Formation
Comment choisir son taureau ?

Chloé Monget
-

Établir un plan de reproduction n'est pas toujours très simple. Afin d'aider un peu les éleveurs sur ce point, la Chambre d'agriculture de la Nièvre en partenariat avec Alsoni Conseil Élevage proposaient une formation sur « Comment choisir son taureau ».

Comment choisir son taureau ?
Par petits groupes, les éleveurs ont pu discuter entre eux et avec les formateurs pour avoir toutes les réponses à leurs questions.

C’est sur l’exploitation de la SCEA Pillon à Pont (Alluy), le 3 octobre, que se sont retrouvés éleveurs et formateurs (Christophe Dagouneau pour la Chambre d’Agriculture et Jérôme Poingt pour Alsoni Conseil Élevage) pour discuter de « Comment choisir son taureau ? ».

Leviers possibles

Le but de la journée était de dépeindre les leviers existants à utiliser pour que les éleveurs puissent avoir tous les outils en main pour établir leur plan de reproduction au mieux que ce soit sanitairement parlant ou économiquement. Parmi ces outils, l’indexation a été abordée, la génomique, ainsi que la pelvimétrie (voir TDB n° 1702). Jérôme Poingt et Christophe Dagouneau insistent : « il n’y a pas de formule magique, car chacun cherche des améliorations différentes dans son cheptel. Il y a beaucoup d’informations collectées sur tous les reproducteurs issus de la base de sélection, qu’ils proviennent de monte naturelle ou des centres d’IA. Un gros travail a été réalisé par les éleveurs sélectionneurs pour mettre à disposition de leur clientèle des reproducteurs répondants aux différentes attentes, comme le potentiel de croissance, les qualités maternelles ainsi que la facilité de naissance, le tout en faisant attention aux gènes d intérêts. Un large panel de documents techniques, des reproducteurs confirmés, offrent un très bon support pour le choix de son futur reproducteur, sans pour autant retirer l’importance de l’œil de l’éleveur dans la sélection ».

Fiabilité

Outre cela, quelques points de vigilance ont été mis en lumière, par les formateurs, à l’image la lecture du Coefficient de détermination ou CD pour l’indexation : « Plus le CD est proche de 1 plus l’indexation sera fiable » avant de nuancer : « cela étant, il ne faut pas oublier que le travail génétique donne une indication et non une assurance d’avoir tel ou tel gène dans un veau ». Il a également été mis lumière que certaines données permettant l’établissement de l’indexation était relevées majoritairement par les éleveurs (comme les poids de croissance) : « Les éleveurs obtiennent l’indexation qu’ils font. Plus les informations transmisses sont précises, plus l’indexation le sera - QFD ». Pour le génotypage, Jérôme Poingt stipule : « Cela permet de connaître un peu ce que l’animal va donner, sans avoir à attendre les expressions sur les descendants. C’est un gain de temps très intéressant ».

Passion

De son côté, Romain Coreau (en cours d’installation comme associé de la SCEA Pillon) détaille : « Le cheptel est non inscrit, mais nous utilisons tout de même la génétique afin de nous aider dans nos choix pour fixer certains gènes comme l’Avel, les qualités maternelles, les qualités lait, etc. Nous nous fournissons en semences publiques, en sélectionnant des taureaux qui se croisent bien avec nos femelles ». Il conclut : « La génétique est pour moi un univers passionnant et indispensable pour travailler. En effet, cela nous permet d’arriver à une meilleure performance économique. Mais, il faut que cela soit allié au suivi de nos animaux ; l’un ne va pas sans l’autre ».