Essais techniques
La belle surprise des biocontrôles

AG
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La Chambre d'agriculture a proposé la visite d'une parcelle d'essais dédiée à la fertilisation et à la protection fongique. Le mélange soufre-Pygmalion donne de bons résultats contre la septoriose.

La belle surprise des biocontrôles
Diane Chavassieux (Arvalis), Jérémie Blas, Dimitri Deher, Hector Mussillon et Céline France (Chambre d'agriculture).

Près de cinquante exploitants se sont rendus le 1er juin à Ouges, sur une parcelle appartenant à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Sur place : la présentation de différents essais, notamment dédiés à la protection fongique et à la fertilisation azotée des blés. « Pour la première thématique, l’année a été humide et propice aux maladies ce qui, quelque part, nous a facilité le travail pour comparer les différentes modalités. Certaines ne comprenaient aucun produit de synthèse. En ce qui concerne la fertilisation, nos travaux ont été motivés par le coût actuel de l’azote, nous nous sommes notamment intéressés aux biostimulants », présente Jérémie Blas, responsable du pôle productions végétales annuelles.

La bonne recette ?

Un résultat, relatif aux essais fongicides, est d’ores et déjà connu : les biocontrôles ont bien « marché », comme l’assure le conseiller Dimitri Deher : « La protection des blés a été bonne, alors même que la variété choisie était sensible à la septoriose, en l’occurrence KWS Ultim. Les résultats sont même meilleurs que ceux observés avec notre programme comprenant trois fongicides de synthèse. Notre mélange était composé de phosphonate de potassium, plus connu sous le nom de Pygmalion, et également de soufre. Cependant, cette solution reste très limitée contre l’oïdium ou la rouille, deux maladies qui se sont fortement exprimées cette année ». Concernant la fertilisation, les essais se sont principalement intéressés aux bactéries fixatrices d’azote, plus connues sous les noms commerciaux de Blue-N, Vixeran ou encore Free N 100, biostimulant naturel. « Les résultats ne seront connus qu’à la moisson », indique Dimitri Deher, « à ce stade, nous n’avons réalisé qu’un comptage d’épis : il n’y a pas de différence observée entre les différents programmes ».

À refaire

Un autre essai, mené conjointement avec Terres Inovia, visait à déterminer les meilleurs couverts « fertilisants » avant une culture de tournesol. « Des légumineuses, graminées et plusieurs mélanges ont été semés. Nous avons évalué les différentes biomasses, réalisé des reliquats, mais c’était sans compter sur les attaques de corbeaux qui allaient se multiplier dès l’implantation des tournesols… Nous avons été obligés de resemer à deux reprises la parcelle et l’essai est finalement plus que compromis », relayent les conseillers de la Chambre d’agriculture.

Un effaroucheur intelligent et réactif
Aurélien Amoureux.

Un effaroucheur intelligent et réactif

Des techniciens de la Chambre d’agriculture, d’Arvalis et de Terres Inovia animaient cette visite d’essais. Aurélien Amoureux, cofondateur et président de la société Galinios basée à Auxerre, était également de ce rendez-vous. Ce jeune ingénieur et son collègue Clément Garrigue développent un concept très original d’effaroucheurs d’oiseaux provoquant des dégâts dans les cultures : « Notre dispositif détecte la présence de volatiles au moyen d’une caméra tournant sur 360°, un effarouchement sonore se déclenche alors. Différents sons sont émis, tous sont synonymes de danger pour les oiseaux visés, que ce soit des corbeaux ou des pigeons ». L’ensemble, alimenté par un panneau solaire, protège une parcelle jusqu’à trois hectares. « L’agriculteur, s’il le souhaite, peut être alerté de la présence d’oiseaux dans son champ en recevant les informations sur son smartphone », ajoute Aurélien Amoureux. L’effaroucheur intelligent et réactif présenté le 1er juin est en cours d’expérimentations, sa commercialisation devrait être proposée au printemps 2024.