Maladie
Lutter contre le mildiou avec moins de produits phyto

Contrat de solutions
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Le Contrat de solutions est une association lancée en 2017. Elle fédère 44 partenaires du secteur agricole qui s’engagent pour des solutions concrètes, efficaces, durables pour la protection de toutes les cultures. Plus de 100 fiches détaillent les leviers pour réduire l’utilisation et l’impact des produits phytosanitaires. Nous publions aujourd’hui celle consacrée à la lutte contre le mildiou.

Lutter contre le mildiou avec moins de produits phyto
Le mildiou reste une crainte bien ancrée dans l'esprit des viticulteurs qui disposent aujourd'hui de solutions de luttes s'appuyant moins sur les produits phytosanitaires. (Crédit : Réussir)

Le mildiou de la vigne (Plasmopara viticola) est un champignon parasite importé des États-Unis au XIXe siècle. Il est la principale maladie fongique de la vigne, avec des épidémies potentiellement fulgurantes, surtout lors de printemps doux et pluvieux, comme en 2021. À l’origine de pertes importantes de récolte, il peut aussi avoir un impact direct sur la qualité des vins, voire être responsable de l’affaiblissement des ceps. Pendant toute la croissance de la vigne, un certain nombre de traitements sont réalisés, en fonction de la vitesse de croissance des rameaux et des feuilles, de la fréquence des pluies, de la température, de la pression parasitaire. La lutte fongicide représente à elle seule 80 % des traitements réalisés en viticulture et est principalement préventive. Aujourd’hui, une palette de solutions diversifiées est disponible pour agir contre le mildiou, tout en essayant de réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques de synthèse. La prévention se raisonne dès le choix du matériel végétal, en optant pour des variétés résistantes. De plus, mettre en place des mesures prophylactiques va limiter les conditions favorables à la contamination : éviter l’accumulation de l’eau dans les creux ou en bout de rang (drainage), supprimer régulièrement les pousses basses et rejets traînant sur le sol ou se développant sur la souche. Enfin, surveiller attentivement les conditions météo, lire les Bulletins de santé du végétal (BSV), analyser le niveau de risque et bien positionner les traitements demeure primordial afin d’anticiper le développement de la maladie et raisonner la lutte chimique.

Combiner biocontrôles et produits conventionnels

Plusieurs Outils d’aide à la décision (OAD) permettent aujourd’hui l’optimisation des traitements (ex : Optidose et Décitrait développés par l’Institut français de la vigne et du vin-IFV). De plus, une offre de solutions de biocontrôle est aussi disponible avec des modes d’actions diversifiés : fongicide (ex : huile essentielle d’orange douce), stimulateurs de défense des plantes (SDP) (ex : COS-OGA, parois de levures - cerevisiae) ou encore les deux en même temps (ex : phosphonates). Ces produits peuvent être intégrés dans des stratégies de protection anti-mildiou, le plus souvent en combinaison avec des produits conventionnels ou du cuivre. Selon les années, les résultats sont prometteurs. Pour les SDP en particulier, les modes d’actions étant complexes, le travail de R & D doit se poursuivre pour trouver le positionnement optimal en conditions de production, en prenant en compte les facteurs externes de l’environnement et de la vigne. Le Contrat de solutions propose 6 fiches solutions (fiches 15, 54, 75, 83, 86 et 102) combinant ces différents leviers de lutte contre le mildiou. L’application de ces solutions ne diffère pas de l’utilisation d’un produit phytopharmaceutique et elles sont compatibles avec la plupart des fongicides utilisés. Ces leviers sont intéressants pour réduire les Indicateurs de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) et l’utilisation du cuivre.

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