Société
La place des femmes dans l'agriculture de Bourgogne-Franche-Comté

D'après Agreste
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Selon le dernier recensement agricole de 2020, près de 13 000 femmes travaillaient de façon permanente dans l’agriculture en Bourgogne-Franche-Comté. Une étude du service de statistiques agricoles Agreste dresse le « paysage » de la féminisation de l’agriculture régionale.

La place des femmes dans l'agriculture de Bourgogne-Franche-Comté
Les grandes données de la féminisation agricole en Bourgogne-Franche-Comté sont compilées dans cette infographie. (Crédit Agreste)

En Bourgogne-Franche-Comté (BFC), le taux de féminisation des emplois, tous secteurs d’activité confondus, est proche de la parité. L’agriculture est le secteur économique le moins féminisé. Les femmes y représentent 26 % des actifs, contre 29 % sur le plan national. En BFC, près de 13 000 femmes travaillent de façon permanente dans les exploitations agricoles. Leur part, parmi les chefs d’exploitations ou coexploitant, est de 22 %. Depuis les années soixante-dix, le statut des femmes en agriculture a fortement évolué. Elles sont passées d’un statut précaire d’aide familiale ou de conjointe collaboratrice à celui, plus protecteur, d’exploitantes ou de salariée. Le poids de la main-d’œuvre familiale a fortement diminué depuis 40 ans. En 1979, cette dernière regroupait près de 70 000 personnes, dont 70 % de femmes et concentrait près de la moitié des actifs agricoles. Parmi les femmes ayant une activité permanente dans les exploitations agricoles près de neuf sur dix étaient alors aidantes familiales. En 2020, ce statut ne concernait plus que 11 % des effectifs. On compte désormais seulement 18 % des actives agricoles dans cette situation. La moitié de cette main-d’œuvre féminine est salariée. Le repli le plus significatif s’observe parmi les conjointes non-salariées. Leur nombre passe de 5 200 en 2010 à moins de 1 000 en 2020, principalement en raison de la possibilité de constituer un Gaec entre conjoints seuls, instaurée en 2010.

Féminisation en croissance

La part des cheffes d’exploitation ou exploitantes a progressivement augmenté, passant de 9 % en 1979 à 54 % en 2020. En parallèle, le développement du salariat hors famille se poursuit. Cela concerne 28 % des actives agricoles en 2020, contre 8 % en 2000. Comme les hommes, plus de la moitié est employée dans une exploitation spécialisée en viticulture. La part des femmes parmi les exploitants agricoles a fortement augmenté entre 1979 et 2000. Le taux de féminisation des exploitants agricoles en BFC (22 %) est néanmoins le plus bas de France métropolitaine, 4 points en dessous de la moyenne nationale. Dans la région, trois femmes exploitantes sur dix exercent dans des Gaec, contre 16 % en 2010. Les femmes sont néanmoins encore majoritairement à la tête d’exploitations individuelles (34 % contre 46 % en 2010). Parmi les 23 700 exploitations de BFC, 71 % sont exploitées ou coexploitées exclusivement par des hommes, 14 % exclusivement par des femmes et 15 % en mixte. Les exploitations en codirection féminine sont beaucoup plus rares. On en trouve un peu moins d’une centaine en BFC. Dans les formes sociétaires, les femmes sont plus souvent déclarées coexploitantes que cheffe d’exploitation. Elles ne sont que 18 % dans ce dernier cas. La part des femmes est de 37 % parmi les coexploitants et de seulement 11 % parmi les chefs d’exploitation. Pourtant, leur temps de travail est très proche de celui des hommes : 80 % des exploitantes sont à temps complet contre 90 % pour leurs homologues masculins.

Relativement jeunes

Lorsque des femmes sont à la tête d’une exploitation individuelle, elles sont installées sur des surfaces de taille plus modestes que leurs homologues masculins. En moyenne, 30 ha de SAU contre 67 ha. Le potentiel économique moyen est aussi plus faible : 54 000 euros contre 99 000 euros. Seules 15 % de femmes dirigent, en tant que cheffe d’exploitation, une structure dont le potentiel de production dépasse 250 000 euros, contre 25 % des hommes. De manière générale, les cheffes et coexploitantes sont bien représentées en viticulture, en équidés, ovins, caprins et en maraîchage. Elles sont aussi plus souvent engagées dans l’agriculture biologique (14 % contre 11 % chez les hommes). En maraîchage ou horticulture, la part des exploitantes bio atteint 36 %. En BFC, l’âge moyen des exploitantes est proche de 52 ans (trois ans de plus que les hommes, mais moins que la moyenne nationale qui est de 54 ans). Les exploitantes de la région sont relativement jeunes, comparées à d’autres régions de France. La part d’exploitantes de plus de 55 ans est l’une des plus basses de France (45 %, contre 51 % sur le plan national). 20 % des femmes prennent la fonction de cheffe d’exploitation pour la première fois après 50 ans, contre seulement 2 % des hommes. Si près de trois quarts des hommes s’installent avant 30 ans, c’est seulement le cas pour 30 % des cheffes d’exploitation. Un peu plus de 50 % des femmes exploitantes n’ont pas suivi de formation agricole contre seulement 17 % des hommes. En revanche, un tiers des jeunes agricultrices ont une formation agricole post-bac. Un niveau identique à celui des hommes.