Élevages laitiers
La noire est de sortie

AG
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Le syndicat Prim'Holstein vient de tenir son assemblée à Saint-Seine-l'Abbaye. Une visite d'exploitation à Lamargelle a suivi. Un déplacement dans l'Ain et le concours départemental de Fromenteau sont désormais en ligne de mire.

La noire est de sortie
Benoît Pech, président du syndicat, en visite au Gaec de l'Ignon.

Ça fait du bien de ressortir ! « Il est vrai que la dernière campagne a été très calme en termes d’évènements. Il y a tout de même eu la Ferme Côte-d’Or et à ce titre, nous remercions le Gaec de Grand Vie, de Vielverge, pour avoir présenté des animaux », mentionne Benoît Pech, président du syndicat des éleveurs de Prim’Holstein. L’habitant de Saint-Seine-sur-Vingeanne a pris plaisir, comme l’ensemble des autres adhérents, à participer à l’assemblée générale organisée le 31 mars à Saint-Seine-l’Abbaye. Thierry Crespo, expert en nutrition, a présenté les intérêts techniques et économiques d’une ration à base d’herbe. Laurette Millot, qui succède à Jean-François Dessolin dans l’animation des syndicats des races, a dévoilé les différents résultats laitiers de la campagne écoulée. Cette réunion a été suivie, après le déjeuner, d’une visite du Gaec de l’Ignon à Lamargelle, chez Rachel, Didier et Emmanuel Sommant. Benoît Pech a profité de l’occasion pour rappeler qu’un déplacement dans l’Ain était programmé jeudi 28 avril avec le syndicat montbéliard : « c’est un peu notre journée détente de l’année ! Nous nous rendrons en bus au Gaec P2M, qui possède un troupeau Prim’Holstein, une unité de méthanisation et un atelier de transformation de yaourts. Les éleveurs concernés ont déjà sorti plusieurs taureaux en catalogue, ils possèdent une très bonne génétique. Une cinquantaine de places sont disponibles, nous espérons faire le plein. Même chose pour notre grand rendez-vous du 15 mai, avec le concours départemental Prim’Holstein organisé dans le cadre de la fête du lait à Fromenteau. Nous attendons une bonne vingtaine de vaches, les éleveurs ont reçu des courriers pour s’inscrire. Allez, il faut tenter de se remotiver après ces deux dernières années ! ».

Rien n’est acquis

Benoît Pech a également évoqué le contexte dans les élevages : « le prix du lait a augmenté, nous arrivons à des niveaux un peu plus raisonnables en approchant la barre des 400 euros. Il y a quelques semaines, nous commencions à respirer, nous avions l’impression de sortir enfin la tête de l’eau mais voilà que les charges augmentent encore de plus belle avec cette guerre en Ukraine… Du GNR à 1,80 euro : je n’aurais jamais cru voir ça un jour… Avec la flambée du gazole et celle des aliments, ces « presque » 400 euros ne suffisent déjà plus. Nous sommes en réalité au même stade qu’il y a deux ou trois ans, quand le prix du lait et celui des matières premières étaient beaucoup bas, c’est hyper frustrant ». La thématique de l’herbe abordée par Thierry Crespo était d’autant plus d’actualité, comme le souligne le président du syndicat : « nous devons tenter de limiter au maximum les achats extérieurs car l’azote coûte très cher. L’idée est d’aller chercher un maximum de qualité en récoltant l’herbe de très bonne heure. Le rendement est forcément moindre, mais l’ajout d’une coupe ou deux permet de combler les volumes, au moins en partie. Nous l’avons vu dans l’exposé qui nous était proposé aujourd’hui : nous avons beaucoup de choses à y gagner. Pour ce faire, il faut savoir que rien n’est jamais acquis, surtout avec le changement climatique. On ne peut plus dire que nous faucherons à telle ou telle date. Tout ce que nous connaissions depuis des années est révolu, les éleveurs doivent presque raisonner au jour le jour. Si on le sent, il faut y aller. Nous devons sans cesse nous adapter et être très opportuniste pour exploiter au mieux cette belle ressource de l’herbe ».

 

L'assurance méteils
Emmanuel Sommant.

L'assurance méteils

Le Gaec de l’Ignon, géré par Didier, Rachel et Emmanuel Sommant, a reçu les participants de cette assemblée. La présentation du troupeau Prim’Holstein (53 vaches à la traite) et du robot installé en 2015 était proposée. Il a également été question d’alimentation au cours de l’après-midi. À ce titre, l’exploitation de Lamargelle cultive des méteils depuis trois ans pour tenter de sécuriser les stocks fourragers, comme l’indique Emmanuel Sommant : « Si toutes les récoltes étaient comme celles de 2021, il y aurait beaucoup moins de problèmes sur nos terres superficielles très séchantes. Ce n’est malheureusement pas le cas : je suis installé depuis près de dix ans et la récolte de maïs a posé problème au moins une fois sur deux. Il y a encore quelque temps, lorsque les flux étaient tendus, nous nous dépêchions de semer un couvert dès la fin de la moisson. Mais s’il ne tombait rien, absolument rien n’était récolté… Pour sécuriser nos fourrages, nous avons décidé de semer des méteils à l’automne, notamment à base d’avoine, de vesce et de trèfle, dans le but de les récolter en avril et de réimplanter une culture d’été par la suite. Cette stratégie donne pour l’instant satisfaction pour notre élevage, avec une alimentation de qualité apportée aux animaux. En contrepartie, nous avons moins de cultures de vente, mais ce n’est pas vraiment un problème, encore plus aujourd’hui, car nos charges sont réduites à l’extrême ». Le maïs occupe toujours une place très importante dans les rations du Gaec de l’Ignon : « il est encore largement majoritaire et il le restera, même s’il pose de plus en plus de questions dans nos secteurs. Le maïs s’adapte très bien aux rations et permet d’avoir une bonne production. Suite à l’arrêt du colza, nous allons même en semer davantage, sur des terres qui n’en avaient jamais reçu ».

 

La Montbéliarde sera présente

Les éleveurs de Montbéliarde s’étaient donné rendez-vous le 25 mars pour leur assemblée générale, également à Saint-Seine-l’Abbaye. Michel Payot, président du syndicat, a lui aussi convié les adhérents pour le déplacement du 28 avril et le concours départemental du 15 mai. Pour ce rendez-vous promotionnel, une trentaine de Montbéliardes devraient être sélectionnées. Avant le déjeuner et la visite du Gaec de la Goule à Turcey proposée l’après-midi, les éleveurs ont pu assister à un exposé de Sophie Marçot, consultante et formatrice indépendante en lien avec l’organisation du travail, les relations entre associés, salariés, le management, le bien être au travail.