Filière bois
Filière bois énergie version 2

Berty Robert, avec Fibois
-

Les problématiques internationales ajoutées au changement climatique confèrent une importance croissante aux sources d’énergie renouvelable. En Bourgogne-Franche-Comté le recours au bois énergie illustre cette tendance.

Filière bois énergie version 2
Sur ce graphique, on constate que, sur l'ensemble des débouchés liés au bois en BFC, la récolte à destination du bois énergie a doublé en dix ans. C'est la plus forte progression, comparée aux autres catégories. (Crédit Fibois BFC)

Dans la panoplie des solutions destinées à assurer un accès à des énergies renouvelables, le bois énergie figure en bonne place. C’est en 2007 que les cinq interprofessions régionales de la filière forêt-bois du quart Nord-Est (à l’époque Adib en Franche-Comté, Aprovalbois en Bourgogne, Gipeblor en Lorraine, Fibois Alsace et Valeur Bois en Champagne-Ardenne) ont mis en place un observatoire du bois énergie et du bois d’industrie. Son objectif est de suivre et de mieux faire connaître les marchés et leurs évolutions en termes de productions et de consommations de bois énergie et bois d’industrie. Il vient de livrer sa dernière étude sur le bois énergie en Bourgogne-Franche-Comté (BFC) qui porte sur les chiffres de 2020. Elle s’inscrit dans un contexte rendu compliqué par le développement de maladies qui attaquent les bois régionaux, tels que les scolytes. Une situation qui entraîne le déclassement de certains bois, prévus à l’origine pour la construction, qui sont redirigés vers le marché du bois énergie. Cela accentue le déséquilibre entre l’offre et la demande pour les qualités de bois d’industrie ou de bois énergie (Bibe). Une situation aggravée par le Covid qui a mis à l’arrêt une bonne partie de l’activité industrielle. Les chaufferies de BFC n’ont pas la capacité d’absorber le surplus de bois ainsi apporté. La nécessité de trouver de nouveaux débouchés pour les Bibe est donc vitale pour l’ensemble de la filière. En BFC, le volume de bois énergie récolté et commercialisé par des professionnels de la filière en 2020 approche le million de m3. Il a doublé depuis 2010 et parmi tous les secteurs du bois (construction, trituration, industrie), c’est celui qui a le plus progressé.

Cinq familles de produits

Voici les différents débouchés du bois énergies :

-le bois en bûches. Il est vendu à 80 % à des négociants, les 20 % restants à des particuliers. En majorité (59 %), l’approvisionnement provient de billons-grumes.

-Les granulés de bois (ou pellets). Cela désigne un combustible constitué de sciures compactées. Ce marché est en plein essor et la production régionale poursuit sa progression afin de répondre à la demande croissante. On compte 12 producteurs en BFC. 213 000 tonnes de granulés de bois ont été commercialisées en BFC en 2020, soit 43 600 tonnes de plus qu’en 2018 (+ 26 %).

-Les plaquettes forestières. C’est un combustible obtenu à partir de broyage de bois forestier. On estime que le volume commercialisé par les producteurs de BFC à destination de l’énergie a été de près de 475 300 tonnes en 2020. En 2006, c’était 60 000 tonnes. La part la plus importante de débouché pour ce produit est constituée par les chaufferies collectives (65 %). Néanmoins, plus de 10 100 tonnes de plaquettes forestières ont été commercialisées pour l’agriculture et le paillage/ornement.

-Les produits connexes de la première transformation (sciures, copeaux, écorces, plaquettes). Il s’agit des résidus obtenus lors du sciage du bois. Sur BFC 1,4 million de tonnes brutes de connexes ont été produites en 2020 par les entreprises de première transformation. Leur premier débouché, c’est l’énergie (44 % du total).

-Les broyats de bois en fin de vie. Ils sont issus du broyage de déchets en bois (palettes, bois de démolition, déchets en bois…) et se décomposent en deux catégories : les broyats de bois propre et les broyats de bois souillés, qui ont subi un traitement chimique. La production annuelle estimée de bois en fin de vie en BFC est de 150 000 tonnes/an. Si, en 2018, le marché du bois en fin de vie était saturé et les entreprises rencontraient des difficultés à valoriser leurs produits, en 2020, la situation a semblé s’équilibrer, notamment parce que certaines chaufferies de taille importante dans les régions voisines de BFC ont démarré ou sont en projet, permettant une valorisation de certains volumes en énergie.