Coopératives
Bourgogne du Sud à l'épreuve des faits

Berty Robert
-

La coopérative tenait son assemblée générale le 9 décembre à Beaune. L’occasion de revenir sur une année compliquée sur bien des aspects, mais où l’orientation stratégique prise il y a un an a montré sa pertinence.

Bourgogne du Sud à l'épreuve des faits
A la tribune, au palais des congrès de Beaune, le 9 décembre, de gauche à droite : Lionel Borey, président de Bourgogne du Sud, Bertrand Combemorel, le directeur général, Philippe Couzon, vice-président et Emmanuel Meunier, commissaire aux comptes.

Lorsqu’il y a un an, à Chalon-sur-Saône, la coopérative Bourgogne du Sud avait présenté son projet stratégique intitulé « Cap vers l’avenir », Lionel Borey, son président, avait souligné qu’affirmer une orientation, c’était aussi être conscient qu’elle serait mise à l’épreuve de la réalité. Il n’imaginait pas, néanmoins, à cette époque, à quel point il était dans le vrai ! Parce qu’en termes de mise à l’épreuve, les douze mois qui se sont écoulés depuis cette présentation auront tenu toutes leurs promesses… Le 9 décembre, au palais des congrès de Beaune, en Côte-d’Or, le président de Bourgogne du Sud n’a pas manqué de souligner cette réalité : à l’instar du monde agricole dans son ensemble, la coopérative a pris de plein fouet les conséquences du conflit guerrier en Ukraine. Des conséquences à la fois bénéfiques sur les cours des céréales, mais délétères pour ce qui est des coûts de production, en particulier pour l’élevage. Engrais et alimentation animale pèsent sur les trésoreries mais ce contexte immédiat, auquel s’ajoute celui, plus global, du changement climatique, souligne à quel point la notion d’anticipation est essentielle dans le fonctionnement du monde agricole et des structures telles que les coopératives.

L’enjeu de la complémentarité entre métiers

« Sur le volet financier, rappelait ainsi Lionel Borey, nous bénéficions du travail accompli par le passé ». Avec un chiffre d’affaires approchant les 271,8 millions d’euros et un résultat, en progression par rapport à l’année précédente, qui atteint 3,4 millions d’euros, l’entreprise a su tirer son épingle du jeu (voir encadré). L’activité viticulture traduit le retour d’un contexte plus favorable, après deux années difficiles, du côté des grandes cultures, si la collecte se situe dans la moyenne, elle affiche une belle qualité. Quant à l’élevage, l’embellie des cours qu’on y trouve aussi a, malgré tout, du mal à dissimuler les effets de la hausse des matières premières. « L’enjeu, pour la coopérative, poursuivait Lionel Borey, c’est la complémentarité entre les trois métiers avec une inconnue de taille : sommes nous entrés dans un nouveau cycle ? S’agit-il seulement d’une situation ponctuelle, ou au contraire d’un virage fondamental ? » Face à ces interrogations, le cap à tenir est celui de la souveraineté alimentaire, en prenant en compte le poids de la hausse des coûts énergétiques et celui du changement climatique, mais aussi les enjeux liés à l’eau et à la décarbonation. Cette nécessité de mise en place d’un contexte favorable a pourtant connu un premier coup de canif, avec le refus d’inscrire dans le projet de loi de finance une incitation fiscale destinée à favoriser les contractualisations pluriannuelles entre filières. Un fait déploré par le président de Bourgogne du Sud : « Cela fait partie des petits signaux qui nous montrent que les enjeux agricoles ne sont pas encore tous pris en compte… »

Des nouveaux adhérents choyés

Malgré tout, il faut penser au présent et à l’avenir. Pour la coopérative, cela passera par la consolidation des projets menés au sein d’Alliance BFC (où Bourgogne du Sud voisine avec Dijon Céréales et Terre Comtoise), mais aussi par l’entrée en vigueur de la nouvelle Pac, « sûrement la première relativement favorable à notre région » soulignait Lionel Borey, et la réforme de l’assurance risque climatique. En parallèle, la coopérative poursuit son travail interne en matière de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), conçu comme un élément d’attractivité, et mène une action de fond à destination des jeunes et des nouveaux adhérents : une journée spéciale leur sera dédiée le 13 janvier 2023.

Les chiffres clés de Bourgogne du Sud

La collecte 2021 s’est montée à 527 319 t. Elle se décompose de la manière suivante :

- 223 737 t de blé

- 170 988 t de maïs

- 63 632 t d’orge

- 23 641 t de soja

- 20 027 t de colza

- 13 194 t de tournesol

- 12 100 t de divers.

La coopérative compte 1 300 adhérents.

Chiffre d’affaires de l’exercice allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022 : 271,8 millions d’euros (195 870 M€ pour l’exercice précédent).

Résultat : 3,4 millions d’euros (2,264 M€ pour l’exercice précédent).

Renouvellement d'administrateurs

Plusieurs administrateurs représentants les associés coopérateurs ont été renouvelés, à l’occasion de cette assemblée générale :

- Pierre Margeon, de Marigny-lès-Reullée (21)

- Éric Michaudet, de Saint-Martin-en-Bresse (71)

- Alain Molard, de Simandre (71)

- Antoine Petitjean (EARL des Hirondelles) à Lanthes (21)

- Olivier Tollot (SARL Domaine Tollot-Beaut) à Chorey-lès-Beaune (21)

- Didier Laurency (Gaec Laurency) à Saint-Usuge (71)

- Patrick Joigneaux (Gaec Joigneaux) à Corberon (21)

- Emmanuel Simonet (EARL de la Crête) à Lays-sur-le-Doubs (71).