Ressources en eau
Une association pour la prise en compte de la gestion de l'eau dans le Châtillonnais

Aurélien Genest
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« Eau et Agriculture Durables du Châtillonnais » vient de voir le jour. Cette association va œuvrer pour la préservation de la ressource en eau aux sources de la Seine. La Métropole du Grand Paris est dans « l’affaire » et va financer des projets.

Une association pour la prise en compte de la gestion de l'eau dans le Châtillonnais
Vincent Lavier, ici aux côtés de Patrick Ollier (ancien ministre du gouvernement de François Fillon).

Un projet territorial intitulé « Eau et Agriculture Durables du Châtillonnais » a été lancé le 11 mai, il regroupe la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, l’Epage Sequana, le Parc national de forêts, l’EPTB Seine Grands lacs, les collectivités territoriales locales et des représentants du monde agricole. La préservation de la ressource en eau aux sources de la Seine est au centre des réflexions. Des aides nommées PSE (Paiements pour services environnementaux) seront à disposition pour rémunérer les agriculteurs. Une convention est en cours d’élaboration avec la métropole du Grand Paris, visiblement prête à mettre « l’argent qu’il faudra » pour mener à bien le projet. Celui-ci concerne plus de 90 communes et 380 exploitants situéśs sur le territoire de l’Epage Sequana, au sein de la région agricole du Châtillonnais.

Douze millions d’euros sur sept ans

Le développement de pratiques et cultures à « bas niveau d’impact » permettra de répondre à des enjeux de prévention des inondations et des étiages sévères, de préserver la quantité et la qualité de l’eau ainsi que la biodiversité associée. Il s’agira également, selon l’association, « d’agir de manière préventive afin d’éviter des coûts importants de traitements des eaux et limiter les inondations sur les territoires situés en aval de la Seine (Troyes, Paris) ». Au total, 5 854 ha de surfaces sous contrat sur sept ans, avec un budget de 12 millions d’euros, devront permettre d’atteindre plusieurs objectifs. Dans un premier temps, il faudra identifier les pratiques vertueuses des agriculteurs afin qu’elles soient soutenues financièrement, puis développer toutes les actions qui permettront de répondre aux objectifs désignés, toujours en prenant soin de rémunérer à leur juste niveau les services rendus. Vincent Lavier a été élu président de l’association EADC lors cette même journée du 11 mai, consacrée à l’assemblée générale constitutive. Plusieurs réunions avaient précédé ce rendez-vous, comme l’a rappelé le président de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or : « Des agriculteurs ont participé activement à ces différents groupes de travail, il semble y avoir une belle motivation sur le terrain. Notre projet ne reposera que sur des démarches volontaires, nous tenons à le rappeler. Un certain nombre de choses sont déjà réalisées sur le territoire : nous allons essayer de les faire entrer dans le dispositif ».

Témoignages

Patrick Ollier (président de Seine Grands Lacs et de la Métropole du Grand Paris) : « Je me réjouis de la création de l’association Eau et Agriculture Durables du Châtillonnais qui est l’aboutissement de plusieurs années de coconstruction sur le territoire. L’engagement de la Métropole du Grand Paris et de Seine Grands Lacs dans la mise en œuvre de ce projet vient renforcer la solidarité entre nos territoires ruraux et urbains ».

Philippe Vincent (président de l’Epage Sequana) : « L’objectif avec cette association est de déployer de manière coordonnée différents outils pour travailler à la préservation de la ressource en eau : les paiements pour services environnementaux pour favoriser l’adoption de pratiques agricoles bas intrants et le développement de filières pour valoriser économiquement les productions du territoire ».

Vincent Lavier (président de la Chambre d’agriculture et de la nouvelle association EADC) : « Sur nos territoires ruraux, les enjeux de préservation de la ressource en eau et de développement agricole sont très fortement liés. Avec cette association nous souhaitons apporter une réponse innovante et coconstruite avec les exploitants agricoles afin de contribuer à la préservation de la ressource, valoriser les pratiques vertueuses, pérenniser l’activité agricole et créer de la valeur ajoutée sur le territoire ».

Nicolas Schmit (président du Parc national de forêts) : « Le territoire du Parc national de forêt est un territoire d’exception, c’est aussi un territoire d’innovation. Avec l’association EADC, le Parc national continue à construire une réponse innovante conciliant la protection de l’environnement et le soutien à l’économie agricole locale ».