié par un jeu de couloirs à tous les bâtiments d’élevage de l’exploitation.

Laurent Dauvillaire est à la tête d’une structure située dans l’ouest de la Saône-et-Loire, à La Chapelle-au-Mans, comprenant un élevage de 170 à 200 vêlages, un poulailler standard ainsi qu’une activité de commerce de paille livrant près de 10 000 tonnes par an. Toutes les femelles de l’atelier bovin sont engraissées sur place et l’exploitation compte en permanence près de 500 animaux plus les volailles. Deux ouvriers secondent Laurent dans les nombreuses tâches de cette structure atypique. Avant de disposer d’un parc de contention fixe, Laurent Dauvillaire avait recours à un couloir mobile. Mais un accident subi par un apprenti, qui a dû être héliporté en urgence, a été un véritable électrochoc pour l’exploitant qui décidait sans tarder d’investir dans un équipement en dur.

Qu’un opérateur puisse se débrouiller seul

L’imposant parc de contention conçu par l’agriculteur lui-même a été positionné au centre du parc de bâtiments de la ferme, entre deux constructions abritant des animaux. L’ensemble est couvert par une toiture en forme d’auvent laissant bien passer la lumière. L’installation a été imaginée pour « qu’un opérateur puisse se débrouiller tout seul », confie Laurent Dauvillaire. Tous les bâtiments de la ferme communiquent entre eux par un astucieux jeu de couloirs. Les lots de bovins peuvent ainsi être facilement dirigés vers le parc de contention. Le parc conçu par Laurent est digne d’un centre d’allotement de commerce en bestiaux. Un jeu de six cases de tri a été aménagé. Les parois et les barrières sont pleines et des marchepieds ont été intégrés pour que les opérateurs puissent s’échapper. Un parc d’attente en forme de camembert précède le couloir de contention. Pour le bien-être des animaux, des abreuvoirs ont été installés dans chacune des cases.

Couloir tout hydraulique

Laurent Dauvillaire s’est équipé d’un impressionnant couloir de 10 mètres de longueur. L’outil dispose d’une centrale hydraulique qui anime la porte guillotine d’entrée des animaux ; le réglage de la largeur du couloir ; la porte de sortie ; le lève-tête intégré… Le couloir dispose même d’un piston permettant de pousser les animaux. Toutes ses fonctionnalités sont sous le contrôle d’une télécommande à la main de l’opérateur. Le couloir est encaissé de 18 cm ce qui permet aux manipulateurs de travailler les pieds sur le sol bétonné. Des verrous en téflon limitent le bruit. Les parois opaques empêchent les animaux de se voir d’où des bêtes plus calmes, fait valoir l’agriculteur. « Rationalité et fonctionnalité » ont guidé Laurent Dauvillaire dans ses choix. Son parc lui permet aujourd’hui de traiter, tondre, vermifuger, peser, écorner efficacement. « On n’hésite pas à passer un lot d’animaux, même tout seul », confie l’agriculteur qui indique que son parc permet de « peser, trier et remettre en lot 64 animaux en seulement 45 minutes ! ». Le coût de ce parc auto-construit est revenu à environ 19 500 €, indique l’intéressé. Neuf, il en aurait valu plus du double sans compter la hausse des prix des matières premières. « Mais un tel investissement serait à faire dès l’installation », conclut Laurent Dauvillaire.