Commerce rural
« Il n'est jamais trop tard »

Chloé Monget
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Dans le cadre du Programme de reconquête du commerce rural de l’État, plus de 44 000 euros ont été accordés à Livry.

« Il n'est jamais trop tard »
L'épicerie où seront mis à disposition les casiers est attenante à la boulangerie.

Inclus dans le Plan France ruralités (de juin 2023), le programme de reconquête du commerce rural prévoit un soutien aux commerces multiservices, itinérants ou sédentaires. Au total, l’enveloppe s’élève à 36 millions d’euros – répartie sur trois ans. Ainsi, l’État compte 224 lauréats de 72 départements. Pour rappel, ces aides à l’investissement peuvent aller jusqu’à 80 000 euros pour les projets sédentaires et 25 000 euros pour les itinérants (1).

Dans la Nièvre, ces subventions ont été accordées à la commune de Chaumard (2), La Chapelle-Saint-André (3), Arleuf (4), Chaulgnes, La Marche et Livry. Pour cette dernière, Adrien Aufèvre, maire de la commune, détaille le projet qui en bénéficie.

Le projet

« Cette subvention a servi à l’achat de matériel pour la boulangerie (four, refroidisseur, pétrin, etc.) Pour moi, ce coup de pouce est indispensable pour des projets de ce type qui demandent un investissement en matériel énorme et difficilement supportable par les particuliers ». Aujourd’hui ouverte, la boulangerie fait carton plein : « Cela faisait presque 15 ans que Livry n’avait plus de boulangerie. Dans ce contexte, il était difficile d’avoir une visibilité sur la potentielle clientèle, puisqu’il n’y a pas d’historique de vente disponible. De ce fait, c’était un peu un pari, mais nous étions persuadés du bien que cela pouvait faire ». Ainsi, aux commandes de la boulangerie, Jacky et Nadine Néel, sont des habitants de ville : « nous ne nous attendions pas forcément à avoir autant de gens, mais nous essayons de nous adapter à toutes les demandes, en proposant des pains et autres produits de qualité ». Pour rappel, la spécificité de la boutique est de réaliser son pain en direct avec de la levure fraîche et cela attire environ 150 personnes par jour… Pour compléter cette offre commerciale, Adrien Aufèvre stipule : « À côté de la boulangerie, un espace qui accueillera des casiers automatiques en lien avec les producteurs locaux (implantés à environ 25 km maximum autour de Livry) a été créé. Notre but est de rendre le centre-ville vivant en offrant des services de proximité, de qualité et innovants à nos administrés et aux gens de passage », mais pour l’ouverture de cette épicerie nouvelle génération, il faudra encore patienter quelques semaines.

Accompagnement indispensable

Même si Adrien Aufèvre est ravi de voir les clients défiler dans le bourg, il regrette cependant : « Nous avons fait une rénovation totale du bâtiment. Et soyons clairs, sans les aides de l’État, de la Région… cela n’aurait pas été faisable au vu du montant total des travaux. Pour nous, en plus de proposer un espace de service de bouche, ce projet était aussi une manière de préserver notre patrimoine architectural en plein centre-ville qui menaçait de s’écrouler ». Il poursuit : « Je pense qu’il n’est jamais trop tard pour lancer des projets dans nos territoires ruraux. Certes, cela n’est pas toujours simple dans des secteurs très sinistrés, mais une fois que l’on a la conviction et les preuves (via des études de marché notamment) que cela peut fonctionner, il faut aller au bout ». Il conclut : « Ce genre de projets est stressant et très prenant pour la municipalité, mais je pense que cela fait la richesse d’un mandat. Et, il n’y a rien qui fasse plus plaisir que de voir le résultat ; le sourire de nos administrés est notre raison d’avancer ». Pour la suite, Livry prépare son Printemps des métiers d’arts qui aura lieu le 26 mai (de 10 heures à 18 h 30- renseignements : 03 86 37 43 15) et un réaménagement de la départementale traversant le bourg afin de sécuriser les abords de l’école ou encore des commerces. Livry n’a donc pas fini de se métamorphoser.

(1)  Pour plus de renseignements et pour les dépôts de candidature.

(2) voir TDB n° 1748

(3) voir TDB n° 1753

(4) voir TDB n° 1770