Assemblée générale du GDS 58
Bilan et changements

Chloé Monget
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Le 24 novembre, le GDS 58 tenait son assemblée générale à Sermoise-sur-Loire. De nombreux points y ont été abordés.

Bilan et changements
75 personnes ont fait le déplacement pour l'assemblée du GDS 58.

Lors de l’assemblée générale du GDS 58, du 24 novembre à Sermoise-sur-Loire, les sujets étaient nombreux. Parmi eux, ont été détaillés : les comptes, la situation BVD et IBR dans le département, les points à connaître sur la maladie de Mortellaro. À l’issue, un Conseil d’administration a procédé à l’élection d’un nouveau bureau.

Finances

C’est un rapport financier presque à l’équilibre qui a été dévoilé par Rodolphe Morizot, directeur du GDS 58 : « sur un budget d’environ 1 million d’euros, nous avons un déficit d’approximativement 3 000 euros » avant de marteler : « le GDS n’est pas là pour faire des bénéfices mais pour régler et suivre les problématiques sanitaires ». Ces comptes sont marqués notamment par la réduction d’une subvention de la Région : « Celle-ci nous avait été accordée pour le temps de la mandature, ce que nous savions. Celle-ci ayant changé, les fonds n’ont pas été renouvelés comme précédemment. Pour la remplacer, nous avons sollicité l’aide du Département pour les années à venir ». Pour rappel, cette subvention du Conseil Régional s’élevait à 199 000 euros, et seuls 95 074 euros pourront être versés au GDS 58 en 2022. Du côté de la Caisse d’entraide bovine, le nombre de dossiers à indemniser s’amenuise chaque année et une réflexion sera menée pour adapter son fonctionnement aux problématiques de l’élevage actuel. Enfin, la caisse d’entraide (éleveurs bovins) , assurance en cas d’épidémies majeures, a un fonds disponible (au 31 août 2022) de 305 846 euros, le GDS 58 estime qu’elle n’a donc plus besoin d’être réapprovisionnée, pour le moment.

Pour la suite

Pour les comptes à venir (2022-2023), « il faut prendre en compte la baisse des bovins cotisants – à cause des départs en retraites et de la diminution du cheptel nivernais. De ce fait, la cotisation passera de 1,15 à 1,25 euro par bovin », annonce Rodolphe Morizot. « Pour la partie O.V.S, la situation est légèrement différente, puisque la cotisation baissera en raison d’un réajustement des comptes, passant donc de 1,35 à 1,32 euro ». Concernant le budget consacré à la BVD, Rodolphe Morizot insiste sur le fait que le GDS 58 prendra à nouveau en charge à 100 % les analyses de cartilage des naissances. « C’est une situation assez unique en France » (sous réserve de la confirmation des engagements du Conseil départemental). « Rappelons que les enveloppes blanches destinées à l’envoi des cartilages sont encore valables, et donc utilisables ! De plus, pour continuer à progresser sur la BVD, il est nécessaire d’éliminer les animaux IPI le plus rapidement possible et de procéder à la vaccination du cheptel pour éviter au maximum les transmissions ». Entre septembre 2021 et août 2022, 131 143 veaux ont été analysés pour la BVD, 131 057 ont été déclarés non IPI (soit 99,9 %), 86 animaux ont été testés IPI (dont deux viropositifs) dans 52 cheptels différents dont 19 anciens. Pour l’IBR, il martèle : « les mesures seront de plus en plus contraignantes pour ceux qui ne sont pas qualifiés ». Il faut donc poursuivre les efforts car environ 60 cheptels détiennent encore des bovins positifs IBR. Le rapport d’orientation du président formulait des demandes de révision des modalités de surveillance de la brucellose et leucose, des évolutions techniques sur le dépistage BVD. Il insistait aussi sur l’importance de la rapidité d’élimination des bovins IPI et de la vaccination des troupeaux infectés en BVD. Enfin, Francis Taupin s’interrogeait sur la réflexion de stratégie besnoitiose envisagée au niveau national.

Le mot de Francis Taupin

À l’issue de l’assemblée générale, un conseil d’administration s’est réuni et a élu un nouveau bureau. Il se compose comme suit : président, Bertrand Léger ; vice-président, Gilles Martin ; secrétaire général, Alexandre Seutin ; trésorier, Cédric Biet ; membres : Jean-Michel Aucoin, Rodolphe De Givry, Nicolas Guenot, Pascal Loisy.

Francis Taupin, cède donc sa place de président (occupé depuis 2014) à Bertrand Léger. Pour mettre un point final à sa présidence, Francis Taupin retiendra « un travail prenant mais ô combien intéressant avec des échanges d’une grande qualité qui permettaient de voir un grand nombre de personnes ». Ce qu’il aura le plus marqué est « l’obligation de faire des choix, parfois difficiles mais nécessaires, selon moi ». Pour la suite, il espère que « l’harmonie régnera encore entre le nouveau président et le directeur afin d’avoir une synergie efficace pour la bonne marche de l’organisme ». Pour lui, le GDS 58 « n’est pas identique aux autres GDS de la région car le cheptel y est principalement allaitant. Mais, cette différence apporte beaucoup. Les éleveurs sont courageux, et nous sommes là pour les aider à venir à bout de situations sanitaires difficiles ». Entré au GDS 58 en 1992 comme délégué, Francis Taupin remercie tous les collaborateurs croisés durant ces années, avant de conclure : « j’ai souhaité mettre un terme à mon mandat, du moins en ce qui concerne la présidence, il me reste un an comme administrateur que je vais employer, si vous voulez bien, à soulager la nouvelle équipe et leur faire part de mon expérience si petite soit-elle. Un collectif d’administrateurs est allé en stage à Paris tout récemment, collectif sur lequel je fonde beaucoup d’espoir. Il est temps de mettre une nouvelle équipe en place, plus jeune, avec de nouveaux contacts et plus d’efficience ».

Maladie de Mortellaro: la prévention avant tout

Durant l’assemblée générale du GDS 58, Catherine Lutz, vétérinaire, a fait une intervention sur la maladie de Mortellaro. Rodolphe Morizot estime : « elle gagne du terrain dans la Nièvre, et il est indispensable de commencer à donner les connaissances adéquates aux éleveurs pour les aider à vivre en ayant le moins de mal possible sur leur cheptel. Cela passe par de la formation au parage ou sur l’assainissement ». Catherine Lutz a donc fait un point sur la dermatite digitale : comment la reconnaître, la soigner, la maîtriser, la prévenir ?… mais aussi sur l’impact économique qu’elle pouvait engendrer sur une exploitation. « Pour la voir il faut lever les pieds des animaux et observer ! » insiste la vétérinaire. « Entre 150 et 250 € estimés + traitement (prix variables en fonction du type), selon les élevages c’est entre 2 et 30 % du troupeau qui sont touchés par ces problèmes… une séance de parage préventif vous paraît chère, le vétérinaire également ? Mais la boiterie coûte de l’argent tous les jours (baisse de production notamment). Une bonne prévention est donc préférable pour limiter les frais et pour améliorer le bien-être de l’animal ».

photo à mettre
Francis Taupin (photo), cède sa place de président à Bertrand Léger.