Sanitaire
Tout est lié

AG
-

Deux éleveurs côte-d'oriens évoquent deux rendez-vous organisés par le GDS.

Tout est lié
Guillaume Moyot, à Étormay.

La biosécurité, mise constamment en avant par le Groupement de défense sanitaire de Côte-d'Or, n'a pas vocation à lutter contre la seule tuberculose bovine. « La mise en place de mesures de prévention permet de se prémunir de bien d'autres maladies », souligne Françoise Roulleau, animatrice au GDS. Des rendez-vous entre éleveurs se sont tenus dans le département et ont notamment abordé ce sujet. Guillaume Moyot, exploitant à Étormay, a participé à une réunion à Venarey-Les Laumes, l'ancien secrétaire de JA21 confirme les dires de Françoise Roulleau : « Les échanges que nous avons eus avec un vétérinaire le montrent bien : un tas de microbes et de virus peuvent être évités par des mesures parfois toutes simples ». Guillaume Moyot retient tout particulièrement la nécessité d'aménager les points d'eau dans les pâtures : « les problèmes viennent souvent de là... Les endroits humides doivent rester sains, nous devons faire en sorte que les vaches pataugent le moins possible. L'installation de bacs à eau est conseillée, en veillant bien à gérer le trop-plein. Personnellement, j'ai déjà pas mal travaillé sur ce point, mais il y a toujours des améliorations à faire ». Guillaume Moyot ajoute que les aménagements sont aussi les « bienvenus » près des rivières, des aides financières étant en plus à disposition, « tout ce qui concerne l'alimentation doit être surélevé pour éviter les contacts avec la faune sauvage. Le pâturage tournant est aussi encouragé : cette technique permet de limiter elle aussi les contacts, cette fois-ci entre bovins de différents cheptels. L'inconvénient, selon moi, est que le pâturage tournant dans ce cas n'est pas toujours simple à mettre en oeuvre ».

D'autres atouts
Éric Moyot, à Poiseul-la-Ville.

D'autres atouts

Avoir une approche sanitaire engendre bien souvent d’autres bénéfices dans un élevage, comme le souligne Françoise Roulleau : « rien ne va jamais à contresens… Le bien-être animal, les conditions de travail et les performances de l’éleveur se portent beaucoup mieux ». Une visite chez Éric Moyot à Poiseul-la-Ville a illustré cette idée. L’agriculteur de 57 ans, éleveur d’une quarantaine de vaches charolaises, a notamment présenté une cage à césarienne et un circulaire de contention. « Éric Moyot a également créé une infirmerie, avec une case pour isoler ses vaches malades », ajoute Françoise Roulleau, « tous ces dispositifs sont pratiques et fonctionnels. Sur le plan sanitaire, ils sont tout aussi intéressants car ils peuvent être nettoyés facilement et d’une manière efficace. Les animaux sont aussi moins stressés : cela limite d’autres problèmes de tout ordre, par la suite ». Éric Moyot a reçu une vingtaine d’éleveurs ainsi que les vétérinaires Lieven Van Daele et Edwige Bornotlors lors d’une journée organisée par le GDS. Le Côte-d’orien a confié qu’il regretterait « presque » de ne pas avoir investi plus tôt dans ce type de matériel. « Les services rendus sont tellement nombreux que je n’aurais pas dû attendre !… Justement, si j’avais un conseil à donner à un jeune aujourd’hui, ce serait de s’équiper dès son installation. La contention engendre des facilités de manipulations, un gain de temps considérable et bien sûr, de la sécurité dans le travail. Cela est d’autant plus vrai que les éleveurs se retrouvent de plus en plus seuls sur leur ferme, il ne faut pas hésiter ». Éric Moyot, durant toute sa carrière, a toujours essayé de se simplifier le travail, tout en prenant en compte l’aspect sécurité : « ces équipements entrent parfaitement dans cette stratégie, ils ont changé mon quotidien. La cage à césarienne permet d’approcher une vache vive au vêlage, elle est aussi très pratique pour faire téter des veaux, le coût du dispositif est d’environ 1 000 euros. Le couloir de contention avec un circulaire est plus onéreux et approche les 10 000 euros en comptant le béton et le matériel tubulaire. À noter qu’une aide MSA existe pour ce type d’investissement. Je fais de la pesée avec cet outil, du parage et des traitements, y compris sur des petits veaux pas toujours faciles à manipuler. Les vétérinaires interviennent plus facilement et plus rapidement pour la vaccination ».

L’exploitation d’Éric Moyot recevra une nouvelle demi-journée technique, jeudi 24 novembre de 9 heures à 11 heures, sur la thématique de l’écornage respectueux du bien-être animal, en présence de vétérinaires et techniciens GDS.