Transmission
Journées régionales Cap transmission

I.R.
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C’est quoi une bonne transmission ou une recherche d’associé réussie ? En partant de témoignages et de leurs expériences, les élus des Chambres d’agriculture, les conseillers et les JA BFC travaillent sur une méthode adaptée au territoire et aux nouveaux profils des candidats.

Journées régionales Cap transmission
C'est à Dole que s'est tenue la première journée de réflexion Cap Transmission.

Durant deux journées, (le 23 mars et le 6 avril) les élus des Chambres d’agriculture et les JA BFC se sont mobilisés pour échanger et agir en faveur de la transmission des exploitations dans le cadre de Cap Transmission. Un travail réalisé en concertation avec les conseillers en installation-transmission des Chambres d’agriculture. En Bourgogne-Franche-Comté, deux cédants sur trois sont remplacés par des porteurs de projets. Malgré tout, le métier attire toujours de nouveaux candidats à l’installation (+22 % de rendez-vous en point accueil transmission). L’accompagnement des futurs cédants se professionnalise toujours plus face à une demande en pleine mutation. Historiquement, les transmissions se réalisaient au sein de schémas familiaux plus ou moins établis. Désormais, la recherche d’un repreneur est devenue une véritable aventure, parfois au long cours, avec ses espoirs, ses rebondissements, ses échecs. Sans oublier la fixation d’un prix « juste » pour la vente de l’exploitation agricole. C’est ce témoignage d’un éleveur en Gaec à la recherche d’un associé qu’ont écouté attentivement les participants réunis le 23 mars à Dole (39) dans l’espace de travail partagé Locodole. 49,5 % des exploitations inscrites au RDI sont des reprises en société.

Choisir, ne pas subir

Beaucoup peinent à trouver un associé, la demande des nouveaux candidats à l’installation allant plutôt vers des exploitations individuelles. On dénombre 10 fois plus de visites pour des fermes seules que pour des Gaec ! Dans ce contexte, qu’est-ce qu’une bonne transmission ou une recherche d’associé réussie ? Plusieurs points sont ressortis suite au témoignage. Il faut que le type de transmission soit choisi par le cédant, pas subi : par exemple accepter de remettre en cause l’exploitation, peut-être recréer 2 fermes ou céder 10-20 ha pour faire du maraîchage ou d’autres productions. « Il faut étudier mais surtout en parler. Cela peut être très dur d’entendre qu’il faut « casser » un Gaec alors qu’on a passé notre temps à construire un outil. On a vécu le passage aux 35 heures, beaucoup ont construit les Gaec pour la vie sociale. Les jeunes voient la liberté du travail avant de voir la liberté sociale mais il faut entendre l’évolution des jeunes et de la demande », remarquent les agriculteurs présents. Conclusion du travail de groupe : anticiper, imaginer ce que pourrait être l’exploitation à terme, voir tous ses freins. « Les conditions de transmission ont complètement changé en 20-30 ans. Il faut que tout l’appareil d’accompagnement change, de façon concertée avec les élus », témoigne Amélie Fercoq, conseiller entreprise CA 21, qui animait cette journée. Plutôt que de « cédants », on parle d’« un outil à transmettre », une transmission à laquelle on se prépare tout au long de la carrière pas seulement 5 ans avant la retraite.

Établir un plan d’action

Après avoir vu les cailloux dans l’engrenage de la transmission, les participants ont travaillé sur les leviers positifs à partir d’un deuxième témoignage, cette fois en vidéo, d’une ferme transmise. Quelques points d’attention ont été relevés qui favorisent une bonne transmission : décider en famille le choix du départ, la date et le lieu d’habitation futur, faire chiffrer la reprise, vérifier la viabilité pour un jeune, faire une publicité pas trop tôt (si la décision de transmettre est prise), donner une date, préciser si l’exploitation va à l’installation ou à l’agrandissement et donner une fourchette de prix, le banquier peut aussi conseiller dans la transmission de l’entreprise, trouver une formule qui permette d’entrer et sortir facilement d’un Gaec sans engagement direct… « À terme notre objectif est d’établir un plan d’action rapide, concerté avec les conseillers, pour permettre au futur cédant de cerner tous les aspects qui peuvent poser problème et mettre toutes les chances de son côté pour réaliser une bonne transmission », explique Jean-Baptiste Alpy, vice-président de la Chambre d’agriculture du Jura. Une deuxième journée de travail a eu lieu le 6 avril à Magny, dans l’Yonne.