Abattoir de Cosne
De grandes attentes

Chloé Monget
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Depuis l'assemblée générale de « Cosne Abattoirs du Haut Val de Loire », de nouvelles rencontres laissent espérer un investissement de la part des instances publiques pour pérenniser cet outil... 

De grandes attentes
Marc Fresneau, ministre de l'agriculture, lors de sa venue dans la Nièvre le 3 avril dernier. Crédit photo : Photos twitter @MFesneau

« Nous avançons pas à pas depuis l’assemblée générale qui a eu lieu mi-février » souligne Cyrille Forest, administrateur de « Cosne Abattoirs du Haut Val de Loire » avant d’ajouter : « ce qui nous fait espérer qu’il y a des avancées en vue » tout en nuançant : « Maintenant, il reste à connaître la hauteur des engagements de chacun ».

Investissement local

Il détaille que « plusieurs collectivités souhaitent faire partie du capital de la future société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) tout en s’engageant également sur les volumes (via des commandes régulières) ». Ainsi, il précise que lesdites collectivités sont : l’agglomération de Nevers, la communauté de communes Cœur de Loire, la communauté de communes Pays Fort Sancerrois Val de Loire, la communauté de communes de Puisaye Forterre et le Conseil départemental de la Nièvre (CD 58). « À la mi-avril, une réunion de travail regroupant ces instances – présidée par le CD 58 – s’est tenue pour acter les points à traiter. Le souhait des différents acteurs est non seulement de répondre aux normes de sécurité sanitaires, du personnel mais surtout de répondre à une demande forte par l’élargissement de la découpe, la mise sous vide, la préparation de viande hachée ou encore de saucisses ». Ainsi, trois axes principaux ont été déterminés : la réactualisation des devis datant de 2019 par Cœur de Loire (concernant la réhabilitation et la construction d’un abattoir neuf), l’introduction de nouveaux acteurs dans la future SCIC ainsi que la mise en action de cette dernière autour des statuts existants. Cyrille Forest insiste : « nous devons désormais déterminer les missions de chacun, et la hauteur de leur investissement dans l’optique d’atteindre 60 % des 7 à 9 millions d’euros nécessaires à la naissance du projet ».

Vision d’ensemble

En parallèle de ce regroupement, les représentants de « Cosne Abattoirs du Haut Val de Loire » ont profité de la venue de Marc Fresneau, ministre de l’agriculture, dans la Nièvre le 3 avril dernier, pour lui transmettre le dossier de réhabilitation de l’abattoir et l’audit mené par la Région sur l’état des abattoirs de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Cyrille Forest stipule : « Il nous a été assuré que cela donnerait lieu à la création d’une fiche d’action pour les abattoirs d’ici septembre. Nous espérons que les collectivités et l’État ont enfin pris conscience de l’importance de conserver des outils tels que l’abattoir de Cosne, surtout lorsque l’on voit la situation de nos voisins ». En effet, la Sicaba (Bourbon l'Archambault – Allier) est placée en redressement judiciaire depuis le 1er février 2023 tout comme le Berry Bocage, à (Saint-Amand-Montrond – Cher) lui aussi placé en redressement judiciaire en début d’année. Cyrille Forest conclut : « lorsqu’on ferme un abattoir en plus des emplois perdus, on met les animaux sur les routes pour de long trajet et on engendre des friches économiques. Les abattoirs permettent le développement : des circuits courts, de la vente directe des produits carnés, l’alimentation locale et de qualité en lien avec les objectifs de la loi Égalim, de l’approvisionnement de la restauration collective en viande locale et notamment des cuisines communautaires et des restaurants collectifs. Ces outils de proximité sont aussi en accord avec les attentes sociétales concernant les produits carnés d’origine locale de qualité tout en prenant en compte le respect de l’environnement et du bien-être animal. Pour terminer, la conservation et le développement des abattoirs permettent le maintien des élevages en place et développement de futures installations ; en somme leur avenir concentre tout l’avenir de la filière ».