Élevage bovins
L'hiver pointe son nez

AG
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La période hivernale a déjà débuté dans les élevages, avant même le 22 décembre. Un éleveur de Villargoix livre ses premières impressions.

L'hiver pointe son nez
Sébastien Tursin et son premier veau de décembre.

Le bonnet est de sortie, et tout ce qui va avec. Pas de doute, l'hiver est en train de s'installer. Chez Sébastien Tursin, comme dans de nombreuses exploitations, le quotidien est déjà animé par les vêlages. Plus de 170 veaux vont naitre chez cet éleveur charolais de 41 ans. « J'ai un peu d'avance car 35 sont déjà nés au pré, entre le 15 septembre et le 15 octobre. Je procède ainsi depuis plusieurs années, avec différents objectifs : allonger les périodes de vente et étaler le travail. Sur le plan sanitaire, tout se passe bien dehors, c'est un autre avantage. Les premières naissances en stabulation ont débuté le 1er décembre, le pic d'activité est attendu pour la fin du mois et les premières semaines de janvier. Les derniers vêlages sont programmés pour début mai »

Une rentrée précoce

Tous les bovins de Sébastien Tursin seront normalement rentrés à la sortie de cette édition de Terres de Bourgogne. « Ils le seront avec deux, trois, voire quatre semaines d'avance pour certains. D'un côté, je souhaitais préserver l'état des prairies. De l'autre, j'avais hâte de mettre un terme à un très long affouragement qui a débuté le 3 juillet ! ». Les références d'années sèches sont souvent 1976 et 2003, mais pour Sébastien Tursin, ce sera désormais 2023. «Je n'ai jamais autant donné à boire et manger aux animaux», souligne l'éleveur de Villargoix. « 15 000 litres chaque jour jusqu'au retour des pluies… et entre deux et trois tonnes de foin quotidien durant de longs mois ! Les récoltes de fourrages avaient été d'un bon niveau, fort heureusement. Les stocks sont aujourd'hui bien entamés et j'ai déjà acheté un camion de luzerne... J'attends de voir si j'aurai droit à quelque chose avec l'assurance prairie, c'est la première fois que je souscris ».

Routine ou presque

C'est une nouveauté : l'éleveur de Villargoix administre pour la première fois des produits à base d'huiles essentielles à ses jeunes veaux, dès la naissance. « Il s'agit d'un essai mené avec les vétérinaires de Saulieu, dans l'idée de donner de la vigueur aux animaux. Travailler avec des plantes, je prends cette habitude depuis un petit moment. J'en utilise depuis deux ans pour traiter les bovins, les résultats semblent satisfaisants. Même chose pour les prémunir de la grippe. Je conserve toutefois l'idée d'utiliser des vaccins en cas de besoin ». L'année 2024 sera, en outre, celle des « V », Sébastien Tursin s'attachera à donner un petit nom à chacun de ses animaux : des réflexions qu'il prendra plaisir à mener en compagnie de ses enfants. L'agriculteur termine cette rencontre en glissant un mot sur la conjoncture économique en élevage : « les bêtes se sont bien vendues tout au long de l'année. Malgré tout, une baisse de 15 centimes est observée depuis peu. Celle-ci est incompréhensible car la consommation ne bouge pas, alors que le nombre d'animaux, lui, continue de baisser. Ce n'est pas logique, à l'image des prix de l'aliment qui ne diminuent pas malgré la baisse des céréales ».