Reconquête du commerce rural
Transformation en cours à Arleuf

Chloé Monget
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Après la première vague de financement du programme de reconquête du commerce rural, 43 nouveaux lauréats ont été dévoilés fin 2023, dont 4 communes nivernaises. 

Transformation en cours à Arleuf
L'isolation de la partie supérieure du commerce sera totalement revue prochainement. Les 15 000 euros de subvention du Plan de reconquête du commerce rural financeront l'achat de matériels.

À l’image de la commune de Chaumard (1) et de La Chapelle-Saint-André (2), Arleuf a été sélectionné, avec trois autres communes (Livry, Chaulgnes, La Marche), pour recevoir une subvention afin de réaliser des travaux d’un de ses commerces ou d’en créer un. Ainsi, Arleuf obtient une subvention de 15 000 euros (attribuée à Christelle Sueur, gérante du commerce multiservice). Jean-Luc Blandin, maire de la commune insiste : « c’est un coup de pouce, mais cela n’est clairement pas suffisant ».

Pour mémoire, cette subvention est attribuée dans le cadre du Programme de reconquête du commerce rural inclus dans le Plan France ruralités présenté en juin 2023 par le gouvernement et censé apporter un soutien aux commerces multiservices, itinérants ou sédentaires. Ce fonds de 36 millions d’euros s’étalera sur trois ans. Au total, le gouvernement dénombre 224 lauréats répartis dans 72 départements. Les aides à l’investissement peuvent s’élever jusqu’à 80 000 euros pour les projets sédentaires et 25 000 euros pour les itinérants. Les porteurs de projets peuvent déposer leur candidature sur https://fondscommerce.anct.gouv.fr/

Plus d’informations sur https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/accompagnement- linstallation-de-commerces-en-milieu-rural-1058

Insuffisant ?

Le maire d’Arleuf poursuit sa pensée : « Pour moi, même si toutes les subventions sont bonnes à prendre, ce Plan Ruralité et ce programme de reconquête ne sont que des effets d’annonces. En effet, nombre de petites communes ne peuvent pas établir les dossiers de candidatures par manque de moyen humain et d’autofinancement. De plus, quand on voit les prix des matériaux aujourd’hui, sans parler des études nécessaires pour réaliser ces projets, ces montants d’aides ne représentent pas grand-chose. Si on veut sauver la ruralité, c’est à nous maire de nous débrouiller et de trouver des projets pertinents, dans nos moyens, pour faire revivre nos campagnes. Pour moi, le but de tout cela est d’attirer des habitants résidents à l’année. Même si les résidences secondaires sont légion par chez nous, nous avons constaté que dans certains cas les propriétaires finissaient par venir vivre ici tout le temps ; preuve que nos campagnes sont accueillantes ».


En détail

Ainsi, pour Arleuf, la subvention de 15 000 euros a été attribuée à Christelle Sueur, gérante du commerce multiservice, pour l’achat de matériels. Par la suite, Jean-Luc Blandin envisage d’autres investissements sur le bâtiment en lui-même cette fois : « Il est important pour nous de conserver ce bâtiment dans un état de bon fonctionnement car il se situe sur la rue principale du bourg d’Arleuf ». Réouverte en septembre 2023 et actuellement tenue par Christelle Sueur, la partie commerce est un véritable « point de rendez-vous pour toutes les générations ». Épicerie, bar ou encore restaurant (avec vente à emporter notamment), ce lieu accueille aussi des activités ludiques collectives. Le maire précise : « Fermé en 2022, ce commerce a mis un an avant d’être repris ; ce qui nous fait grandement plaisir, car cette adresse fait partie du paysage Arleuquin ». Après une première rénovation en 2015, l’isolation sous comble du bâtiment sera revue prochainement, dans l’optique de louer le logement de la partie supérieure : « À cause des nombreuses normes locatives à respecter, nous ne pouvions pas proposer ce bien à la location. Si nous sommes contents de voir avancer ce dossier, malheureusement nous avons nombre de bâtiments qui mériteraient un traitement du même type car pour moi l’important est de conserver le patrimoine immobilier existant ».


Conservation

Dans cette veine, un gîte d’étape est en cours de travaux : « Ce service manquait à notre commune, et je pense que cela offrira une belle visibilité à notre territoire ». Ainsi, sur près de 140 m2 (sur deux niveaux), le gîte pourra accueillir 15 personnes : « Nous n’avons pas encore acté s’il s’agira d’une gérance totale ou si la mairie prendra cela en régie. Nous espérons une ouverture d’ici juin 2024, pile pour la saison touristique ». Pour ce projet, la mairie est allée chercher nombre de subventions à l’État (Plan Avenir Montagne et DETR), au Conseil Régional, au Conseil départemental, au SIEEN ou encore à la Communautés de Communes Morvan Sommets et Grands Lacs. Au total, ce projet s’élève à environ 710 000 euros. « Sans ces financements, on ne peut rien faire. Mais il faut avouer que ce mille-feuille de demandes est un parcours du combattant ». Pour l’avenir, Jean-Luc Blandin reste confiant : « le futur de nos communes rurales est entre les mains des administrés et des élus locaux. Même si nous avons parlé de grands projets aujourd’hui, je pense qu’avec peu de moyens on peut tout de même réaliser de jolies choses, car finalement, c’est l’humain qui prime dans tout cela ».

1. voir TDB n° 1748

2. voir TDB n° 1753

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Le gîte d'étape en cours de restauration devrait ouvrir d'ici juin 2024.