Canard
De l'abattage à la transformation, sur le même site

Christopher Levé
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L’Earl Hivert, à Angely, va prochainement s’agrandir. Une extension devrait sortir de terre dans les mois à venir avec la création d’une partie tuerie, afin de faire à la fois l’abattage et la transformation sur le même site.

Earl Hivert
Adeline Hivert s'est installée en 2022. Elle a rejoint l'exploitation de son mari, existante depuis 2010.

À Angely, l'Earl Hivert n'a qu'un souhait : tout pouvoir faire sur le même site. Avec la partie magasin et le laboratoire de transformation déjà existant, Adeline et Emmanuel Hivert vont prochainement agrandir leur bâtiment avec une extension qui accueillera une tuerie à volaille, dans l'objectif d'être encore un peu plus indépendant. « Pour le moment, on abat chez un prestataire, qui est dans le village. Certes ce n'est pas très loin mais la volonté est d'avoir tout sur le même site : l'abattage et la transformation », explique Adeline Hivert.
Depuis le 12 janvier, cette dernière à rejoint l'Earl de son mari (créé en 2010). C'est à ce moment-là que le couple s'est aperçu que le projet était possible. « Abattre chez un prestataire a un coût. Et on s'est rendu compte que ce budget là payerait l'annuité de l'abattoir. Alors on s'est dit autant en avoir un à nous », sourit-elle.

La grippe aviaire bouleverse les projets

L'extension, qui devrait faire environ 150 m2, peut d'ores et déjà être réalisé. « On a l'accord pour commencer les travaux, le dossier est complet », assure Adeline Hivert. Une extension qui pourrait bénéficier d'une aide provenant du PCAE. « On est en attente pour l'accord de la subvention. Ce n'est pas parce qu'on fait la demandé qu'on en bénéficie. D'ailleurs, lorsque l'on veut monter un bâtiment, il faut déposer le permis de construire avant de pouvoir faire une demande d'aide, comme le PCAE ».
Cette extension devrait voir le voir début 2023. Et ce malgré la ressente nouvelle apprise par les exploitants, qui va fortement impacté leur travail. « Il y a quelques semaines, on nous a dit qu'avec la grippe aviaire, il n'était plus possible de produire du canard en France avant mars 2023 », informe Adeline Hivert.
En attendant, le couple va se lancer dans l'élevage d'oies, qui est lui autorisé. « On va peut-être sauver la mise grâce à cela, mais c'est un nouveau métier qu'il faut apprendre, car on n'élève pas des canards comme des oies », dit-elle.

Une activité diversifiée

Adeline et Emmanuel Hivert vont aussi s'appuyer sur leurs autres productions. « Hormis les 1 200 canards que l'on fait par an, on fait aussi environ 90 vaches Aubrac, que l'on vend essentiellement en circuit traditionnel », continue l'éleveuse. « On fait aussi 35 moutons, en circuit traditionnel, avec l'objectif d'être entre 50 et 60 moutons par an, ainsi que 60 ha de céréales (blé, orge d'hiver, triticale, orge de printemps...) », ajoute Emmanuel Hivert. « On a aussi étendu un peu notre activité avec du poulet et du lapin juste pour faire de la conserve (ils possèdent une conserverie sur l'exploitation, ndlr), pour avoir une plus grande diversité de produits », reprend Adeline Hivert.
Ces derniers ont aussi une partie salaison sur la ferme, « pour faire, à partir de notre viande, des saucissons, des jambons secs, des magrets séchés... », liste-t-elle. « On n'est pas encore autonome en porc, on se fait fournir, mais là aussi l'idée est d'avoir à termes quelques porcs pour faire nos viandes à partir de nos propres animaux d'élevage ».
L'Earl Hivert devrait également monter un autre bâtiment, dédié au gavage. Un projet validé depuis plusieurs mois mais qui n'a pas encore vu le jour faute de temps des deux exploitants.

Earl Hivert
Une extension d'environ 150 m2 va voir le jour d'ici quelques mois, à côté du bâtiment déjà existant, de 108 m2, où se trouve le magasin et le laboratoire.