Enseignement
Une mare pédagogique

Chloé Monget
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Depuis novembre 2022, les élèves de seconde (générale et technologique) ainsi que ceux en 1re et Terminale STAV du Legta de Challuy participent à un projet de rénovation de mare dans un but précis.

Une mare pédagogique
Pour rappel, le lycée de Challuy a un partenariat avec l'Agropole du Marault sur l'option pratique professionnelle. Ainsi, ils ont pu avoir les conseils de Maxime Toriel, salarié de l'organisme. Crédit photo : Romain Gelos.

« Dans le cadre de l’option pratique professionnelle, nous proposons aux élèves de seconde (générale et technologique) ainsi que de 1re et Terminale STAV, de participer à un projet concret afin de mettre en application des cours théoriques » indique Romain Gelos, enseignant en aménagement et valorisation des espaces (Bac technologique en sciences et technologie de l’agronomie et du vivant) au Legta de Challuy, avant d’ajouter : « pour cette année, nous avons choisi la réfection de la mare présente sur le lycée ».

Objectifs

Selon Romain Gelos, ce projet regroupe plusieurs buts : « Outre que les élèves utilisent leurs connaissances, nous souhaitons qu’ils se sensibilisent à l’aménagement paysager de leur cadre de vie, à la biodiversité, la réutilisation de « déchets » et au travail collectif et durable. Pour l’anecdote, nous avons d’ailleurs une élève dont les parents ont participé à la création de ladite mare il y a 25 ans, et, aujourd’hui c’est leur fille qui la restaure ! In fine, nous voulons que cette mare devienne ensuite un support pédagogique pour les professeurs de biologie pour la vie aquatique à l’image de ce qu’est l’exploitation de Challuy pour l’élevage ». En effet, une fois les travaux terminés, Romain Gelos espère que la mare pourra accueillir toute une biodiversité, des amphibiens, des libellules, des oiseaux et toutes sortes d’insectes, en plus des végétaux présents.


Aménagements

Pour parvenir à cela, l’aménagement de la mare, imaginé par les élèves, est très précis. « Nous avons replacé une bâche pour assurer l’étanchéité de l’ouvrage. Puis, nous avons installé un mélange de terre et cailloux au fond, les abords, quant à eux, seront sécurisés par une haie morte tressée de branchage – issus des coupes sur les arbres du lycée afin de prouver aux élèves que des déchets pour certains ne le sont pas pour d’autres. Cette haie sera un abri idéal pour les grenouilles, par exemple. Ensuite, nous allons bouturer puis tresser une haie vivante en saule osier autour de l’ouvrage. Une fois la mare remplie d’eau, nous implanterons des plantes aquatiques : jonc, iris d’eau, des massettes, roseau des étangs, du plantain d’eau, etc. Pour le choix de ceux-ci, nous privilégions les indigènes plus à même de s’adapter aux conditions du site et de se rapprocher le plus possible d’une mare naturelle ». Pour l’avenir, Romain Gelos a déjà une autre idée de projet : l’implantation d’un rucher pédagogique avec une réflexion sur son aménagement et son emplacement. Il précise : « L’objectif est d’apprendre aux jeunes à tenir compte des contraintes de la réglementation, propre à chaque aménagement ». En ce qui concerne la mare, une éventuelle inauguration est envisagée pour présenter la démarche aux autres élèves de l’établissement à la fin des travaux qui est espérée d’ici le printemps 2023.

Quentin Becker, en 1re STAV AVE
Les élèves ont positionné une nouvelle bâche. Crédit photo : Romain Gelos.

Quentin Becker, en 1re STAV AVE

« L’option AVE me permet d’être en contact avec la nature et d’apprendre à aménager des espaces naturels, tout en utilisant le travail manuel » il ajoute : « Aimant être à l’extérieur, je suis content de réaliser ce projet de mare car je vois son potentiel et j’apprécie tout le travail autour de l’eau que nous avons pu faire avec le choix des plantes notamment ». Plus tard, Quentin voudrait, dans un premier temps, avoir un métier en rapport avec le sport : « je vais probablement me diriger vers un BPJEPS. Ensuite j’envisage la reprise de l’entreprise familiale de vente et conseil en métallurgie ». Cela étant, il pense qu’il réutilisera : « le travail de réflexion vue en cours » pour ces futurs projets professionnels.