Interview
VinEquip : le salon des solutions régionales

Propos recueillis par Cédric Michelin
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Malgré les péripéties dues au Covid, la première édition de VinEquip en 2022 a rencontré un beau succès avec plus de 3000 visiteurs. Ils ont fait le déplacement pour trouver des solutions et matériels adaptés à nos vignobles à haute densité et vignes étroites. Les exposants l’ont bien compris et ont confirmé leur présence pour cette nouvelle édition. 2024 est même déjà annoncée ! Interview de Patrick Dutheil, organisateur pour GL Events.

VinEquip : le salon des solutions régionales
Lors de l'inauguration de la première édition de Vinéquip, en 2022

Pouvez-vous nous rappeler les origines de VinEquip à Mâcon ? D’où vous est venue l’idée ?

Patrick Dutheil : "Le salon est né en discutant avec différents exposants au Parc des expositions de Mâcon lors du salon que nous organisons sur les filières vracs : sable, ciment… On trouvait bizarre qu’il n’y ait pas de salon viti-vini alors que ce secteur est le premier employeur lorsqu’on réunit toutes ses composantes. De plus, les salons ont tendance à se régionaliser, comme à Vinitech ou Sitevi, pour rester dans un rayon de 3 heures de trajet. L’idée était de faire un test pour voir si les exposants allaient répondre positivement pour la première édition. On a eu un très bon mix avec un parterre intéressant d’exposants locaux, régionaux et même internationaux".

Est-ce que le visitorat a suivi ?

Patrick Dutheil : "Après 2020 et 2021, depuis le Covid, on se posait la question si les salons allaient durer. Et bien, oui et même, ils sont plus performants ! Tout le monde trouve que cela fait du bien de se revoir, de discuter en vrai. En plus, tout s’est très bien passé avec de très bons contacts entre exposants et nos 3000 visiteurs alors que ce n’était que la première édition. Nous avons eu de très bons échos, les exposants étaient contents de rencontrer de nouveaux clients et aussi de revoir des anciens clients qu’ils n’ont pas toujours le temps de voir lorsqu’ils sont occupés à travailler dans les vignes. Nos visiteurs professionnels – vignerons principalement mais aussi œnologues, consultants… – viennent principalement des vignobles des Côtes-Du-Rhône, de Bourgogne mais aussi d’Ardèche, de Savoie, du Bugey et même d’Alsace et de Champagne".

Comment l’expliquez-vous ?

Patrick Dutheil : "Nos exposants proposent beaucoup de solutions et matériels pour les vignes à haute densité ou vignes étroites. Notre objectif n’est pas de dépasser les 5 000 visiteurs, juste de dépasser les 3 500 visiteurs en 2023 – et nous avons déjà 20 % de préenregistrement en plus – pour rester sur des contacts de qualité entre professionnels et exposants".

Le salon VinEquip va-t-il se tenir tous les ans ?

Patrick Dutheil : "C’est rarement l’organisateur qui décide mais plutôt les exposants qui le disent le mieux. Nous avons posé la question et ces derniers nous ont répondu. Les exposants locaux aiment bien les événements annuels. Les exposants nationaux ont d’autres salons mais tant que VinEquip leur amène du business, ils sont prêts à le pérenniser. On se laisse donc un peu de temps pour voir s’il faut le faire évoluer mais je peux déjà vous dire qu’on refera VinEquip en 2024. Toujours à la même époque pour marquer les esprits et l’inscrire comme une habitude".

Y a-t-il des nouveaux exposants internationaux ou des nouveautés particulières cette année ?

Patrick Dutheil : "Il n’y a pas forcément besoin d’exposants internationaux pour avoir des nouveautés intéressantes, bien au contraire. Après, on retrouve les tendances actuelles autour de la robotisation, des choix de variétés végétales, des solutions pour lutter contre le gel… Nos exposants sont de toute façon tournés vers les problématiques du secteur régional".

Il y a notamment un espace « Work in Wine » dédié aux questions sur l’emploi en tension dans nos filières ?

Patrick Dutheil : "Comme dans tous les secteurs l’emploi reste problématique et les employeurs cherchent des subterfuges comme la robotisation mais on s’aperçoit surtout qu’il n’y a pas assez de candidats, souvent en raison d’un manque de communication sur les formations mais aussi sur les métiers qui ont même l’image d’être des métiers pas à la mode, durs, « has been ». Il y a un gros travail de communication à faire et nous nous y employons avec la filière. On réfléchit d’ailleurs à faire plus de démonstrations en plein air avec des établissements viticoles locaux mais cela prend du temps. Nous avons mis en place des groupes de travail pour que l’organisation monte crescendo".

Avec le gel 2021, comment sentez-vous la tendance des marchés en cette année 2023 pour le monde du vin ?

Patrick Dutheil : "La tendance est plutôt bonne même si l’an dernier, j’étais comme les vignerons, dehors à 3 heures du matin la veille du salon pour scruter si les vignes allaient ou non geler. Comme eux, nous restons vigilants, sous pression jusqu’au dernier jour. Reste que nous affichons complet et nous avons doublé les surfaces d’exposition dehors car nous avons la chance d’avoir les 4-5 plus grosses entreprises régionales qui viendront exposer, après avoir testé l’an dernier. Tout est donc réuni pour que les vignerons puissent trouver leurs réponses et du matériel après avoir fait leur tour d’observation pour bien choisir. Il y a aussi une grosse offre de matière grise et de savoir faire en termes de services. Enfin, avec les revendeurs régionaux, l’offre est complète. Même si un visiteur n’a pas son carnet de chèque, il doit venir pour voir comment évolue sa profession. L’entrée et le parking sont gratuits, il y a des invitations, des préenregistrements… tous les professionnels sont les bienvenus".