Initiative

Une épicerie participative à Marzy

Le 25 mai à Marzy, une réunion publique était organisée afin de présenter un nouveau projet dans la commune : une épicerie participative. En l’essence, c’est une épicerie qui serait tenue par les habitants bénévoles, qui privilégie les circuits courts et qui tisse du lien social. À l’origine de cette idée, un mouvement national (Bouge ton coQ), un partenariat avec le Conseil départemental de la Nièvre, associés à trois habitantes de Marzy (Karine De Zolt, Clémence Torres et Catherine Goulot-Martin) ; explications.

Origines

Suite à la signature de partenariat (1) entre Bouge ton coQ et le Conseil départemental de la Nièvre (en septembre 2022), il avait été fixé qu’une aide de la collectivité de 20 000 euros serait débloquée pour aider à l’installation de 10 épiceries participatives dans le département. Un moyen pour le Conseil départemental de : « soutenir des investissements faits pour et par les habitants ; donc adaptés au territoire. En plus, ce projet d’une épicerie de produits locaux prend tout son sens dans la volonté de revenir à une souveraineté alimentaire tout en luttant contre l’isolement ». Ainsi, Bouge ton coQ accompagne les porteurs de projets (sur tout le volet administratif, réponse aux appels à projets, dépôts des statuts, etc.) et leur permet d’avoir accès gratuitement au logiciel « Mon Épi » pour les commandes et toute la gestion du magasin (comptabilité, stock, etc.). Ainsi, une fois que les porteurs de projets se sont manifestés, ils doivent créer une association, en travaillant avec les habitants/futurs adhérents qui seront les bénévoles et clients de la boutique. Karine De Zolt détaille : « C’est un peu donnant donnant : vous donnez de votre temps (deux heures minimum par mois et par famille – dispenses possibles pour les personnes de 70 ans ou en situation de handicap) et vous pouvez profiter des produits ».

En détail

Tous les produits frais sont à commander sur la plateforme « Mon Épi ». Karine De Zolt insiste : « Les bénévoles accompagneront les personnes n’ayant pas internet chez eux ou n’étant pas à l’aise avec l’outil informatique ; car oui nous aurons un ordinateur dans la boutique ». Pour les produits frais, ce sont les bénévoles qui iront les chercher chez les producteurs. Catherine Goulot-Martin souligne : « Comme nous sommes une association, nous ne sommes pas soumis aux mêmes règles sanitaires que les magasins car nous ne gardons pas les produits. De ce fait, le transport de la viande se fera dans des glacières et pour le stockage en magasin en frigo et récupérés dans les heures qui suivent par les clients (un rendez-vous doit être pris en même temps que la commande afin d’éviter les pertes ou problèmes de stockage). Les produits seront vendus à prix coûtant puisqu’il n’y a pas d’intermédiaire payant. Les producteurs n’ont, eux, rien à payer ». C’est d’ailleurs Clémence Torres qui a pris les premiers contacts : « nous avons des listes et aussi des suggestions des habitants. Nous ferons en sorte de choisir les plus proches possible de la boutique et pour les produits qui ne sont pas fabriqués dans la Nièvre, le réseau français de producteurs « Mon Épi » nous permettra de nous fournir dans d’autres régions. On revient à une certaine simplicité et je crois que c’est cela qui plaît aux gens ».

Pour l’avenir

Pour le moment, l’association de Marzy n’est pas encore créée, les producteurs sont encore à démarcher et la mise à disposition d’un local gratuitement, condition indispensable pour la création, reste à trouver. Mais, force est de constater que l’engouement était au rendez-vous le jour de la présentation à l’image de Florence, 46 ans, et habitante de Marzy depuis peu : « je trouve le sujet intéressant et participer à cette épicerie est un excellent moyen de connaître les autres habitants tout en profitant de produits locaux. Je pense qu’il n’y a que des bénéfices que ce soit pour les habitants ou les producteurs ». Dans le département, d’autres épiceries participatives sont en cours de création ou de réflexion comme à La Marche, Urzy ou encore Pougny. Corentin Emery, cofondateur et responsable national du mouvement Bouge ton coQ, rappelle : « Environ 70 épiceries existent déjà et 150 de plus sont en cours de création et verront le jour d’ici la fin de l’année ; preuve que la volonté est là dans les petits villages pour retrouver des services et du lien social ».

Note : (1) La signature de la convention s’est déroulée en présence de Jérôme Saddier, président de Bouge ton CoQ et également président de la Chambre nationale de l’Économie sociale et solidaire (ESS) France ; Fabien Bazin, président du département et Jean-Paul Fallet, conseiller départemental délégué à l’ESS et l’Habitat.

Plus d’informations sur : https://www.bougetoncoq.fr/ ou toute demande spécifique à karine.drouillot@nievre.fr ou m.alquier@bougetoncoq.fr