Mobilité
Préserver sa mobilité lorsqu'on est âgé

Même si la voiture individuelle est de plus en plus décriée, elle reste pour beaucoup le seul moyen de locomotion possible, surtout en zone rurale. Dès lors, l’enjeu est d’autant plus important pour les aînés ruraux qui veulent rester autonomes un maximum. Le site Mobisenior.fr est fait pour eux.

Préserver sa mobilité lorsqu'on est âgé
Le site mobisenior.fr est recommandé par la Sécurité routière et l'Automobile club association, avec d'autres partenaires (Essilor, Crédit Mutuel, Mobilité mutuelle...). (Crédit AdobStock)

En attendant les voitures qui se conduiront toutes seules, il vaut mieux compter sur soi ! Mais avec l’évolution des véhicules plus imposants et toujours plus nombreux, des routes rétrécies, toujours plus complexes (ronds-points, zones cyclables et piétons, voies de covoiturage…), de l’âge et de la baisse des réflexes… mieux vaut être prudent au volant, pour ne pas perdre son permis car le repasser fait craindre un échec et une perte d’autonomie. Pour préserver sa mobilité le plus longtemps possible en toute sécurité, il faut conduire le plus souvent possible, mais aussi prendre le temps de s’entraîner autrement. Le site web mobisenior.fr est entièrement dédié à la mobilité des aînés. Créé il y a quelques mois, il vient de recevoir le prix « Innovation Sécurité routière 2022 » dans la catégorie « Promotion des comportements responsables ». Son objectif est de donner aux seniors les informations nécessaires pour préserver leur mobilité le plus longtemps possible en toute sécurité. 

Un élément du bien-vieillir

La mobilité est un élément essentiel qui contribue au bien vieillir. Elle permet de préserver son indépendance et son autonomie, de se déplacer quand et comme on le souhaite, d’éviter l’isolement en continuant à tisser du lien social avec le monde extérieur (médecins, commerçants, famille, amis…). Or, plus on avance dans l’âge, plus les déplacements peuvent devenir compliqués au risque de devoir parfois y renoncer. Lorsque l’on conduit depuis un certain temps, et que l’on a acquis de l’expérience, on le fait souvent par automatisme, sans trop y penser. Pourtant, conduire n’a rien d’anodin et nécessite des connaissances et des compétences particulières qu’il faudrait sans cesse pouvoir évaluer, renouveler, compléter ou améliorer. Il faudrait pouvoir le faire tout au long de sa vie de conducteur car une chose est certaine : il n’y a pas de cause à effet entre l’âge et les capacités de conduite d’une personne. Il n’existe pas un âge en dessous duquel tout le monde serait apte à la conduite et le même âge au-dessus duquel on perdrait d’un coup ses capacités et son droit de conduire. Tout est une question de personne !Mais, qu’on le veuille ou non, tôt ou tard, les circonstances de la vie, la maladie, le temps vont avoir un impact sur nos capacités de conduite au point de pouvoir la rendre dangereuse pour soi-même et les autres. Il est donc impératif d'identifier et évaluer pour comprendre et savoir prendre en compte ses vulnérabilités. Mobisenior propose un parcours, allant de l’autotest à des ateliers de mobilité, en passant par un accompagnement. 

Réviser son code de la route

La palette des réponses qui permet d’adapter sa mobilité pour la préserver le plus longtemps possible est particulièrement large et varie selon les personnes et les situations. Mobisenior propose des ateliers dans lesquels il est possible de revoir en groupe ou en visio, ses connaissances sur le Code de la route, sur les panneaux, sur les gestes de premier secours, sur comment se comporter en ville à pied alors que les vélos et mobilités alternatives (trottinettes électriques…) se font parfois oppressants…Le site mobisenior.fr permet même d’aller plus loin pour rester en bonne santé en donnant des conseils bien-être, sur l’aménagement de son domicile ou encore sur les aides possibles dans différents secteurs.

La définition d’aînés ou seniors varie selon les institutions et les activités. En matière de sécurité routière, l’âge a été fixé à 65 ans. En France, les statistiques distinguent deux catégories avec les 65-75 ans et les 75 ans et plus. Les 65 ans et plus sont deux fois plus nombreux qu’il y a cinquante ans (6,5 M en 1970 à 13 M en 2020) alors que la population totale est passée dans le même temps de 51 à 67 M d’habitants (x 1,3). Aujourd’hui, 21 % de la population est dans la catégorie senior mais elle représentera 26 % en 2050 avec plus de personnes âgées de plus de 75 ans. Heureusement, les seniors d’aujourd’hui sont en meilleure santé que les générations précédentes. En 2008, 76 % des 85 ans et plus étaient autonomes alors qu’en 2018, 81 % des femmes et 85 % des hommes le sont. Actuellement, un quart des seniors vivent dans des petites ou moyennes villes et, dans les communes rurales, ils sont sur représentatifs (25 % contre 21 % au national). Les seniors se tournent en premier lieu vers la voiture (à 51 %), avant la marche à pied (39 %) et les transports en commun restent un moyen marginal (5 %) de déplacement. 83 % des 65-74 ans possèdent au moins une voiture.

Les seniors sont surreprésentés parmi les victimes de la route. Sur 100 seniors tués sur la route, 42 décès sont enregistrés en agglomération (contre 28 pour les moins de 65 ans). Les seniors se tuent majoritairement en voitures (55 % des décès), à pied (35 %) et peu à vélo (6 %) ou moto (1 %). Néanmoins 52 % des piétons tués sont des seniors presque toujours en agglomération, et 42 % des cyclistes. Avec l’âge, les conséquences d’un accident sont généralement plus graves. Comparé au plus de 65 ans, le taux de décès pour 100 blessés double pour les 65-74 ans et quadruple pour les plus de 75 ans.