Entreprises du paysage
Là aussi, des espoirs de simplification...

Berty Robert
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Les professions du paysage sont cousines de l’agriculture. À l’occasion de l’assemblée générale de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) de Bourgogne-Franche-Comté, en Côte-d’Or, au début du mois, on comprenait que cette proximité se reflète également à travers les attentes exprimées par le monde agricole.

Là aussi, des espoirs de simplification...
Xavier Poillot, président de l'Unep BFC (à gauche), en compagnie de Laurent Bizot, président national, et devant les participants à l'assemblée générale du 1er février à Créancey, en Côte-d'Or.

Avec 32 000 entreprises, 132 000 actifs et 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires au plan national, le secteur des entreprises du paysage n’est pas anecdotique et il est en croissance. Il partage bien des choses avec le monde agricole, à commencer par le fait que le secteur relève de la MSA pour sa protection sociale, mais, au-delà, il est aussi confronté à des questionnements sur la biodiversité, la protection de l’environnement, les lourdeurs et complexités administratives, la fiscalité du Gazole non routier (GNR)… Ça vous rappelle quelque chose ? Le 1er février, alors que des blocages liés aux manifestations agricoles avaient encore lieu un peu partout en France, se tenait à Créancey, en Côte-d’Or, l’assemblée générale de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) Bourgogne-Franche-Comté (BFC). Ce hasard du calendrier incitait au parallèle entre ces deux secteurs. De fait, parmi les très nombreux points abordés lors de cet événement, la complexité administrative figurait au chapitre des préoccupations actuelles de la profession.

Des fiches pour l’élagage

Ainsi, par exemple, Xavier Poillot, entrepreneur de Côte-d’Or et président de l’Unep BFC, pointait une problématique liée aux pratiques d’élagage : un décret de 2021 oblige les paysagistes à remplir une fiche d’intervention, lorsqu’ils procèdent à ce type d’activité. « Remplir cette fiche, précise Xavier Poillot, nous demande un travail assez lourd, notamment parce qu’il faut fournir les devis. Nous sommes confrontés à des lourdeurs administratives dans ce domaine, qui sont assez pénibles ». C’est d’autant plus mal vécu que l’utilité, même administrative, de cette démarche, n’apparaît pas évidente. Les entreprises d’élagage se sentent mises en porte-à-faux et ce type d’élément est même utilisé par des gens plus ou moins bien intentionnés qui veulent attaquer les entreprises, sous couvert de protection de l’environnement. Au final, cela constitue parfois de véritables entraves à l’activité du secteur. La profession est donc en attente de simplifications dans les procédures. Cette demande a fait l’objet d’une transmission aux Préfets. Cette assemblée générale s’est aussi tenue en présence de Laurent Bizot, président national de l’Unep. Avec lui, les participants ont eu la possibilité d’échanger sur l’avenir de leur profession. La question des recrutements et de l’attractivité des métiers aura occupé une bonne part des échanges. « Aujourd’hui, parmi les adhérents de l’Unep BFC, souligne Xavier Poillot, chaque entreprise est en mesure de recruter une à deux personnes. Sur le plan national, la profession embauche 1,5 personne par jour. En BFC, nous avons créé 1 000 emplois nets en 2020. 83 % de nos emplois sont des CDI et 94 %, des temps pleins ! Il s’agit de vrais emplois, locaux et non délocalisables ».

Le succès du jardin mobile

La chance du secteur, c’est aussi que le métier de paysagiste bénéficie d’une bonne image auprès du grand public et, derrière cette appellation générique de paysagistes, on trouve plus de vingt métiers différents (terrassier, jardinier, maçon…) : il y a là une vraie carte à jouer, en matière de perspectives d’évolutions professionnelles. « Nous avons un métier qui a du sens et au sein duquel on peut évoluer » souligne le président de l’Unep BFC. Dans ce contexte la Commission régionale de l’emploi et de la formation (Cref), au sein de l’Unep BFC, assure un travail très important de liaison entre les établissements de formation et les entreprises, afin de maintenir une cohérence avec les besoins des entreprises. L’attirance d’un secteur repose aussi sur ses capacités à communiquer : sur ce point l’Unep BFC s’est doté, en 2021, d’un jardin mobile (une remorque qui présente, sur un périmètre très réduit, un concentré des métiers du paysage) dont l’efficacité auprès des publics scolaires a été démontrée. « Avec ce seul outil, explique Xavier Poillot, nous pouvons mener deux actions : d’abord, nous faisons connaître notre métier, ensuite nous l’utilisons pour parler de la biodiversité, de la désimperméabilisation des sols, des îlots de chaleur… Il nous permet de vulgariser et de rendre palpables de nombreux phénomènes naturels qui font aujourd’hui l’actualité ». Conçu, à l’origine, pour aller vers un public très jeune, d’écoles primaires et même maternelles, le jardin mobile prouve également son utilité chez des élèves plus âgés : il a récemment été présenté à des collégiens, à Autun, en Saône-et-Loire. En avril et début mai, il sera dans le Jura, sur la région de Dole, et ensuite, à Besançon. Cette assemblée générale se complétait également par un salon professionnel qui trouvait dans le hall agricole de Créancey un lieu très adapté. Une cinquantaine de fournisseurs du secteur des métiers du paysage étaient présents, dans une ambiance conviviale.